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Stratégies d'adaptation des paysans au changement climatique dans la sous-préfecture de Prikro en Côte d'Ivoire

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par Kouadio Jean Emmanuel YAO
Université de Bouaké en Côte d'Ivoire - Maà®trise 2009
  

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PARTIE III: PERCEPTION ET ADAPTATION PAYSANNE

CHAPITRE I : Adaptation des paysans au changement climatique.

L'adaptation à une réalité nécessite une perception de celle-ci. Car la considération donnée à la réalité équivaut au degré d'adaptation. Les paysans s'expliquent difficilement les caprices pluviométriques engendrés dans leur localité.

I. Identification des perceptions des paysans du changement climatique.

Les paysans sont certes conscients de la nouvelle réalité qui s'impose à eux. Les explications sont tout de même mitigées. Ils se donnent des raisons liées majoritairement à leurs propres comportements. Ainsi, on a :

1.1. La désacralisation des pratiques ancestrales.

La croyance est le fait de tenir quelque chose pour vrai, et ce ci indépendamment des preuves éventuelles de son existence, réalité ou possibilité.

De nos jours, la croyance des populations est diverse. Le catholicisme et les nouveaux mouvements religieux et l'islam ont dilué les hiérophanies des ancêtres. La croyance en des pierres, des arbres, des rivières est en train de disparaître tant en ville qu'au village. Or cette croyance était la seule qui animait la vie des populations anciennes. De ce fait, les fondateurs des villages adoraient la terre. Cette pratique devient une institution à perpétuer de génération en génération. Alors, le non respect de ces traditions constitue un dysfonctionnement au plan cosmogonique, une rupture d'avec les ancêtres. Il s'avère ainsi difficile d'avoir leurs faveurs dans la réalisation de projet, de travail de la terre. La terre désacralisée ne répond plus aux aspirations des paysans usagers d'elle. Puisque la divergence de croyance nourrit des comportements de désobéissance des traditions. Certains paysans autochtones comme allogènes n'observent pas les «fô« et les interdits comme ne pas travailler au champ quand il y a décès, ne pas se bagarrer en brousse, ne pas aller au champ en période de menstruation.

1.2. Les feux de brousses.

L'utilisation du feu est une pratique traditionnelle pour la préparation des terres agricoles, la chasse et le renouvellement des pâturages. La culture sur brûlis constitue une menace véritable pour les forêts car le feu se manipule difficilement par les paysans. Aussi, certains mettent consciemment le feu à la brousse à la recherche d'un quelconque gibier. Ce type de chasse cause généralement la désolation au sein des propres populations. Certains voient leurs stocks d'igname, de riz, de maïs allé en fumée chaque année. Cette pratique réduit la jachère en raccourcissant la période nécessaire aux processus de régénération des forêts et en augmentent la fragmentation des îlots de végétation naturelle. Certaines espèces de mammifères, de reptiles et d'oiseaux ont disparu des forêts arborées de Prikro.

1.3. L'exploitation abusive de la flore.

La flore et la faune des forêts ivoiriennes sont extrêmement variées. Le maintien de vastes étendus de forêts représentatives de tous les écosystèmes reste une préoccupation du gouvernement ivoirien.

D'une manière générale, la demande des produits forestiers est très importante, tant sur le marché local qu'au niveau mondial. Cette forte demande s'est traduite par une pression sur les forêts qui a décru en superficie et s'est appauvrie en essences de bois d'oeuvres. Aujourd'hui, la structure de l'offre a été bouleversée et profondément modifiée. La principale utilisation de la forêt par les populations rurales est l'extraction de combustibles ligneux pour satisfaire leurs besoins en bois d'énergie. La consommation de bois de feu et de charbon de bois est difficile à évaluer. Les besoins en bois de feu augmentent avec l'accroissement des populations et constituent une cause majeure de reboisement. La vente du bois en grume a manifestement appauvri la région en forêt dense. Aujourd'hui, le fromager constitue l'arbre dominant dans la plupart des forêts régénérées. La principale activité étant l'exploitation de la forêt à travers les champs, celle-ci devient une denrée rare dans la région. Cela constitue des mésententes au sein des populations chaque début d'année agricole. L'espoir d'avoir une bonne récolte dépend d'une bonne et fertile terre. Or les terres fertiles, les populations ne disposent pas en grande quantité.

1.4. C'est un moment.

Les saisons de pluies sont des moments qui arrivent et qui passent. Ainsi, la raréfaction des pluies constitue un moment qui est arrivé. Les périodes de la vie ne paraissent pas les mêmes. «  Bien que les hommes soient différents, les moments le sont aussi » (vieux Kanga). A en croire cet enquêté, rien ne justifie la variabilité en baisse de la pluviométrie en Côte d' Ivoire et à Prikro en l'occurrence. Le monde ne change pas, il y a un retournement à une situation initiale et ainsi de suite. Le vieux Kanga est tout simplement relatif quand à un changement du monde climatique. Cette opinion rejoint l'ouvrage d'Yves Lenoir (1992) qui bat en brèche toutes les recommandations faites relatives au changement climatique. Car pour lui, la terre est une entité capable de résoudre elle-même les incohérences dues aux comportements des hommes. C'est dire que le climat terrestre ne change pas comme l'on laisse à croire. La terre ne se réchauffe pas mais subit quelques légères modifications climatiques qu'elle gère elle-même.

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