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Les organisations de soirées techno. Le loisir dans l'institutionnalisation du mouvement

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par Fabrice JALLET
Université Paris VII Denis Diderot - Master sociologie des politiques culturelles 2009
  

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Chapitre 5 :

La techno et les politiques culturelles

Après avoir décrit les processus de structuration et d'institutionnalisation vu des organisations observées, je propose d'élargir le focus pour s'intéresser à ces mêmes processus au regard des relations entretenues entre les acteurs qui sont désormais les pouvoirs publics, les collectivités territoriales et les acteurs de terrain afin de vérifier si le principe de "co-construction tripartite", qui fonde le processus de concertation dans le champ des musiques actuelles est également à l'oeuvre dans la techno.

I. Le champs des musiques actuelles

Nous allons voir que la genèse et la cristallisation du terme "actuel" est le fruit de transactions entre les acteurs de terrain et les pouvoirs publics, que cette même méthode a conduit à la structuration de ce secteur. Seulement, même si cette terminologie constitue un terrain d'études pour la recherche, cette dernière n'a toujours pas dépassé la distinction du savant et du populaire.

I.1. La genèse des musiques actuelles

Le terme "actuel", qui qualifie ces musiques, est cité pour la première fois "à la fin des années 1970 par les créateurs du Festival des Rencontres Transmusicales de Rennes "99 . Puis, les acteurs ont revendiqué cette étiquette pour défendre leurs intérêts premiers : faire exister leur esthétique dans le paysage musical français. En effet, dire que l'on joue de la "musique actuelle" pour un groupe de rock a facilité la conclusion d'accords pour être diffusé ou obtenir un local de répétition, à l'instar des partisans de la techno qui préfère utiliser le terme de "musique électronique", moins connoté free party et rave.

Le directeur de l'Irma (centre d'Information et de Ressources pour les Musiques Actuelles), Gilles Castagnac, compare les musiques actuelles à une "maison commune à construire", c'est-à-dire à un regroupement d'esthétiques, de valeurs et de pratiques dont la fonction principale est de lutter contre la "balkanisation" et l' "affrontement des chapelles". Dans cette image, l'Irma ferait figure d' "oeucuménisme"100 (Castagnac G., 2006). En effet, l'Irma regroupe en son sein trois centres d'information dans lesquelles sont réparties les esthétiques : le Centre d'Information du Jazz (CIJ), le Centre d'Information des musiques Traditionnelles (CIMT) qui comprend aussi les musiques dites "du monde" et le Centre d'Information du Rock, des variétés, du hip hop, des musiques

99 Forumag', les musiques dans tous leurs états, p.2, disponible sur http://www.foruma.fr/IMG/ForuMag.pdf

1 00Castagnac G., Processus de Structuration d'un Secteur, Le Développement des Musiques Actuelles et leur Entrée

dans les Politiques Publiques, FNCC - mercredi 15 novembre 2006, disponible sur

http://www.irma.asso.fr/IMG/pdf/HistoriqueMA-1.pdf

électroniques, de la chanson et de la fanfare (CIR).

Les institutions publiques ont repris cette terminologie dans le cadre de leurs politiques. La reconnaissance de ces musiques par les institutions culturelles s'est tout d'abord manifestée par une politique de "soutien" : création de la Fête de la Musique, lancement du programme Zénith, création de diplôme d'Etat et de certificat d'aptitude pour le jazz et les musiques traditionnels, labellisation SMAC, etc. Mais loin de reconnaître ces musiques comme des cultures à part entière, ces politiques publiques n'étaient que des politiques en direction de la jeunesse des banlieues101.

Le Rapport sur le soutien de l'Etat aux musiques dites actuelles de 2006 prétend que cette mauvaise image et la marginalité des musiques actuelles au Ministère de la Culture, qui en découle, pourrait s'expliquer par les liens qu'entretiennent ses acteurs avec le marché, la réussite commerciale constituant "le mode de consécration attendu" 102 (Berthod M. et Weber A., 2006). Pourtant, un tel argument ne résisterait pas à la comparaison avec les arts plastiques étant donné l'implication de l'institution dans le marché de l'art contemporain. Quid de l'histoire propre d'une Direction ou de la différence entre les deux arts où, pour l'un la subversion aux canons adadémiques serait consacrée et, pour l'autre, elle constituerait une faute de goût.

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