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La professionnalisation des métiers de la petite enfance. Influence sur les pratiques en crèche.

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par Louise Cambefort
Université de Bourgogne - master recherche en sciences de là¢â‚¬â„¢ éducation 2015
  

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4 Impact du diplôme sur les pratiques :

· dans les activités d'éveil :

Ev auxi à la crèche parentale, fait une activité dessin .Deux enfants ont rejoints l'activité à contre coeur mais pour Ev il s'agissait de les faire sortir de leurs caprices.

Malo était prostré avec son doudou et Jeanne pleurait.

Malo réclame ses parents, elle se sert de cette activité pour dessiner son papa, sa maman et lui.

Elle m'explique l'intérêt thérapeutique du dessin, elle précise que ça marche très bien pour réconforter les enfants.

Malo, dont la maman est enceinte, a du mal à se séparer de son doudou, elle lui indique que sa maman sera toujours sa maman et qu'il sera toujours le seul Malo de la maison mais que bientôt il aura un petit bébé à la maison comme certains de ses copains de la crèche. Elle lui fait le dessin de sa maman pour lui symboliser la grossesse de sa maman, au dos elle dessine la maman, le bébé et le reste de la famille.

Suite à cette scène que j'ai noté, j'ai demandé à Ev si elle avait acquis ces connaissances de psychologie de l'enfant en formation, elle m'a répondu qu'à son époque en formation il y avait moins de psychologie de l'enfant qu'aujourd'hui, et qu'elle se documentait beaucoup (comme elle est responsable à la fédération des crèches parentales du lot elle reçoit de nombreuses publications et participe à de nombreux colloques) et qu'au fil de l'expérience elle a appris à désamorcer certaines situations qui pourrait poser problème à l'enfant (nouvelle naissance, séparation..).

Je remarque au sein de la crèche parentale que dans leurs motivations à faire des ateliers certaines me donnent l'argument de l'éveil de l'enfant (Gen CAP et , Nad CAP) quand d'autres me parlent de possibilité thérapeutiques ou de dédramatiser des situations (Ev Auxi,K CAP)

On constate donc que les personnels qui pensent l'activité comme thérapeutique sont celles qui ont une formation axées sur le côté médicale ou sur le côté psychologique (Ev est auxiliaire de puériculture et K a suivi une un cursus en licence de psychologie).Tandis que les accueillantes qui pensent l'activité comme facilitant avant tout l'éveil de l'enfant, ont une formation plus centrée sur le côté pédagogique (CAP petite enfance).

Cependant ce constat n'est pas généralisable car il faudrait que ces résultats se vérifient sur de nombreuses structures pour pouvoir les généraliser.

K CAP (a une licence de psycho)

Activité  marionnette : Met en scène des situations de séparation pour montrer aux enfants que les mamans reviennent toujours

Intérêt : faciliter la séparation

Ev (auxi)

dessin

Intérêt : accepter un changement de situation personnelle mettre en image un problème

Gen (CAP)

Jeux de texture pieds mains

Intérêt :Eveil des sens, ressentir les textures développer le toucher

Nad (CAP)

Jeux de riz, transvasement

Intérêt : notion de volume contenu contenant

- dans les représentations :

En ce qui concerne la représentations que les personnels se font de leur diplôme on remarque des représentations communes. Les auxiliaires pensent leur formation plus complètes que le CAP petite enfance, et les CAP sont en quête de plus de connaissances médicales , elles se sentent comme complexées de ne pas avoir ces connaissances .N a fait le CAP puis la formation continue d'auxiliaire de puériculture : « c'est plus enrichissant que le CAP car on est formé sur l'enfant malade, le handicap... »

D : « les CAP elles, doivent faire la même chose que nous alors que le CAP est moins complet. »

Quant à B (en cours de VAE auxiliaire), elle aurait voulu faire la formation pour avoir les connaissances médicales.

Dans leurs pratiques au quotidien je n'ai pas noté d'indices majeures pouvant mettre en évidence des différences de pratiques liées à la formation.En effet, les professionnelles rencontrées sont beaucoup influencées par ce que j'appellerai  « l'effet établissement», les nouvelles sont formées par les plus anciennes et rentrent dans le moule de l'établissement en calquant leur pratiques sur celles des anciennes.

C'est le cas de M (CAP dans la crèche municipale) qui me disait être encore en apprentissage, et j'ai remarqué qu'elle suivait à la lettre les conseils de son binôme « E » (E est auxiliaire de puériculture, EJE par VAE).

Enfin, pour les EJE elles voient leur formation comme ancrée dans la réflexion permanente sur le bien être de l'enfant et se sentent investies d'une mission d'ajustement des pratiques aux enfants dans une perspective de bien-traitance.

C'est aussi le cas de personnel comme k qui a une licence de psycho et Ev qui est auxi mais qui par sa fonction à la fédération des crèches parentales à de nombreuses connaissances en psychologie et développement de l'enfant .Toutes deux ont tendance, avec les EJE, à définir leurs rôles comme marqués d'une réflexion autour d'une philosophie de la bien-traitance ;

Cette recherche de la bien-traitance est également visible chez les CAP mais elle se la représente différemment ainsi pour les activités sur le développement de l'enfant elles voient leur rôle comme une aide à grandir harmonieusement .

Elles inscrivent la bien-traitance comme une notion de bonheur, quand celles qui ont des connaissances en psychologie de l'enfant parlent d'individualité ou de respect de l'enfant.

Le recul qu'elles ont sur leur formation initiale:

D a fait la formation d'auxi en 77, elle dit qu'à l'époque c'était plus adapté au bébé (maternité, pédiatrie...) mais une fois en crèche il a fallu apprendre l'éveil, le développement de l'enfant de deux ou trois ans, et surtout faire les ateliers. Elle a appris cela « sur le tas ». Elle aurait souhaité être mieux préparer au travail en crèche.

Souhait pour la formation continue :

Auxi et Cap aimeraient plus de connaissances en psychologie de l'enfant. L'EJE de la crèche parentale souhaiterait apprendre de nouvelles choses (elle parle de la formation pour apprendre à signer avec les enfants).

Conclusion de la partie 2 :

Professionnalisation des individus :

La formation impact moins sur les pratiques que sur la représentation que les employés ont de la bientraitance.

Les personnels formés en psychologie de l'enfant ont certaines notions de bientraitance ancrées dans le respect de l'individualité de l'enfant quand les autres professionnels voient la bientraitance comme une façon de concourir au bonheur et au bien-être de l'enfant.

Cela a un impact relatif sur les pratiques car les accueillants vont en fonction de ces représentations mettre en oeuvre les activités de façon différente. En effet le but de ces activités sera différent, thérapeutique pour les professionnelles issus de formations sanitaires, éducatif (éveil des sens) pour les autres.

La formation impacte sur la répartition du travail au sein des équipes.

En effet, lorsque les équipes travaillent en binôme auxiliaire/CAP on constate que les plus jeunes enfants sont encadrés par des auxiliaires de puériculture et les plus grands par les titulaires d'un CAP petit enfance.

Professionnalisation de la structure :

En dehors de la formation on note que l'impact de l'ancienneté sur les pratiques est plus marqué, ainsi que celui de l'effet structure.

En outre, sur les deux structures les pratiques professionnelles semblent plus influencées par le fonctionnement et le projet d'établissement que par le diplôme (même si celui-ci à un impact sur les représentations des professionnels et sur la répartition des tâches au sein des équipes).

Ainsi dans la crèche municipale la pédagogie Loczy et le Groupe Analyse de la Pratique (GAP) alimentent la réflexion sur la prise en charge de l'enfant. Cela incite le personnel, bien qu'isolé en section, à une cohérence d'équipe.

De plus le fait d'être la référente d'un enfant, de changer de section et de suivre l'enfant dans son évolution permet une réflexion adaptée à l'enfant et un lien de continuité aussi bien avec l'enfant que la famille.

Ce qui a pour conséquence de responsabiliser le personnel par rapport à l'enfant.

Dans la crèche parentale la responsabilité des enfants est collective puisque le personnel se charge de tous les enfants présents dans le lieu de vie (il n'y a pas de référente).

La gestion des enfants et des parents est collective et en lien avec le planning des personnels : celle qui fera les transmissions aux parents sera celle présente au moment où le parent revient. Il y a une proximité, entre les équipes et les parents, qui différencie la prise en charge de l'enfant, (tel bébé sera porté à bras car il revient de vacance, un autre mangera en premier car il a du mal à attendre, un autre aura plus d'attention car il a besoin de câlin) on sent une individualisation de la prise en charge, à l'instar de la pédagogie différenciée à l'école. Dans la crèche municipale, on aura une pédagogie unique pour tous les enfants, celle de Loczy (on ne porte pas les enfants , on ne joue pas avec eux, mais on regarde l'enfant jouer , on l'encourage ,il s'agit de créer un climat optimal pour que l'enfant initie ses jeux et ses découvertes par lui-même).

Les pratiques sont donc nettement influencées par la réflexion sous-jacente menée par les professionnelles mais aussi par les conditions de travail (locaux, moyens) et par l'organisation de la structure.

On note également que les formations d'équipe avec un suivie dans le temps paraissent plus efficaces que les formations suivies par les personnels de façon isolée, notamment parce qu'elles entraînent des échanges au sein des équipes et une réflexion collectives qui agit comme un moteur dans le travail quotidien.

Discussion des résultats:

Il faut remettre en contexte ces résultats, ils pourraient être généralisés ou infirmés si l'on prenait comme terrain plus de structures. Donc ces éléments ne permettent de conclure que sur les deux crèches observées.

Cependant on constate qu'ils corroborent d'autres résultats d'études comme celle De Sophie Odena (2009) ou encore celle de Rouyer et Beaumatin 2003 ainsi que celle de Julie Micheau, Éric Molière et Sophie Ohnheiser (DRESS 2010).

De plus les seules représentations des personnels sur les activités d'éveil ont été prises en compte.

On pourrait mener une enquête de plus grande ampleur pour faire le lien entre qualité d'accueil et professionnalisation en interrogeant les professionnels sur leurs représentations de la qualité d'accueil.

On choisirait un grand nombre de structures et les représentations des personnels seraient analysées en fonction du type de professionnalisation de la structure de façon à déterminer l'impact des formations initiales, mais aussi l'impact de la professionnalisation au sein de la structure sur les représentations de la qualité de l'accueil.

De même on peut déplorer le peu d'éducatrice de jeunes enfants observées et interrogées( sur les deux structures seulement trois éducatrices de jeunes enfants étaient présentes).

IL serait intéressant de comparer les représentations et pratiques d'éducatrice de jeunes enfants par rapport aux autres accueillantes.

De même il serait intéressant de comparer les réflexions autour de la pratique et les pratiques de différentes structures dont certaines comporteraient un nombre très important d'éducatrice de jeunes enfants.

Ainsi nous pourrions plus clairement cerner l impact de cette formation qui est plus spécifique de l'accueil en crèche.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"