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Réflexions sur la problématique du coup d'état en Afrique.

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par Koffi Afandi KOUMASSI
Université de Lomé - Master 2 en Droit Public Fondamental 2015
  

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2-) La reconstruction post-crise

L'Afrique beigne dans le cycle infernal des coups d'État. Dans ce cycle, il s'est avéré que la suite la plus commune d'un coup d'État est un autre coup d'État ou du moins des tentatives. Cette situation est favorisée par le fait que l'UA considère encore les coups d'État comme la principale crise à laquelle il faut remédier lorsqu'ils surviennent. C'est pourquoi assez souvent, elle pense sa mission accomplie dès les premières lueurs bien flatteuses de stabilité des États secoués. Or, la versatilité des États émergeants de crises accroit le pourcentage de reprise des conflits si la situation n'est pas maitrisée sur le court, le moyen et le long terme. Ainsi, le mal auquel il est nécessaire de trouver un remède définitif sur le continent est la cause qui fournit aux coups d'État l'occasion de prendre d'assaut les États : l'instabilité socio-politique. Pour cela au lendemain de chaque coup d'État, l'UA doit accompagner le processus de stabilisation des États sur un terme on ne peut plus long. A travers le CPS, l'organisation continentale doit « faciliter la restauration de l'État de droit, la création et le développement d'institutions démocratiques, ainsi que la préparation, l'organisation et la supervision des élections dans l'État membre concerné »326(*). Son engagement politique actif dans la transition en vue de favoriser un retour effectif à l'ordre constitutionnel doit être au coeur de cette démarche. Il s'agit d'oeuvrer pour une dévolution équitable et apaisée du pouvoir et une confiance durable entre les différents protagonistes.

Dans ce même canevas, le CPS doit aussi veiller à la consolidation des accords politiques signés pour apaiser la crise. Le mérite du CPS serait de suivre la mise en application rationnelle desdits accords afin de stabiliser la vie politique à long terme. Ce suivi judicieux permettrait d'intégrer véritablement la gestion du pouvoir dans une dynamique inclusive et dans un processus de démocratie participative et consultative.

Par ailleurs, certains coups d'État sont perpétrés par les mouvements rebelles ou connaissent l'ingérence de tels mouvements. C'est le cas entre autres des coups d'État en Côte d'Ivoire en 2002, au Mali en 2012 et en Centrafrique en 2013. Pour ces cas, le CPS doit lui-même conduire ou aider les États à mettre en oeuvre des programmes de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (DDR) conformément à l'Art. 14-3.c du Protocole portant sa création. Ici, la gestion rationnelle souhaitée de la période post-conflictuelle permettrait d'éviter la prolifération des foyers de tension afin d'asseoir une confiance sécuritaire totale au sein de la population. Concrètement et conformément à l'Art. 3-c du Protocole, le CPS doit « promouvoir et mettre en oeuvre des activités de consolidation de la paix et de reconstruction après les conflits pour consolider la paix et prévenir la résurgence de la violence ».

La reconstruction post-crise permet ainsi de réduire la reprise des violences dans les pays sortants des conflits et de jeter les fondements d'une justice et d'une paix durables. Pour s'y prendre, le Cadre d'action pour la reconstruction et le développement post-conflit (RDPC) est un instrument précieux à utiliser par l'UA. Adopté à Banjul, en Gambie, en juillet 2006, ce Cadre stratégique de gestion post-crise est un véritable outil destiné à « consolider la paix et prévenir la résurgence de la violence ; aider à trouver des solutions aux causes profondes (et non seulement aux symptômes) des conflits ; encourager la planification et la mise en oeuvre rapide des activités de reconstruction »327(*).

* 326 Art. 14§1 du Protocole portant création du CPS.

* 327 Union africaine, Rapport sur l'élaboration d'une politique sur la reconstruction et le développement post-conflit, 2006, section 3.

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