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Validation du topl-2 version française

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par Sarah et Leslie Closset et Henry
Université Nancy 2 - Master 1 psychologie  2012
  

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E. Expressions idiomatiques

Bernicot (2000) explique que l'origine de la compréhension des expressions idiomatiques se trouve dans le contexte.Ackerman (1982) a étudié le rôle du contexte de production de l'énoncé et le rôle du caractère conventionnel de l'expression idiomatique chez des enfants de 6 à 10 ans. Il a ainsi montré que le contexte joue un rôle important dans la compréhension des expressions idiomatiques entre 6 et 10 ans. A partir de 10 ans, ils peuvent baser leur interprétation sur les caractéristiques linguistiques de l'énoncé. Le contexte joue donc un rôle très important jusqu'à ce que l'enfant soit familiarisé avec les expressions.

Gibbs (1997) a distingué deux types d'expressions idiomatiques selon leur degré de stéréotypie : celles dites « à degré de stéréotypie fort », comme par exemple l'expression « avoir un chat dans la gorge ». Elles ne peuvent pas être modifiées syntaxiquement sans perdre leur potentiel illocutoire. Les secondes sont celles à degré de stéréotypie plus faible, pouvant être éventuellement modifiées sans perdre leur potentiel illocutoire, comme par exemplel'expression « briser la glace ». Il les distingue notamment par leur transparence, à savoir qu'il existe des expressions dites « opaques », pour lesquelles la signification littérale n'a aucun rapport avec la signification idiomatique (exemple : « vendre la mèche »), et des expressions idiomatiques transparentes pour lesquelles la signification littérale entretient des relations avec la signification idiomatique (exemple : « marcher sur des oeufs »).

Ackerman (1982) a réalisé une étude selon les différents types d'expressions idiomatiques (selon le degré de stéréotypie et la transparence). Cela aurait montré que lorsqu'il y a la présence d'un contexte, les enfants de 5 à 9 ans comprennent plus facilementles expressions idiomatiques à degré de stéréotypie fort. La stéréotypie n'aurait par contre que très peu d'effet chez les enfants les plus âgés. Les expressions idiomatiques transparentes restent mieux comprises que les expressions opaques à tout âge.

F. Analogies verbales

Milena Vezneva (2001) explique que l'analogie est un type particulier de raisonnement inductif. Elle permet la généralisation d'une situation pour pouvoir l'assimiler à une nouvelle situation, qui est proche de la précédente (par exemple : le nid est à l'oiseau ce que la niche est au chien). La capacité à faire des analogies dépendrait de la capacité de l'enfant à identifier la relation entre deux items.

Les opinions divergent quant à l'acquisition de l'analogie. Pour Piaget (1977), elle n'apparait que vers l'âge de 11-12 ans. Goswami et Brown (1989, 1990) pensent que dès 3 ans, les enfants sont capables de faire des analogies lorsqu'ils possèdent les connaissances nécessaires sur les relations impliquées dans l'analogie. Gelman & Markman (1987) ont également montré que les enfants de 3 ans et de 4 ans pouvaient raisonner par analogie.

1) Pathologies

Les populations étudiées pour détecter des troubles pragmatiques sont nombreuses et variées. Ces études peuvent être portées sur des sujets atteints de lésions cérébrales avec des troubles non-aphasiques, notamment lors de trauma-crâniens. Elles permettent aussi d'évaluer les troubles pragmatiques chez des enfants souffrant de nombreux troubles de développement comme d'une dysphasie d'autisme, d'hyperactivité, du syndrome de Williams, d'une dystrophie musculaire de Duchenne ou encore du spina-bifida. Elles peuvent également s'appliquer à l'étude des troubles psychiatriques avec l'analyse du discours des patients psychotiques, en prenant en compte les caractéristiques du discours des patients schizophrènes, paranoïaques et démentiels.

Dardier (2004) nous dit que « Selon Trognon (1992), le courant pragmatique se fixe pour objectif de définir de façon précise la nature du déficit associé à la pathologie considérée » (p. 102). Les thèmes d'études sont ainsi variés et passent, par exemple, par l'analyse de la production du langage ou de la compréhension des actes du langage.

