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Réflexions sur la problématique du coup d'état en Afrique.

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par Koffi Afandi KOUMASSI
Université de Lomé - Master 2 en Droit Public Fondamental 2015
  

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2-) Des mesures de condamnation à géométrie variable

Lorsqu'un coup d'État se produit, l'UA brandit toujours le fétiche Art. 4-p pour condamner la forfaiture. Mais la suite des évènements révèle une organisation ballotée entre deux vagues. Son attentisme, sa prudence voire son silence contraste avec son dynamisme et sa fermeté dans les situations de même ou différente envergure. Généralement, l'UA manque de réalisme et d'objectivité dans la gestion des coups d'État. Ses réactions sont souvent tributaires de l'influence politique et économique de l'État mis en cause ou du poids des États-amis qui défendent la cause de l'accusé. Ce qui n'est pas de nature à favoriser « la mise en oeuvre d'une politique cohérente et juste d'application des sanctions, ni le déploiement efficace des efforts à consentir pour la consolidation de la démocratie, et partant pour l'éradication des changements anticonstitutionnels de gouvernement »225(*). En 2005, on a clairement observé une variation du degré de fermeté des interventions et des sanctions adoptées successivement dans les crises du Togo, de la Centrafrique et de la Mauritanie. L'inertie de l'UA face aux fraudes électorales décriées par les observateurs lors des élections présidentielles d'Avril 2005 au Nigeria et son silence sur les violences post-électorales en Ethiopie, pays où elle siège, rendent les analystes perplexes quant à sa capacité à pouvoir faire la différence par rapport à son aïeule en matière de promotion de la démocratie en Afrique.

D'aucuns ont déjà prévenu. « Si l'UA ne peut pas rester ferme sur la défense de ses principes fondateurs, il est à craindre qu'elle ne s'engage sur la même voie que son prédécesseur, l'OUA, naguère connue pour sa frilosité à l'égard des questions relatives à la démocratie ainsi qu'aux droits et libertés des citoyens »226(*). Cette mise en garde est fondée dans la mesure où face au coup d'État et à ses signes précurseurs, l'UA oscille entre rigueur et laxisme. Ce qui est une brèche propice à l'obstination des putschistes et à la prolifération des tentatives des candidats potentiels. L'inégalité de la fréquence et de la teneur des mesures de condamnation des situations anticonstitutionnelles est un os qui coince aujourd'hui dans la gorge de l'UA. Elle prend fait et cause pour certaines situations mais rejette d'autres abus semblables sinon pires. Ce faisant, elle a créé des précédents fâcheux qui risquent de lui faire perdre la bataille contre les coups d'État d'autant plus que son tissu coercitif est lézardé par son inefficacité (B).

* 225 K. A. SÉDAMINOU, L'Union Africaine face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique, Mémoire pour l'obtention du diplôme de l'ENA, Cycle III, option Diplomatie, 2005-2007, p. 39.

* 226 K. AHADZI-NONOU, « Réflexions critiques sur l'Union Africaine », op. cit., p. 8.

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