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La Loi SRU : une loi en péril ? Controverses et difficultés d'application

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par Caroline Levron
Université Paris X-Nanterre - Science sociale, sociologie-économie 2007
  

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3.3. Quelques éléments de réponse sur l'avenir de la loi

3.3.1. Les propositions des candidats à la Présidentielle de 2007

Après le choc de 2002, l'élection présidentielle de 2007 a eu à coeur de remettre l'électorat populaire au centre des préoccupations et d'apporter des éléments de réponse à la question sociale. De plus, l'action des Enfants de Don Quichotte, entreprise depuis le mois de novembre 2006, avait de nouveau révélé sur la scène publique le problème de la précarité du logement et des sans domiciles. Sa couverture médiatique, ses soutiens issus des milieux politique ou culturel, son extension à différentes villes de France ont contribué à faire du droit au logement social un de thème de la campagne présidentielle. Les propositions des candidats concernant le logement est donc un moyen de faire un point sur la situation de la loi SRU, sept ans après sa promulgation.

Sauf Philippe de Villiers, personne n'a remis en cause l'avenir de la loi SRU. Néanmoins, à travers les programmes, les clivages gauche-droite ont continué à se faire clairement sentir. Avec la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, on se dirige vers un aménagement de la loi.

3.3.1.1. De l'extrême-gauche au centre : renforcer la loi

L'extrême-gauche

Ainsi, l'extrême-gauche avait prôné un renforcement de la loi, tout en modifiant d'une certaine manière l'esprit original. Ayant toujours rencontrée des difficultés d'application et certains élus ayant cherché à la contourner, les candidats trotskistes proposaient de frapper les politiques eux-mêmes : en cas de non application du quota de 20 % par commune, les maires risquaient l'inéligibilité et le Conseil municipal était amené à être destitué. Ces mesures venaient ainsi contrer les amendes jugées comme dérisoires qui sont actuellement appliquées, et permettent aux communes de s'exonérer de leurs obligations de construire. Et face aux collectivités locales, les candidats d'extrême-gauche prônaient la primeur de l'Etat ; c'est à ce dernier que serait revenu la tâche de construire les logements sociaux manquants, répondant ainsi à la nécessité d'un service public qui assurerait le droit au logement. Les maires perdaient donc leur pouvoir de décision.

Enfin, leurs politiques passaient par la hausse importante de logements sociaux. Les logements vides étaient amenés à être réquisitionnés, tout comme certains terrains constructibles. Quant aux HLM déjà existantes, elles devaient être réhabilitées et la destruction de certaines envisagée par le Plan Borloo devait être stoppée. Parallèlement, une politique massive de construction était envisagée, de 600 000 en cinq ans pour José Bové à deux millions de nouveaux logements en deux ans pour Arlette Laguiller.

Cette politique était aussi envisagée par la candidate communiste Marie-George Buffet.

Cependant, si ces candidats trotskistes et communistes souhaitaient clairement un renforcement de la loi concernant le nombre de logement par commune, son application du point de vue de la mixité sociale était laissé de côté. A aucun moment, cette question n'a été évoquée par les prétendants et vue la volonté de constructions massives de logements sociaux dans des délais courts, leurs politiques pouvaient laisser envisager le retour aux méthodes des années 1950 et 1960. Afin de résoudre la crise du nombre de logements manquants, la solution aurait peut-être été le retour aux barres HLM dont aurait découlé la ségrégation spatiale de ces logements par rapport au reste du territoire.

La gauche et le centre

Les partis de gauche, pour leur part, préconisaient un discours plus modéré concernant l'application de la loi. Pour Ségolène Royal, la loi SRU était aussi amené à être renforcée, en transférant le pouvoir des collectivités locales aux préfets (« L'Etat prendra ses responsabilités »). C'est à ces derniers que devait revenir la possibilité de lancer des programmes de construction de logements sociaux sur les territoires des communes récalcitrantes, jusqu'à ce que celles-ci atteignent les quotas des 20 %. L'Etat aurait eu la possibilité de procéder à certaines réquisitions de logements et vendre ses terrains à moitié prix aux communes voulant construire des HLM. De plus, afin de favoriser la mixité sociale, toute nouvelle construction aurait du comprendre un taux de 25 % de logements sociaux ; si ce n'était pas le cas, certains logements auraient donc été assimilés d'office comme HLM et auraient été loués à des loyers plafonnés indépendamment du marché. La politique de logement se traduisait aussi par la possibilité des locataires de devenir propriétaires de leurs logements au bout d'un certain nombre d'années d'occupation.

A noter que le programme du centriste François Bayrou se rapprochait de celui de la gauche socialiste en instaurant un quota minimum de logements sociaux dans tout nouvel immeuble, parallèlement à la destruction des grandes barres HLM, dans le but de favoriser la mixité sociale. De plus, tout en souhaitant la hausse du quota par commune à 25 %, l'accès à la propriété privée était aussi favorisé. Si les élus locaux ne rempliraient leur devoir de construction, le préfet aurait pu se substituer au maire pendant une durée déterminée dans l'attribution des permis de construire.

Quant à la candidate des Verts, Dominique Voynet avait à coeur d'appliquer la loi SRU selon un point de vue écologique. La loi aurait été amenée à être remplacée par une loi favorisant la mixité sociale dans un cadre écologique. Celle-ci insistait moins sur le rôle des préfets, mais proposait une réquisition financière en multipliant l'amende par dix en cas de non application de la loi.

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