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L'applicabilté des conventions internationales relatives au droit de l'enfant au Tchad

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par Eugène Le-yotha Ngartebaye
Université Catholique de Lyon - Master 2 Recherche Fondements des droits de l'homme 2007
  

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CONCLUSION GENERALE

A quoi tient l'échec du droit et du politique à garantir efficacement les droits de l'enfant au Tchad ? Telle est la question centrale qui a conduit à la rédaction de ce mémoire.

En effet, à travers cette interrogation, nous voulons cerner les éléments qui entravent la pleine application des droits de l'enfant au Tchad, alors même qu'il existe des textes nationaux et internationaux auxquels le Tchad est partie. Et pour en arriver aux causes nous nous sommes donnés un certain nombre de critères qui doivent nous aider à les déceler.

En recherchant ces causes, il nous est apparu de prime à bord que le contexte du pays contribue très fortement au non respect des mesures de protection de l'enfance. Le contexte marqué par l'instabilité politique fait que les gouvernants sont plus enclins à résoudre les questions politiques voire militaires. Les efforts sont concentrés sur la pérennité du régime à travers la formation et le réarmement. Outre cette situation de guerre permanente, l'état de pauvreté vient aggraver de manière considérable la situation des enfants. Il est évident que les droits de l'enfant ne peuvent trouver ancrage dans ce contexte. Qu'il s'agisse de l'Etat ou de la société d'une manière générale, l'accent est davantage mis sur la survie. On en vient à se demander si les droits de l'enfant ne seraient pas un luxe.

A ce contexte peu favorable viennent se greffer les questions techniques telles la législation, les moyens matériels, humains et budgétaires.

Les questions techniques se résument en premier lieu à la législation. L'analyse des lois et règlements nationaux par rapport aux conventions internationales nous a permis de comprendre qu'il existe un fossé entre les normes nationales et internationales. Ce fossé se traduit par une contradiction. L'Etat n'a pas toujours procédé à la modification de son droit interne, comme le veut le droit international, pour favoriser une application effective et efficiente des normes internationales des droits de l'enfant qu'il a souscrit. Ce fossé résulte aussi de la vieillesse des textes nationaux, très épars dans le domaine de la protection de l'enfant. Puis viennent les questions de dotations matérielles, humaines et budgétaires. La traduction concrète des droits de l'enfant dépend particulièrement des moyens que l'Etat déploie pour assurer sa mise en oeuvre. Or il nous est apparu, à travers l'analyse, que de grandes difficultés subsistent dans le domaine des dispositifs administratifs (manques de structures d'accueil des enfants, de salles classes, de centres de santé, etc.).  Les moyens humains sont en sous nombre par rapport à la difficile mission d'assurer la protection des enfants. Et ce sous nombre n'est pas suffisamment bien qualifié pour réellement contribuer à une bonne application des droits de l'enfant. De plus les pouvoirs n'accordent pas assez de lignes de crédits budgétaires à la réalisation des droits de l'enfant.

Par ailleurs, la difficulté que rencontre l'application les mesures de protection de l'enfance s'explique aussi par la persistance des barrières socioculturelles. Une des difficultés majeures réside dans la considération de la société tchadienne de l'enfant. Ces considérations sont à l'origine de la non appropriation et l'intégration par la société des droits de l'enfant. Elle considère que ces droits sont une manière étrangère de voir l'enfant et ne correspond à aucune des valeurs qui lui sont propres.

L'enfant se trouve, s'agissant du respect de ses droits, dans une double situation d'orphelin, car ni les pouvoirs publics ni la société ne veulent lui donner les moyens dont il a besoin pour son plein épanouissement.

Ce travail nous a permis de saisir les raisons qui expliquent l'échec du politique et du droit à garantir efficacement les droits de l'enfant au Tchad, mais il n'a pas pu cerner tous les angles de la question. Il gagnerait en apport si l'angle de la participation des organisations de la société et de la coopération internationale avait été abordée. Cet angle aurait pu nous fournir bien des éléments qui contribuent à la protection de l'enfant nonobstant les difficultés liées au contexte et aux questions techniques. Aussi faut-il souligner que ce travail gagnerait davantage si une enquête de terrain avait été réalisée pour savoir si les enfants eux- mêmes ont connaissances des droits qu'ils disposent et qu'ils peuvent revendiquer vis à vis de la société.

Au demeurant, ce travail nous a permis de savoir qu'il ne suffit pas uniquement de promulguer les lois ou de ratifier les conventions internationales pour conclure à leur application. Il faut aussi avoir une volonté de traduire ces droits de manière à les rendre justiciables. Cette traduction peut se faire à travers l'élaboration d'un Code de l'enfant afin de réunir la législation concernant l'enfant pour faciliter son application. Il serait aussi judicieux de promulguer le projet Code de la Famille (resté dans les tiroirs depuis 2000) en modifiant certaines de ces dispositions qui restent encore contradictoires avec les obligations internationales contractées par le Tchad.

Le Tchad aurait aussi à gagner en modernisant ses structures en charge de la protection de l'enfance, et en créant de nouvelles avec des moyens financiers, techniques et humains suffisants pour assurer la protection de l'enfance. Il importe aussi qu'un travail de sensibilisation, d'information et de formation soit fait pour permettre à la population de se rendre compte de l'importance des droits de l'enfant afin d'assurer leur protection.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon