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VIH/sida: défi au développement de l'Afrique. Une étude de l'impact économique et social de la pandémie au Rwanda

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par Michel Segatagara KAMANZI
Université pontificale grégorienne - Licence en sciences sociales 2003
  

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2.4. Exportations et importations

Le Rwanda, étant un pays à économie ouverte, entretient des relations commerciales avec d'autres pays, qui sont selon le cas, demandeurs ou offreurs des biens et services. Le Rwanda joue donc les deux rôles dans ses transactions internationales : il offre des biens et services produits localement (café, thé, minerais, peaux, quinquina, électricité, etc.), ce sont les exportations ; et il achète des biens et services produits à l'étranger (biens d'équipements, produits énergétiques et autres biens de consommation), ce sont les importations.

Commerce extérieur (en million de $US)135

Années

90

19

98

19

99

19

000

2

Exportations, fob136 (total)

 

10

 

64

 

62

 

6

 

3,0

 

,1

 

,0

 

6,2

 

Café

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

65

 

28

 

26

 

2

Thé

,7

 

,1

 

,5

 

2,5

 

Autres

 

21

 

22

 

17

 

2

 

,0

 

,9

 

,5

 

4,3

 

135 Cf. MINISTERE DES FINANCES ET DE LA PLANIFICATION ECONOMIQUE, Le Rwanda en Chiffres, Edition 2001, p. 26.

136 FOB (Free On Board), méthode de comptabilisation qui consiste à retenir la valeur du produit sans inclure les coüts de transport et d'assurance sur le trajet international.

 

,3

16

,1

13

,0

18

9,4

1

Importations, caf 137 (total)

 

31

 

29

 

25

 

2

 

5,1

 

7,9

 

7,2

 

65,9

 

Biens durables (équipement)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

58

 

60

 

44

 

3

Biens intermédiaires ( approvisionnement)

,4

 

,2

 

,8

 

0,8

 

Produits énergétiques

 

96

 

65

 

38

 

4

Biens de consommation

,8

 

,7

 

,8

 

0,3

 

Autres ajustements

 

44

 

39

 

38

 

5

 

,7

 

,1

 

,4

 

4,0

 
 
 

79

 

13

 

13

 

1

 

,2

 

2,9

 

5,2

 

27,8

 
 
 

36

 

-

 

-

 

1

 

,0

 
 
 
 
 

3,0

 

Sources : Banque Nationale du Rwanda et Ministère des Finances et de la Planification économique

Une analyse des rubriques de la balance des paiements138 reportées ci-dessus, révèle un déséquilibre entre les exportations et les importations nationales, du même type que celui que nous avons constaté au niveau du budget national. En d'autres termes, on pourrait dire que le Rwanda consomme plus qu'il ne produit, qu'il achète plus qu'il ne vend. Pour effectuer les importations, le gouvernement doit recourir à l'aide extérieure et aux prêts, qui viennent par la suite gonfler la dette extérieure. Cette situation montre encore

137 CAF (Coüt, Assurance, Fret), méthode de comptabilité qui consiste à retenir leur valeur à l'entrée ou à la sortie du territoire en incluant le coüt de transport et d'assurance.

138 document comptable où sont enregistrés systématiquement l'ensemble des flux réels, monétaires et financiers correspondant aux échanges commerciaux entre les résidents et les non-résidents d'un pays pour une période donnée

davantage la dépendance financière du Rwanda par rapport aux bailleurs de fonds extérieurs, comme nous le constations déjà précédemment.

Années

 

1

 

1

 

1

 

1

 

1

 

980

 

990

 

995

 

998

 

999

 

Dette extérieure totale (en millions de $US)

 

1

 

6

 

1

 

1

 

1

 

89,8

 

75,3

 

066,8

 

222,1

 

201,0

 

Source : Banque Africaine de Développement (BAD)

2.4.1. Les exportations

Du côté des exportations, source d'entrées et de revenus, nous constations, déjà précédemment, qu'ils reposent essentiellement sur le secteur primaire, en particulier sur la production du café et du thé. Nous l'avions déjà relevé au niveau microéconomique et nous savons quel impact l'épidémie du VIH/SIDA a sur ce secteur en termes de pertes d'agriculteurs et de productivité, ainsi que tous les autres coüts et effets collatéraux. Nous ne reviendrons pas sur cela. Seulement, nous voulons faire remarquer que, étant donné l'impact du VIH/SIDA sur le secteur primaire, sur lequel repose toute l'économie du pays et qui emploie plus de 90% de la population active, les exportations sont davantage menacées de diminuer avec l'expansion de la pandémie du VIH/SIDA. La diminution des exportations augmenterait encore plus le déséquilibre de la balance des paiements en détériorant davantage les termes de l'échange140, et le Rwanda deviendrait davantage dépendant des capitaux extérieurs et donc moins maître de ses décisions de politique macroéconomique.

L'expansion du VIH/SIDA dans les zones rurales, où sont produits l'essentiel des biens et services destinés à l'exportation, menace aussi la qualité de la production avec la perte des agriculteurs compétents. Le Rwanda risque ainsi de perdre aussi son avantage comparatif dans la production du thé et du café, principales sources de revenues. Comme la

139 BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BAD), Rapport sur le Développement en Afrique 2001. Renforcement de la bonne gouvernance en Afrique, Economica, Paris 2001, p. 261.

140 Les termes de l'échange indiquent les conditions économiques de l'échange ; appliqué à l'étude du commerce international, il indique les conditions dans lesquelles un pays échange ses importations contre ses exportations.

production de ces deux cultures est essentiellement destinée au marché extérieur où règne une grande concurrence, il est crucial de pouvoir maintenir la qualité des produits pour pouvoir rester sur le marché. Vu que c'est grace à cet export du thé et du café que le pays peut obtenir des devises et effectuer l'importation des inputs, machines et biens manufacturés dont il a besoin141, le Rwanda a donc tout intérêt à veiller à la qualité de sa production, surtout que les prix sont fixés selon les critères des pays demandeurs, qui sont pour la plupart des pays à revenus élevés. Par exemple, les trois grands importateurs de café sont l'Union Européenne, les Etats-Unis d'Amérique et le Japon, qui à eux seuls consomment environ 70% de l'offre mondiale142. La demande dépend donc essentiellement de ces pays qui font varier les prix comme ils veulent, sans souvent tenir compte des producteurs locaux ; d'ailleurs ces derniers n'ont pas beaucoup à négocier car ces biens produits sont facilement substituables et ne peuvent faire l'objet d'une consommation importante au niveau local. Avec l'expansion du VIH/SIDA et ses conséquences sur la quantité et la qualité de la production de ces cultures d'exportations, particulièrement le thé et le café, le Rwanda risque de se voir obliger de quitter le marché international car il ne sera plus compétitif et ne pourra plus soutenir la concurrence du côté de l'offre.

Nous estimons donc que la lutte contre le SIDA devrait faire partie des mesures destinées à soutenir l'export dont dépend l'entrée des devises. Il faudra inclure ce programme au niveau du secteur primaire d'où proviennent ces cultures et penser aussi de manière parallèle à la diversification de la production nationale, vu surtout la grande fluctuation des marchés de ces cultures d'exportations comme le café et le thé. Avec la diversification des exportations, il faudrait aussi envisager une industrialisation progressive du secteur primaire qui pourrait augmenter la valeur ajoutée des différents biens exportés et les rendre plus compétitifs sur les marchés internationaux. Et afin que ces investissements soient efficaces, il faudrait veiller à les rendre efficients à travers la prévention et la lutte contre la progression du VIH/SIDA.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo