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Réflexions sur la problématique du coup d'état en Afrique.

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par Koffi Afandi KOUMASSI
Université de Lomé - Master 2 en Droit Public Fondamental 2015
  

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B-) L'UA MAL ACCOMPAGNÉE PAR SES PARTENAIRES

La résolution de la difficile équation des coups d'État en Afrique nécessite une collaboration harmonieuse entre les différents mécanismes régionaux africains sous l'appui indéfectible de la communauté internationale. Tel ne semble pas être le cas. La coopération entre l'UA et les mécanismes sous-régionaux est approximative (1) alors que l'implication de l'occident dans les conflits en Afrique est plutôt mitigée (2).

1-) Le soutien approximatif des mécanismes régionaux

Face à l'immensité du défi que représente l'éradication des coups d'État, l'UA a fait des Communautés Economiques Régionales ses colistières. L'instance continentale a ainsi fait sienne ce vieux dicton qui veut que l'union fasse la force. Mais, mises à part les avancées non négligeables de la CEDEAO, la plupart des mécanismes sous-régionaux n'ont produit jusqu'ici que des résultats mitigés voire décevants. Les performances du ticket « UA-CER » sont en deçà des attentes et le duo semble parfois tourner en duel.

Cette situation s'explique d'une part par les défaillances propres aux CER. Ces failles tiennent aux obstacles d'ordre financier, logistique, technique et à un appareil institutionnel souvent inadapté. Il existe d'importantes variations entre les différentes CER quant à leur degré d'intégration économique et politique. Ce qui est défavorable à une collaboration dynamique et à un partenariat franc entre elles. Les désaccords presque rancuniers qui se sont manifestés au lendemain immédiat du coup d'État d'Avril 2012 en Guinée-Bissau entre la CEDEAO et la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) explicitent les problèmes de consensus et de cohérence entre les différentes CER africaines.

Aussi, le modèle d'intégration régionale se fonde généralement sur la situation géographique et non sur une vision politique commune ou des valeurs partagées. Plus géographique qu'idéologique alors, ce type d'intégration occasionne généralement des conflits d'influence entre les chefs d'État les plus imposants des régions. L'exemple le plus topique a été fourni par les divergences ouvertes entre les chefs d'État de la CEDEAO quant au chemin à suivre pour l'aboutissement des négociations dans la crise ivoirienne en 2002215(*).

D'autre part, il se pose de sérieux problèmes de coordination ou d'agencement entre les actions de l'UA et celles des CER en cas de changements anticonstitutionnels de gouvernement. Ce qui est un frein aux réactions promptes et infaillibles contre les coups d'État. Alors même qu'elles sont censées être les piliers de l'UA, il est à déplorer la faible intégration institutionnelle et politique des CER aux processus décisionnels de l'Union. L'Art. 16 du Protocole du CPS n'a précisé ni la nature ni le degré de participation des CER à l'architecture de paix et de sécurité de l'UA. En conséquence, on assiste par ici et par là à des initiatives solitaires presque concurrentielles entre l'UA et les mécanismes régionaux. Telle fut la cause de l'échec des médiations de l'ex-président sud-africain Thabo Mbéki en 2010 dans la crise ivoirienne où la CEDEAO ne fut pas associée aux médiations. Du reste, si dans la lutte déclarée contre les coups d'État la coopération entre l'UA et les organismes sous-régionaux demeure pour l'heure moins productive, force est de regretter le rôle quasi insaisissable de la communauté internationale dans les conflits en Afrique (2).

* 215 Des tensions assez fortes se sont produites, notamment entre les présidents Abdoulaye Wade et Éyadema Gnassingbé, sur fond de querelles personnelles. Parmi les questions épineuses il y a le fait que le Sénégal, qui assurait la présidence de la CEDEAO jusqu'au début de l'année 2003, n'a pas été inséré dans le Groupe de médiation pour la crise ivoirienne. De plus, l'attribution de la gestion des rencontres au président Éyadema, doyen des chefs d'États, se justifiait certainement d'un point de vue de protocole, mais n'était pas un gage de réelle efficacité politique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus