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Le chehabisme ou les limites d'une expérience de modernisation politique au Liban

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par Harb MARWAN
Université Saint-Joseph de Beyrouth - DEA en sciences politiques 2007
  

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Section ÉÉ :

La persistance de la disparité socio-économique

2,1- Un contexte social difficile

Comme nous l'avons souligné, l'accord de Taëf a porté une dimension socio-économique, afin de s'attaquer au problème de la disparité et de doter le système d'une nouvelle approche lui permettant de maintenir la stabilité non pas seulement au niveau politique mais aussi au niveau social.

Cet accord a tenté de réconcilier le trait libéral de l'économie libanaise et l'exigence d'un développement équilibré entre les régions sur le plan culturel, social et économique. II s'agit d'une évolution politique considérable qui prête une attention particulière à la dimension socio-économique et à son importance dans le maintien de la société libanaise. Cependant, la première expérience de la deuxième République indique que les orientations ultra-libérales n'ont jamais pris en considération les exigences prévues par l'accord de Taëf.

Les études réalisées en 1998 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en coopération avec le ministère des Affaires sociales, qui classent les régions libanaises selon leur «degré de pauvreté», ont révélé des inégalités redoutables entre les régions surtout en ce qui concerne l'infrastructure principale, le niveau de revenu des ménages et le degré de satisfaction des principaux besoins.

Par conséquent, les libanais se trouvent aujourd'hui dans un contexte social difficile qui ressemble à celui qui régnait dans la première République. Ce qui reflète de façon claire l'absence d'une orientation sociale cohérente de la part de l'Etat qui permet d'alimenter le phénomène de l'exclusion qui s'élargit notamment dans les régions périphériques et qui pourrait plus tard aplanir le chemin devant une éventuelle explosion sociale. En effet, Kamal Hamdan constate que « les obstacles qui ont freiné la croissance dans la période d'après-guerre, ne se réduisent pas uniquement à la faiblesse de l'impact économique des dépenses de reconstruction. Ces obstacles tenaient d'avantage à l'incohérence des objectifs macro-économiques affichés par les gouvernements successifs427(*). »

« Aucune vision globale, aucun plan d'ensemble se rapportant à la question sociale, n'ont été élaborés ou mis en cours. La classe politique s'est montrée, de par structure, incapable ou non disposée à aborder cette question dans sa dimension globale, dépassant les intérêts étroits du type communautaire, régional, familial ou clientéliste. En fait l'idée largement répandue au sein de l'«establishment » politique, est toujours la même, à savoir que la solution des problèmes sociaux est le sous-produit pur et simple de la croissance428(*). »

Ce graphe429(*) montre le déséquilibre existant entre les dépenses et le revenu mensuel selon les régions (en milliers de L.L.) en 1997. La plupart des ménages libanais ont un déséquilibre dans leurs budgets. Le pourcentage des aliments dans les dépenses des ménages est de 34% et le logement 15 %, et l'éducation et la santé 22 % de la totalité des dépenses des ménages. Ces taux de dépenses sur les besoins reflètent la grandeur des contraintes de vie imposée aux ménages libanais.

Le tableau430(*) suivant montre l'évolution de l'indice du salaire minimum et de l'indice de la part de l'individu des taxes indirectes prenant l'année 1992 comme base.

On remarque la croissance rapide de l'indice des taxes indirectes comparée à celui de l'indice du salaire minimum. Ceci montre l'effet négatif des politiques financières adoptées dans la période d'après guerre sur la vie des ménages à revenu minime. Et les augmentations annuelles du seuil minimal officiel des salaires sont restés inférieures du taux des corrections introduites sur les prix des services publiques

* 427 - Kamal HAMDAN, «Le Social dans la Reconstruction du Liban :éléments de réflexions » spécial juillet -septembre publié partiellement dans Maghreb Machrek 2000

* 428 - Idem

* 429- Les conditions de vie des ménages en 1997, étude réalisée par l'Administration centrale de la statistique

* 430 - Al-mustaqbal, du 27 Avril 2000

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