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Les déterminants relationels et contextuels de l'externalisation des systèmes d'information

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par Nizar BEN SAAD
Institut Superieur de Comptabilité et d'Administration des Entreprises à Mannouba Tunisie - Mastère en Organisation et Systèmes d'Information 2009
  

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SECTION 4.3 : Interprétation des résultats :

Dans le cadre de cette section nous allons présenter une interprétation des résultats issus des analyses statistiques déjà réalisées pour la validation des différentes hypothèses. Cette discussion comporte également des comparaisons des résultats obtenus dans notre recherche avec celles dans la littérature, en plus de quelques recommandations managériales. Nous traitons tout d'abord les résultats relatifs aux variables relationnelles, ensuite la relation entre la valeur perçue et les modalités de la décision d'externalisation des SI, et enfin les résultats relatifs aux variables contextuelles.

En premier lieu, concernant les variables relationnelles, les résultats de cette recherche indiquent que la confiance envers le prestataire influence positivement et par toutes ses dimensions la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. Ce résultat concorde avec celui de Barthélemy (2004a) qui stipule que les relations d'externalisation caractérisées par la confiance permettent d'atteindre un meilleur niveau de performance que les celles dans lesquelles la confiance est absente. En outre, on a également montré que la confiance influence positivement la valeur perçue économique de l'externalisation des SI (sauf pour la dimension bienveillance qui s'est avérée non significative). La confiance apparaît donc comme le gage d'une coordination plus efficace et moins coûteuse. Comme l'avait démontré Dyer et Chu (2003), la confiance en tant que mode de gestion des relations inter organisationnelles permet de combiner les trois avantages technologiques, stratégiques et économiques. Par conséquent nous pouvons présenter les mêmes recommandations avancées déjà dans l'étude de Barthélemy (2003) où il indique qu'avant de prendre la décision d'externaliser leurs SI à un prestataire, les entreprises sont appelées à s'informer sur la fiabilité et les compétences de ce prestataire auprès des ses clients actuels.

D'autre part, les résultats de notre étude montrent un impact négatif significatif de la dépendance sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. Ce résultat concorde avec l'étude de Young-Ybarra et Wiersma (1999) qui ont vérifié empiriquement que la dépendance est négativement liée à la flexibilité et à la qualité de la prestation. Cependant, il s'est avéré, que la dépendance envers le prestataire n'a aucun effet significatif sur la valeur perçue économique. Ce résultat diverge avec celui de Barthelemy (2004b), car ce dernier indique que la dépendance engendre une augmentation des tarifs et permet au prestataire de s'approprier la quasi-rente du client. Pour cette raison, et à l'instar de Ryu et al, (2007), nous recommandons aux entreprises de mettre en place des mécanismes de protection et de surveillance de tels comportements opportunistes.

Concernant la variable partage des connaissances, l'impact positif de cette variable sur la valeur perçue technologique et stratégique est bien vérifié pour les deux dimensions des connaissances explicites et implicites. Cependant, seule la dimension partage des connaissances explicites influence la valeur perçue économique. Ces résultats concordent avec celle de Lee (2001) qui a montré que les deux dimensions du partage des connaissances ont un impact significatif, mais toutefois, les connaissances explicites semblent plus efficaces pour l'atteinte des différents objectifs de l'externalisation des SI. En fait, ce constat peut être expliqué par le fait que les connaissances explicites sont plus faciles à comprendre et à transmettre entre le deux entreprises que celle implicites non encore formalisées. Par conséquent, les entreprises doivent essayer de transformer et d'expliciter les connaissances implicites pour mieux garantir un partage efficace des connaissances.

Une conclusion intéressante peut être déduite suite à ces résultats, en fait, toutes les variables relationnelles ont un impact significatif sur la valeur perçue technologique et stratégique de l'externalisation des SI. Par contre, lorsque qu'on passe à l'étude de l'impact de ces variables relationnelles sur la valeur perçue économique, l'impact est moins important. En fait, comme l'indique Kern et Willcocks (2000), lorsqu'il s'agit d'une décision d'externalisation d'un niveau stratégique élevé, ceci exige de deux parties une vue au delà des types des relations traditionnelles fournisseur-client, pour se déplacer vers une relation plus étroite dans le cadre du contrat.

Par ailleurs, en ce que concerne la relation entre la valeur perçue et les dimensions de la décision d'externalisation des SI, les résultats de notre recherche montre une association positive significative entre la valeur perçue économique et simultanément le degré et la durée d'externalisation des SI. Par contre, il s'est avéré que la valeur perçue technologique et stratégique n'a aucun effet sur ces deux dimensions. Par conséquent, nous pouvons déduire que les entreprises tunisiennes sont très sensibles aux motivations économiques lors de la décision d'externalisation des SI. Plus elles perçoivent que l'externalisation des SI peut procurer des avantages en terme de réduction des coûts, de contrôle des dépenses, ou encore de génération des économies d'échelle, plus les entreprises tunisiennes sont susceptibles à augmenter le degré et la durée d'externalisation des SI.

L'impact significatif de la valeur perçue économique est également vérifié dans l'étude de Barthélemy et Geyer (2004) qui ont prouvé que les motivations en termes de réductions de coûts influencent fortement la décision d'externalisation totale des SI. Ce que coïncide exactement avec nos résultats. Il est également admit que la décision d'externalisation totale est généralement accompagnée par un contrat à long terme (Hormozi et al, 2003).

En outre, les résultats de notre recherche montre l'infirmation des hypothèses relatives à l'impact de la valeur perçue (toutes les dimensions) sur le type stratégique des fonctions SI externalisées. Sur la base de ces résultats, nous pouvons confirmer l'idée selon laquelle l'externalisation des SI ne constitue pas une équation linéaire croissante en fonction de la valeur perçue. En fait à un certain niveau, même si l'externalisation présente des opportunités attrayantes, l'entreprise ne peut pas confier l'exécution de certaines fonctions SI ayant un poids stratégique important à un prestataire externe. Sinon, l'entreprise risque le déséquilibre et la défaillance de son processus stratégique, et la dépendance envers le prestataire. Ceci concorde avec l'idée assez courante dans la littérature selon laquelle les activités proches du coeur de métier ne doivent pas être externalisées (Prahalad et Hamel, 1990). Mais en même temps, nos résultats divergent avec celles de Kishore et al, (2003) et de Lee et al, (2003) qui ont montré qu'afin d'améliorer leur performance et d'introduire une dynamique et une réactivité, certaines entreprises décident d'externaliser des fonctions SI ayant un rôle stratégique important. Cependant, l'observation des résultats statistiques de classification par groupe montre que lorsqu'il s'agit des fonctions SI à rôle stratégique traditionnel, la sensibilité des entreprises aux motivations économiques (déjà démontrée) se manifeste de nouveau.

Par ailleurs, concernant les variables contextuelles du modèle conceptuel, les résultats de notre recherche supportent toutes les hypothèses relatives à l'impact modérateur du secteur d'activité sur la relation entre la valeur perçue et les dimensions la décision d'externalisation des SI. Ainsi, nous pouvons affirmer que les déterminants et les attributs de la décision d'externalisation des SI varient fortement d'un secteur à un autre. Ainsi, nous pouvons relever plusieurs discriminations entre les différents secteurs d'activité. En effet, nous pouvons remarquer que seulement les entreprises appartenants au secteur hôtelier sont influencées positivement par la valeur perçue technologique et stratégique concernant le degré d'externalisation des SI. Cependant, lorsqu'il s'agit des motivations économiques, les entreprises appartenant aux secteurs hôtelier et industriel se comportent de la même façon en termes de degré d'externalisation des SI. Par contre, même à un niveau élevé de la valeur perçue économique, les entreprises financières choisissent de garder leurs SI en interne.

Nous remarquons également que la valeur perçue économique influence positivement le degré d'externalisation dans tous les secteurs. En fait, comme le suggère Barthélemy (2004b), il est recommandé d'espacer au maximum les renégociations des contrats d'externalisation pour éviter les coûts de recherche et de négociation avec les prestataires. Généralement il est moins coûteux de préserver une relation existante que de rechercher un nouveau prestataire. De plus, nos résultats montrent que d'une façon générale, les entreprises appartenants au secteur financier externalisent moins leurs SI, et accomplissent des contrats sur des durées moins courtes que les autres secteurs. Ceci peut être expliqué par le fait que 18 sur 22 entreprises financières de notre échantillon considère les SI comme ayant un rôle stratégique intégratif pour son activité. Ces résultats concordent avec celles de Barthélemy et Geyer (2004) qui ont démontré que les banques et les institutions financières n'optent pas à l'externalisation totale des SI.

Quant à l'impact modérateur de la taille de l'entreprise, les résultats de notre recherche sont surprenants. En effet, il s'est avéré que les plus petites entreprises sont les moins motivées à l'externalisation des SI que ce soit par la valeur perçue technologique et stratégique ou économique. En outre, ce type d'entreprises tend également à accomplir des contrats à court terme. En fait, à cause de leur petite taille, ces entreprises ne possèdent pas les moyens et le pouvoir de gérer des telles relations à long terme. Cependant, nos résultats montrent une relation significative entre la valeur perçue économique et le degré d'externalisation des SI pour les entreprises à moyenne taille. Par ailleurs, pour le cas des entreprises les plus grandes, il existe une relation positive très significative entre la valeur perçue et la durée d'externalisation des SI. Bien qu'ils divergent des résultats de l'étude de Barthélemy et Geyer (2004) qui a trouvé que la taille est négativement liée à l'externalisation totale des SI, nos résultats peuvent être expliqués par le fait que ces grandes sociétés transforment l'opération d'externalisation en une forme de partenariat avec des importants partenaires. (nationaux ou internationaux). Ce genre de relation est généralement établit sur des longues périodes.

D'autre part, les résultats dégagés dans notre étude indiquent que la variable taille de l'entreprise n'a aucun effet de différenciation sur la relation entre la valeur perçue de l'externalisation et le type stratégique des fonctions SI externalisées. Ceci veut dire que quelque soit leur taille, les entreprises se comportent de la même façon concernant le rôle stratégique de leurs SI. Ainsi, les résultats de l'approche universelle sont conformes à celle contingente dans ce point.

Conclusion

Dans le cadre de ce chapitre nous avons procédé à la vérification des différentes hypothèses de notre recherche. En effet, suite à cette étape, parmi les six hypothèses émises dans le cadre du deuxième chapitre, une seule hypothèse a été totalement validée, les cinq restantes ont été partiellement validées. Nous avons également essayé d'interpréter les résultats dégagés par notre recherche et les comparés à celles des autres études, sans toutefois oublier de suggérer quelques recommandations managériales intéressantes.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote