WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Stratégies d'adaptation des paysans au changement climatique dans la sous-préfecture de Prikro en Côte d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Kouadio Jean Emmanuel YAO
Université de Bouaké en Côte d'Ivoire - Maà®trise 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II. Détermination des stratégies d'adaptation des paysans.

Toute nouvelle situation humaine appelle à une réflexion allant à trouver des solutions idoines ou partielles. Ainsi, les populations rurales font face au changement des stratégies leur permettant de faire face.

2.1. Aucune stratégie.

La modification saisonnière des pluies étant très complexe, certains paysans n'adoptent aucunes stratégies d'adaptation. Car pour eux ces comportements des « embrouilles«. Ils se basent sur leurs croyances en leurs dieux. La bonne récolte provient de la liaison spirituelle d'avec dieu.

Comme le dit le vieux Kouadio : " l'on qui dirige la pluie peut travailler beaucoup mais s'il n'a pas confié son travail à dieu, cela sera en vain, c'est dieu "

Par contre, d'autres adoptent des stratégies plus ou moins particulières.

2.2. Le double champ.

Mme Ali : " la pluie est certes capricieuse, mais elle ne peut pas être même chose partout, à deux endroits différents ". Cette conception pousse certains paysans à faire deux champs pour chaque culture à deux endroits. Si l'un n'a pas obtenu les grâces de la pluie, l'autre l'aura et la réunion des deux récoltes donne nécessairement une bonne récolte. Cette pratique s'avère souvent difficile à réaliser pour les paysans et souvent la couverture du double champ devient hypothétique.

2.3. Le rendement des boutures ou semences.

Avec la raréfaction des pluies et les exactions des animaux à extraire les semences et boutures, certains paysans ont eu l'intelligence de renforcer les boutures ou semences dans la terre. " Même si les animaux en mangent et la chaleur de la terre en fait pourrir, aussi va rester et va pousser" (vieux Kouamé). Ils utilisent plus alors plus de semences ou boutures pour un champ. Avec cette pratique, un champ est sensiblement égal à deux champs. Et si la pluie tombe«, la récolte sera bonne. Cette technique est souvent difficile à réaliser du fait de la famine qui sévit par moment dans la région.

2.4. Une semence résistante.

De plus en plus, les paysans sont à la recherche de semences pouvant duré le sol avant de pousser et produire en une courte période. Puisqu'ils ne sont pas sûrs qu'il puisse avoir la pluie continuellement. Cette recherche de semence se situe au niveau du riz, du maïs et de l'arachide. L'arachide est la semence la plus compliquée de toue. Elle a besoin de pluie pour germer et grandir. Les champs d'arachide ressentent facilement les aléas climatiques. Le semis de l'arachide doit se faire de mars à mi-mai. Au-delà de cette période, elle devient hypothétique. Donc, c'est une période où la pluie doit nécessairement venir. Le non respect de ce calendrier pluviométrique pose d'énormes difficultés aux paysans. Car, d'autres préfèrent ne plus faire de champ d'arachide après cette période.

2.5. L'usage de produits toxiques.

Les aléas climatiques font que les animaux sont devenus atroces à la recherche de nourriture. Les perdrix, les rats palmistes et pintades se ruilent dans les champ à la recherche de nourriture. Ils creusent pour enlever les semences enfouillent en terre par les paysans. Pour pallier ces exactions animales, les paysans utilisent des produits toxiques pour semer et empoisonnent les animaux. Cette pratique semble dangereuse pour la faune. Ce sont des milliers d'insectes, d'oiseaux et reptiles qui meurent en brousse. Cette pratique permet aux semences de germer tranquillement.

2.6. L'usage des produits phytosanitaires.

Plusieurs types de produits s'offrent aux paysans du début des champs jusqu'à la croissance des plants. Après le défrisage des forêts, ils utilisent un produit un produit appelé communément « tout brûlé ». Comme son nom l'indique, ce produit a la fonction de neutraliser tout là où il a été appliqué. La raison de l'usage consiste à affaiblir et/tuer toute herbe sur le champ. Les plants auront la force nécessaire pour grandir et produire en qualité.

Aussi, après les semis et les grains ayant poussés, les paysans utilisent un autre type de produit qui ralentit la croissance des mauvaises herbes et donnent la force aux plants. Chaque type de champ dispose de son produit. Ainsi, les produits comme Elvextra, Erbextra, et Herbextra de la société GOLDEN sont utilisés par les paysans. Ces produits cités sont généralement utilisés pour les champs de riz. En plus de ceux-ci, nous avons Adraz, Kalah, Glyphader 360 SL et Dutagri pour le maïs, l'igname et les légumes.

2.7. Le commerce.

Les difficultés liées à la vie champêtre obligent les paysans à se reconvertirent peu à peu dans le commerce. Le commerce de l'attiéké devient la seconde activité lucrative. Le manioc du champ est transformé en attiéké, en «placali« et vendu au marché. De plus en plus, des points de vente s'érigent dans le village et certaines filles de paysans se spécialisent dans cette fonction. L'attiéké devient la nourriture de recours en période de famine dans le village. Des paysannes, mariées ou pas font de petits commerces de vente de chaussures, de mèches, de pagnes, de bijoux. D'autres par contre font la coiffure et la couture.

Malgré ces stratégies adoptées par les paysans, les difficultés subsistent et persistent au sein ce cette population vulnérable aux affres du changement climatique. L'usage de produits toxiques, de produits phytosanitaires, le renforcement des boutures et /ou des semences nécessitent de l'argent, or certains paysans meurent pour faute d'ordonnance impayées s'élevant à (2000 f) deux milles francs. Les produits phytosanitaires au plus bas prix coûtent (3000 f) trois mille francs.

L'adaptation semble difficile chez les paysans. Car ne maîtrisant pas plus le calendrier pluviométrique. Celle d'avant était bien meilleure. Aussi, la non maîtrise de la pluviométrie les empêchent de changer les périodes de cultures ou calendrier agricole. Même si cela devrait, pour les paysans il y a plusieurs catégories de pluie. Il y a celles qui font germer les plants, celles qui font grandir et faire produire les plants d'igname, de riz, d'arachide.

Le rêve est pour nous de trouver des solutions idoines aux difficultés des paysans. Car, l'agriculture reste jusqu'aujourd'hui la boussole de l'économie ivoirienne. Il devient impérieux que les paysans s'épanouissent. Ils constituent le moteur de développement de notre pays.

Se nourrir, se soigner et se vêtir sont pour eux une satisfaction sociale.

Les paysans ont bien des explications à ces changements et la grande majorité d'eux se donnent des stratégies d'adaptation plus ou moins efficaces même si elles ont des insuffisances.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle