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Effet de l'interdépendance des tàąches sur la relation entre compétences politiques, performance contextuelle et sentiment d'accomplissement personnel.

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par Charlotte Hardouin
IED Université Paris 8 - Master 1 Psychologie Sociale et Ressources Humaines 2014
  

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2.2 Performance à la tâche et performance contextuelle

Notre époque a vu apparaître des changements concernant la définition même de performance au travail. L'environnement compétitif actuel augmente en effet l'importance des compétences relationnelles et de la polyvalence (Semadar, Robins et Ferris, 2006). A la différence des structures traditionnelles, les nouvelles organisations placent les employés dans des rôles plus ambigus, nécessitant de gérer des intérêts potentiellement divergents, auprès d'audiences et d'évaluateurs multiples (Cascio, 1995). Ainsi, pour la plupart des métiers aujourd'hui, une performance satisfaisante se caractérise non seulement par la réalisation des tâches et missions inhérentes au poste, mais également par la démonstration de comportements dans l'intérêt de l'organisation mais ne faisant pas partie de la fiche de poste. Le besoin de prendre en compte des activités périphériques facultatives mais nécessaires à l'efficacité dans un poste de travail a ainsi fait apparaître la notion de « comportements citoyens » au sein de l'organisation. Certains auteurs envisagent cette question sous l'angle d'une division de la mesure de performance globale en deux dimensions permettant de distinguer la performance à la tâche et la performance contextuelle (Borman et Motowidlo, 1993). La performance à la tâche englobe ainsi les aspects strictement techniques et objectivement attendus du salarié. La performance contextuelle a trait aux attentes implicites, et aux comportements sociaux (entraide, altruisme, initiative personnelle par exemple) qui ne sont pas des critères officiels d'évaluation, mais qui participent à l'efficacité globale du salarié et peuvent être des déterminants importants de l'évaluation générale du salarié faite par son supérieur.

2.3 Compétences politiques et performance contextuelle

Les compétences politiques ont jusqu'ici été principalement étudiées avec la performance à la tâche, et rares sont les travaux qui associent ce construit à la mesure de performance contextuelle. Or, étant une variable interindividuelle, on peut se demander si ce construit ne prédit pas en proportion plus importante la performance contextuelle, qui renvoie à l'engagement individuel du sujet dans l'organisation, plutôt que la performance à la tâche qui ne renvoie « qu'à » la réalisation des attributions formelles du poste. On peut s'appuyer sur plusieurs travaux pour ouvrir cette discussion.

Motowildo et Van Scotter (1994) montrent dans leur recherche que les superviseurs donnent autant de poids aux deux types de performance lorsqu'ils jugent le travail de leurs subordonnés,

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et par ailleurs évaluent significativement mieux les employés ayant un niveau élevé de compétences politiques que ceux qui ne cherchent pas à se faire bien voir. Les individus ayant un niveau élevé de compétences politiques useraient donc de leur capacité d'influence pour orienter en leur faveur la perception qu'a leur superviseur de leur performance au travail, tant sur les aspects liés aux tâches qui leur incombent que sur les comportements démontrés en dehors des exigences du poste (Kolodinsky, Treadway et Ferris, 2007).

Le type de demandes liées à l'activité exercée peut cependant avoir un impact sur la part de variabilité de la performance contextuelle expliquée par le niveau de compétences politiques. Les résultats de la méta-analyse de Bing, Davison, Minor, Novicevic et Frink (2011) indiquent en effet que le lien entre compétences politiques et performance à la tâche est beaucoup plus faible pour les postes impliquant peu de contacts interpersonnels et sociaux, tandis que la relation entre performance contextuelle et compétences politiques est très fort et stable, quel que soit le type de poste.

La définition de la notion de performance contextuelle a fait l'objet de nombreuses publications, dont les plus récentes s'accordent sur la nécessité de distinguer deux sous-dimensions qui font référence à l'engagement organisationnel d'une part, et l'engagement interpersonnel d'autre part. Si l'on aborde la performance dans une approche systémique des organisations, qui conçoit ces dernières comme des arènes politiques où cohabitent coalitions, groupes d'intérêts divergents et ressources rares, toute réalisation au sein de tels environnements est dépendante de l'exercice de pouvoir et d'influence au-delà de la réalisation seule des tâches inhérentes au métier. On peut donc émettre l'idée que le rôle prédicteur des compétences politiques est plus fort pour la dimension de performance contextuelle dirigée vers les individus, qui sont autant de ressources potentiellement utiles et leviers d'actions indirects pour le sujet, plutôt que l'organisation au sens large. Cette hypothèse est renforcée par la nature même des compétences politiques qui sont conceptualisées comme une variable interindividuelle et donc par définition plus à même de jouer sur la dimension interpersonnelle de la performance contextuelle.

Notre première hypothèse postule donc que le niveau de compétences politiques sera positivement associé à l'évaluation de performance contextuelle. Plus spécifiquement, le

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niveau de compétences politiques sera le plus significativement associé à la performance contextuelle dirigée vers les individus.

A notre connaissance aucune recherche n'a cherché à comparer le poids de chaque dimension de compétence politique sur la variabilité de la performance.

Néanmoins quelques résultats d'études donnent des pistes de recherche. Ferris et al. (2005) avancent ainsi dans l'une de leurs recherches que la dimension d'intuition sociale et celle qui est le plus significativement liée à l'évaluation de performance faite par le superviseur. De plus, la performance contextuelle envers les individus se rapportant principalement à la notion d'altruisme, on peut penser que les sujets seront jugés d'autant plus altruistes que leur comportement sera perçu comme désintéressé.

On formule donc l'hypothèse que les dimensions de sincérité affichée et d'intuition sociale des compétences politiques seront les plus significativement associées aux dimensions de performance contextuelle dirigée vers les individus.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams