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Le parrainage : un outil d'insertion professionnelle, l'exemple de Disneyland Paris et les jeunes diplômés de "nos quartiers ont des talents".

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par Moon Torbey
IAE Gustave Eiffeil - Master 2 Gestion des ressources humaines internationales 2013
  

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3.4. Les critères de disparités d'accès à l'emploi21

Rappelons qu'en 2009, selon un rapport22 du Défenseur des Droits (anciennement la Halde), les discriminations fondées sur l'origine étaient la première cause de saisine (27%), suivies de l'état de santé et du handicap (19%) devant le sexe et l'âge.

Aujourd'hui en 201423, les principaux critères de discriminations au travail renvoient avant tout au sexe (30%) et à la grossesse ou la maternité (20%). Les victimes citent ensuite leur origine ethnique (27%) ou leur nationalité (19%) comme source de leur discrimination.

19 « La nouvelle géographie de la politique de la ville ». Dossier de presse du17 juin 2014

20 L'utilisation de cette expression fait référence au livre de Dhoquois, Anne, Paroles libres de jeunes de banlieue, 2011, Paris, Broché.

21 Insertion professionnelle et discriminations : l'accès à l'emploi des étudiants issus de l'immigration en région Provence - Alpes - Côte d'Azur

22 Il s'agit de la quatrième édition du guide « Des pratiques pour l'égalité des chances : que répondent les entreprises à la HALDE ? » publié par la HALDE en 2010.

23 Il s'agit du rapport de l'Ifop intitulé « Baromètre sur la perception des discriminations au travail - Janvier 2014 ».

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Lors du processus de recrutement, l'incertitude informationnelle est importante, les perceptions des recruteurs sur les aptitudes des individus sont imparfaites et pas uniquement fondées sur des caractéristiques « visibles » telles que le diplôme initial ou la durée de l'expérience professionnelle. L'évaluation des candidats peut être alors basée sur les croyances des employeurs plutôt que sur les capacités productives des individus. Plusieurs études se sont consacrées à l'étude de ce phénomène.

Les Français issus de l'immigration sont victimes de discrimination et éprouvent plus de difficultés à effectuer un parcours professionnel comparable à ceux des autres Français.

Dans une étude réalisée en 2006, Amadieu a voulu démontrer le poids sur la décision du recruteur que pouvaient avoir des critères tels que l'origine ethnique (par le patronyme), le lieu de résidence, le sexe, l'apparence physique, la situation de handicap et l'âge. Une totalité de 1806 CV ont été envoyés, dont 258 ont reçu une réponse. Les résultats ont montré que sur les 258 réponses, 75 concernent le candidat standard - « homme, nom et prénom français, résidant à Paris, blanc de peau, apparence standard ». Ce chiffre représente 29% des réponses. Dans ce mémoire, nous allons uniquement nous centrer sur deux résultats en particuliers : ceux qui démontrent des disparités de l'accès à l'emploi selon le critère de l'origine ethnique ainsi que le lieu de résidence.

- Pour critère d'origine ethnique (le patronyme)

Selon les résultats de l'étude d'Amadieu, seules 14 réponses concernent un candidat dont le nom et prénom sont maghrébin, ce qui représente seulement 5% des réponses totales reçues.

Une autre étude réalisée en 2006 a également mis en évidence ces disparités. Par exemple, les résultats d'une étude de « Testing » sur des postes de commerciaux24 ont montré qu'une candidate d'origine maghrébine a obtenu trois fois moins de réponses positives que les deux candidats de référence. Pourtant, à la lecture seule de son CV, elle surclassait les autres candidats puisqu'elle était major de promotion et encadrait une équipe. Les auteurs ont expliqué ce résultat en disant que le fait qu'elle soit une femme d'origine étrangère joue en sa défaveur, prouvant ainsi que les variables se cumulent pour limiter davantage l'accès à l'emploi.

Une enquête du Bureau International du Travail (BIT) confirme ces résultats :

- Dans 28% des cas, l'employeur donne des réponses différentes aux deux candidats, 3 fois sur 4 au détriment du candidat d'« origine maghrébine » ou d'« origine noire africaine ».

24 Hennequin & Karakas (2006). « Les discriminations au travail : mise en évidence de l'accès différencié à l'emploi, le cas des commerciaux ».

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- 4 fois sur 5, le candidat d'« origine hexagonale ancienne » est favorisé par rapport à un candidat supposé d'« origine maghrébine » ou d'« origine noire africaine ».

- Pour critère de lieu de résidence

Selon l'étude d'Amadieu, 45 réponses concernent un candidat résidant au Val Fourré à Mantes-la-Jolie considéré par l'INSEE25 comme un des quartiers les plus défavorisés, ce qui représente un total de 17%.

Une étude de l'Observatoire national des zones urbaines et sensibles26, publiée en juin 2013, montrait ainsi qu'une «bonne» adresse pouvait tripler les chances d'être convié à un entretien d'embauche. L'étude, qui s'appuyait sur des « Testing » réalisés entre octobre 2011 et février 2012 par l'envoi de 3000 CV fictifs à des offres d'emploi dans la restauration, montrait un « effet 93 » flagrant: pour une même annonce, le taux de réponses favorables passait de 20% pour un candidat résidant à Paris à 10% pour un résidant en Seine-Saint-Denis.

Selon une autre étude de l'IFOP27 réalisée en octobre 2013 auprès de 1004 personnes de l'Organisation internationale du travail, 77 % des diplômés des zones urbaines sensibles considèrent qu'habiter dans un quartier populaire est un inconvénient dans leur recherche d'emploi. L'idée de l'intégrer dans la loi cheminait depuis une recommandation du Conseil économique, social et environnemental en 2008. Elus et associations de quartier tentaient de faire reconnaître ces inégalités dont sont victimes les habitants des quartiers pauvres et stigmatisés.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard