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Les OGM face à la question de la sécurité alimentaire: controverse et dilemme

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par Jean-Paul SIKELI
Université Cocody Abidjan en partenariat avec le Centre de Recherche et d'Action pour la Paix - DESS droits de l'homme 2005
  

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Section 2 : Bref historique

Pour mieux appréhender les concepts et notions objet de notre étude, il convient de compléter les définitions précédemment fournies par un bref rappel historique. Cette section y sera essentiellement consacrée. Ainsi s'agira-t-il pour nous de faire un état des lieux des OGM dans le monde dans un premier paragraphe, puis aborder la question de l'évolution et l'élargissement du concept de sécurité alimentaire dans un second paragraphe.

Paragraphe 1 : l'état de la transgenèse dans le monde

L'avènement des OGM dans le monde n'est pas le fruit d'une génération spontanée, mais au contraire le résultat d'un long processus scientifique. Plusieurs étapes ont donc précédé l'essor des biotechnologies modernes.

-Avant la transgenèse:

1 L'amélioration génétique par sélection et par croisement : l'amélioration génétique des végétaux est pratiquée depuis très longtemps. Plusieurs siècles avant Jésus-Christ, dans la vallée de l'Euphrate, des fermiers sélectionnaient les meilleurs plants en conservant minutieusement leurs semences pour la saison suivante. La pratique de la sélection s'est transmise jusqu'aux Amériques. Par la suite s'est ajoutée une nouvelle méthode d'amélioration génétique : le croisement entre espèces proches parentes. Les techniques de

croisement se sont imposées dans le domaine agricole au XIXème siècle. La plupart des

végétaux que nous consommons aujourd'hui seraient des hybrides résultant de nombreuses années de sélection et de croisement des meilleurs descendants de plantes. Le croisement est considéré comme une technique d'amélioration génétique puisque le matériel génétique des plantes résultantes est différent des plantes souches ou plantes mères. Jusque-là, cet échange de gènes par croisement n'était possible qu'entre espèces proches parentes. Ce n'est que beaucoup plus tard que l'amélioration génétique entre espèces éloignées sera réalisée par le biais de la transgenèse.

2 La découverte de la structure de l'ADN

La molécule d'acide désoxyribonucléique ou ADN est au centre de la transgenèse. Incluse dans chaque cellule de la majorité des êtres vivants, elle contient les éléments d'informations nécessaires à l'accomplissement de diverses fonctions des cellules de l'organisme. Cette longue molécule est divisée en milliers d'unités nommées « gènes ». Ce sont les gènes qui sont transférés d'une espèce à l'autre lors d'une modification génétique par

trangenèse. En 1944, Oswald Théodore AVERY et ses collaborateurs, les scientifiques canadiens Colin MACLEOD et Maclin Mc CARTY font la preuve que l'ADN porte les éléments d'informations nécessaires au maintien de la vie. Puis en 1953, James Watson et Francis Crick parviennent à dévoiler la structure à double hélice de l'ADN. Cette découverte est d'autant plus importante, qu'elle permettra ultérieurement, de comprendre le fonctionnement de cette molécule fondamentale.

3 L'universalité de l'ADN

Dans les années 60, l'universalité du code génétique est démontrée. Les scientifiques cumulent les preuves que la molécule d'ADN est présente chez la majorité des êtres vivants et que son mode de fonctionnement est universel. En fait les différences que l'on observe d'une espèce à une autre sont le résultat de variations dans la disposition des composantes de l'ADN.

4 Franchir la barrière des espèces

La découverte de l'universalité de l'ADN et de son fonctionnement a permis aux scientifiques d'envisager qu'un gène de n'importe quelle espèce puisse être ajouté et fonctionner chez n'importe quelle autre espèce. A l'époque, cette idée défiait l'imagination et ouvrait la porte à un éventail de nouvelles possibilités d'amélioration génétique notamment chez les plantes cultivées.

- La naissance de la transgenèse

5 Les premiers OGM

Les années 70 marquent probablement la naissance des premiers OGM. Une première transgenèse est réalisée en 1973 lorsqu'un gène d'amphibien est inséré dans l'ADN d'une bactérie. En 1978, un gène codant pour l'insuline est introduit dans la bactérie Escherichia Coli afin que cette dernière produise de l'insuline humaine. En 1983, le Canada autorise la production commerciale d'insuline à partir de l'Escherichia Coli génétiquement modifiée. Aujourd'hui, cette insuline est utilisée dans le traitement du diabète.

6 Les années 80 et le développement d'une technique d'insertion chez les végétaux

La technique la plus fréquemment utilisée pour accomplir une transgenèse chez les végétaux est le transfert du gène par l'entremise d'une bactérie du sol appelée agrobacterium tumefaciens. Cette bactérie est utilisée comme véhicule du gène d'intérêt, cest-à-dire, le gène précisément recherché pour ses propriétés. C'est dans les années 80 que des chercheurs comprennent comment cette bactérie a la capacité de transférer son ADN dans le matériel génétique de certaines plantes. De nouvelles voies sont donc explorées. Est-ce que cette capacité pourrait être utilisée aux fins de la transgenèse?

Des chercheurs de l'Université de GAND en Belgique développent alors des bactéries aptes à être insérées dans un gène d'intérêt dans l'ADN de la plante.

7 Les années 90 et l'approbation des OGM

Les années 90 sont marquées par l'approbation des OGM dans le domaine agricole principalement. C'est au cours de cette période que la multiplication commerciale des semences génétiquement modifiées a commencé dans un très petit nombre de pays, au Canada et aux Etats-Unis d'Amérique notamment. Mais l'apparition des OGM sur le marché mondial ne s'est faite que récemment, en 1994. C'est d'ailleurs là une cause explicative de leur quasi méconnaissance par le grand public.

Avec l'apparition des OGM, une question peut être soulevée, selon les opinions de chacun. La transgenèse peut être perçue comme une méthode scientifique au même titre que les méthodes utilisées précédemment. Il est également possible de considérer qu'il s'agit d'une rupture importante dans la manipulation du vivant car elle permet de franchir la barrière des espèces. Il s'agit là d'une question très importante qui remet en cause certaines représentations culturelles et spirituelles sur ce qu'est la vie.

Au demeurant, l'étude historique des OGM depuis dix ans montre bien les différences entre les Etats. Les Etats-Unis d'Amérique, pionniers en matière d'OGM depuis 1986 ont largement fait des adeptes dans de nombreuses régions du globe. Sans nul doute, l'attitude des Américains face aux OGM a contribué au développement de cette nouvelle technologie dans

l'industrie agroalimentaire. Depuis seulement quelques mois, des groupes de personnes scandant des slogans « non aux OGM » ont fait leur apparition dans ce pays qui compte déjà une vingtaine de plantes transgéniques commercialisables dont le coton, le maïs, le soja et le

colza en sont les principales. L'avancée mondiale dans l'exploitation des plantes transgéniques laisse la France et l'Europe quelque peu en retrait. Les biotechnologies modernes sont en France très mal perçues par une franche importante de la population. L'affaire du sang contaminé et la crise de la vache folle y ont fortement contribué. A l'heure actuelle, la politique européenne est influencée par deux courants contradictoires : celui de la marche en avant vers les OGM dans un contexte de concurrence mondiale, de potentialités économiques dont il est difficile de s'exclure, et celui de la prévention et de la précaution. Quant à l'Afrique, elle vient en dernière position dans la production et la commercialisation des OGM, juste derrière l'Europe et l'Asie. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce manque d'engouement des africains à l'égard des biotechnologies modernes : le fort Ancrage dans la coutume, la tradition et même la religion et le manque de technologie appropriée dans une Afrique scientifique balbutiante encore confrontée au sempiternel problème de pauvreté. Dans cette indifférence quelque peu conditionnée des Africains à l'égard des biotechnologies modernes, à l'heure actuelle, seule l'Afrique du Sud est reconnue officiellement comme producteur de cultures commerciales d'OGM sur le continent noir.

Aujourd'hui, on estime à un peu plus de quarante millions d'hectares, la surface de terres qui fait l'objet d'expérience de cultures génétiquement modifiées dans le monde. C'est une véritable révolution génétique qui se produit sous nos yeux. Une chose est certaine, c'est que la transgenèse a gagné du terrain ces dernières années avec tout de même des fortunes diverses. La principale entrave qui ralentit son expansion résulte des préoccupations liées au besoin de plus en plus croissant de sécurité alimentaire.

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