Mc Tear et Conti-Ramsden (1992) répertorient différents troubles pragmatiques :

- Les troubles de la production (difficulté du maintien des thèmes du discours),

- Les troubles de la compréhension (au niveau de la cohérence du discours ou de la compréhension des actes indirects comme la demande, l'ironie ou le sarcasme),

- Les difficultés de décentration (non-prise en compte des connaissances d'autrui et/ou de ses intentions).

L'approche comparative est souvent utilisée en développement, notamment dans le domaine du handicap. Le choix de la population de comparaison y apporte toute son importance. Il est possible de comparer une population d'étude à des sujets tout-venants ou à des sujets souffrant d'autres pathologies afin de déceler de manière précise la spécificité des difficultés pragmatiques observées.

Nadel (1994) différencie trois types d'approches comparatives pour définir le développement en prenant en compte à la fois du développement normal et pathologique.

- La première approche s'effectue par des études transversales de groupes de sujets selon leur âge mental. Il s'agit d'observer les similitudes et/ou les différences entre des populations au développement normal ou pathologique. Nadel estime qu'une continuité existe entre ces deux développements.

- La deuxième approche s'effectue par des études longitudinales au sein d'un même groupe de patients pour en observer les différences interindividuelles. Cela permet notamment d'approfondir les connaissances des troubles liés à la pathologie étudiée et d'en observer l'évolution.

- La troisième approche s'effectue grâce à la technique de l'appariement double qui consiste à comparer la population étudiée avec une population normale, ainsi qu'avec des populations atteintes d'autres handicaps. Il s'agit d'observer l'influence d'un trouble d'une pathologie sur la population normale ou sur une autre pathologie, selon les domaines qui sont préservés et ceux qui sont altérés.

Nous allons étudier l'exemple de l'impact de l'autisme sur les compétences pragmatiques. Il est tout d'abord important de rappeler que tous les autistes n'ont pas de retard mental (cela concerne environ 75% d'entre eux). Les troubles de langage chez les enfants autistes varient : certains ont des retards très importants, allant parfois jusqu'à l'absence totale de langage, tandis que d'autres ont des capacités langagières préservées. Baron-Cohen (1988) et Rapin & Dunn (2003) précisent qu'il existe de nombreux troubles pragmatiques chez les personnes autistes.

Dans Pragmatiques et pathologies, Dardier présente une recherche faite par Adams,C., Green J., Gilchrist, A., et Cox, A. en 2002. La recherche a été menée chez des enfants Asperger de onze à dix-neuf ans ; ils sont comparés à des enfants avec des troubles du comportement. Deux types de conversations sont étudiées chez ces enfants pour pouvoir détecter des troubles conversationnels. Dans la première conversation, l'enfant doit être capable de représenter des émotions qu'il ressent dans différentes situations sociales et dans la seconde, il doit simplement raconter un évènement.

Ici, la détection de troubles pragmatiques passe par l'évaluation de la qualité des réponses. Les chercheurs ont défini qu'une réponse sera considérée comme adéquate si elle répond correctement à la requête du locuteur et comme inadéquate si elle n'est pas optimale, en raison d'un problème linguistique, d'un trouble de la compréhension ou d'un manque de connaissances générales. Un problème pragmatique se repère notamment lorsque dans sa réponse, le sujet ne prend pas en compte le contexte social ou communicatif, ou quand il ignore une partie de la demande de l'expérimentateur. Les résultats de cette recherche ont montré que dans les deux types de conversations, les enfants atteints d'autisme font plus face à des problèmes pragmatiques dans leurs réponses que les enfants avec des troubles du comportement. Les troubles pragmatiques seraient d'autant plus accentués dans la conversation où des émotions sont présentes. Les auteurs l'expliquent par le fait que les personnes Asperger auraient des difficultés dans la compréhension des émotions. La recherche a notamment montré que les réponses de l'enfant autiste à l'expérimentateur peuvent être mal adaptées au contexte. De plus, il existe souvent un manque d'intérêt pour la conversation, et des difficultés à comprendre les demandes indirectes.

D'après Dardier (2004), l'étude des patients cérébrolésés ouvre une voie supplémentaire dans la compréhension du fonctionnement du langage et du processus de la compréhension des demandes. En effet, les patients cérébrolésés, et en particulier lors de lésions droites ou frontales, n'examinent pas tous les éléments de l'énoncé pour le comprendre et n'en saisissent pas toute la complexité.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand