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L'humanisation des lieux de détention au Cameroun

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par Vincent Pascal MOUEN MOUEN
Université catholique d'Afrique centrale - Master en droits de l'homme et action humanitaire 2009
  

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B- La séparation des détenus en fonction du genre

Les femmes détenues sont plus vulnérables du fait même de leur constitution physique plus fragile que celle de l'homme et de la privation de la jouissance d'une liberté fondamentale qu'est la liberté d'aller et de venir. La séparation des personnes privées de leur liberté en fonction du sexe se fonde donc sur un certain nombre d'instruments internationaux qui ont consacrés des considérations culturelles universellement reconnues. Le plus expressif d'entre eux à ce sujet est l'Ensemble des règles minima pour le traitement des détenus qui dispose que :

« Les hommes et les femmes doivent être détenus dans la mesure du possible dans des établissements différents ; dans un établissement recevant à la fois des hommes et des femmes, l'ensemble des locaux destinés aux femmes doit être entièrement séparé ».91(*)

L'existence d'une prison spéciale pour femmes à Mfou et d'un quartier exclusivement réservé aux personnes de ce sexe dans les prisons centrales de Douala et de Yaoundé occulte quelque peu la réalité de l'application de ce principe. En règle générale, dans les différentes prisons camerounaises, la pratique est tout à fait autre. Bien que l'on y retrouve des dortoirs pour femmes exclusivement, ces dortoirs côtoient ceux des hommes. Souvent avec un mur mitoyen. Par conséquent les détenus des deux sexes partagent le même environnement avec tous les risques inhérents à cette situation.

Plus grave, dans les commissariats de police et les unités de gendarmerie, les chambres de sûreté sont constituées d'une seule pièce. Lorsque privés de liberté à la suite de l'ouverture d'une enquête, les hommes et les femmes s'y entremêlent dans une promiscuité indescriptible. Les cas de viol n'y sont pas rares surtout avec la notion de «chef de cellule'' qui souvent, à défaut d'argent au moment de l'entrée en cellule, se fait servir en nature auprès des gardées à vue. Situation d'autant plus grave que certains responsables de ces unités préfèrent passer ces cas sous silence pour préserver leurs carrières professionnelles.

L'application mitigée des principes de protection des droits physiques des personnes détenues et la méconnaissance des garanties procédurales et des règles d'incarcération limitent l'application des mesures existantes visant à humaniser les conditions de détention au cameroun. Cependant, si « en Afrique, la pauvreté et la faiblesse des budgets des Etats, ajoutées à la prise de conscience relativement récente de la nécessité de respecter la personne humaine, fut-elle délinquante ou criminelle, font que la vétusté, l'insalubrité, et les mauvais traitements sont la règle dans les centres de détention»92(*), le cadre juridique existant ne favorise pas non plus la protection des droits des personnes appartenant à cette catégorie sociale.

* 91 Règle 8 (a) de l'Ensemble des règles minima pour le traitement des détenus.

* 92 VINCENT Thierry, op. cit., p.8.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault