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Le règlement des conflits armés en Afrique de l'ouest.

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par TIEU SAMUEL PATRICE MIHAN
Université Catholique de là¢â‚¬â„¢Afrique de là¢â‚¬â„¢Ouest - Unité Universitaire dà¢â‚¬â„¢Abidjan - Master 2016
  

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Paragraphe 2 : Les problèmes opérationnels

Les problèmes opérationnels faisant obstacle au règlement coercitif des conflits armés en Afrique de l'ouest sont de deux ordres. Il s'agit de l'insuffisance de ressources humaines (A) et du défaut de capacités d'intervention adéquates (B).

A- L'insuffisance de ressources humaines

La pénurie de ressources humaines, bien qu'elle soit commune aux organisations internationales engagées dans le maintien de la paix328(*), est plus remarquable dans les organisations africaines. Cependant, sachant que la Force Africaine en Attente (FAA) de l'UA n'est pas encore opérationnelle329(*), ce sous-paragraphe ne s'intéressera qu'à la CEDEAO. Il s'agira, dès lors, de présenter les manifestations et d'analyser les causes du déficit de son personnel.

Sur le premier point, il faut noter que l'ECOMOG330(*), la force armée de la CEDEAO, est déficitaire en personnel civil et militaire331(*). Les effectifs des contingents déployés sur les champs d'intervention332(*) se révèlent insuffisants pour couvrir les surfaces d'intervention, pour assurer le respect des accords de cessez-le-feu, et pour garantir la protection des populations civiles. C'est par exemple le cas de l'intervention en Sierra Leone, qui fit voir le déploiement d'un contingent dont les effectifs des soldats faisaient à peine le sixième de ceux des troupes rebelles333(*). Or ceux-ci devraient s'interposer entre les rebelles et les forces républicaines pour assurer le respect de l'accord d'arrêt des combats334(*). Comment une intervention pareille aurait-elle du succès ?

Sur le second point, il faut dire quele déficit de personnel résulte non d'un manque d'individu, mais d'un manque de volonté des Etats membres à s'impliquer dans la contribution au déploiement des contingents335(*). Ce manque de volonté tire ses origines dans des problèmes juridiques et politiques. Au niveau juridique, l'insuffisance provient du silence des textes de la CEDEAO sur les effectifs des unités en attente dans chaque pays336(*). Un tel silence pourrait justifier la minime quantité de personnel que les Etats membres mettent à la disposition de l'ECOMOG. Au niveau politique, la pénurie du personnel résulte d'une part des divisions internes à la CEDEAO quant au choix du mode de règlement (pacifique ou coercitif)337(*), et d'autre part de la guerre de leadership338(*).

Bien qu'on se soit contenté de ne retenir que le cas de la CEDEAO, il est important de rappeler que la division et la concurrence entre Etats, inhérentes à toutes les organisations internationales, empêche non seulement la disposition d'une main d'oeuvre suffisante, mais aussi l'obtention de capacités adéquates d'intervention.

* 328 Cette pénurie touche tant l'ONU que les organisations régionales. Ainsi dans son rapport rendu en 2000, le Groupe d'experts d'étude sur les opérations de paix de l'ONU n'a pas manqué de faire remarquer l'insuffisance du personnel civil et militaire. (Cf. ONU, Rapport du Groupe d'étude sur les opérations de paix de l'Organisation des Nations Unies, A/55/305-S/2000/809 du 21/08/2000).

* 329 Cf. ESMENJAUD (Romain), « Force Africaine en Attente », disponible sur  : http://www.operationspaix.net/53-resources/details-lexique/force-africaine-en-attente.html, (Consulté le 09/11/2015).

* 330 Malgré le remplacement de l'ECOMOG par la FAC, nous utiliserons alternativement ces deux sigles le long des développements qui suivront car le premier reste usité dans la pratique.

* 331 Cf. TRAORE (Bakary), « La régionalisation du maintien... art. cit.,pp. 67-70.

* 332 Les effectifs des soldats déployés au Libéria en 1990 ont été estimés à 12 000, en Côte d'Ivoire en 2003 à 1478, en Guinée-Bissau à 600, au Mali en 2003 à 4000 environ.

* 333 Cf. CHATAIGNER (Jean-Marc), L'ONU dans la crise en Sierra Leone... op. cit., p. 80.

* 334 Cf. ibid.

* 335 En effet, sur les quinze Etats membres de la Communauté, il y a eu à ce jour seulement cinq sont des contributeurs permanents (Nigeria, Ghana, Sénégal, Bénin et Togo), sept ont contributeurs occasionnels (Burkina Faso, Côte d'ivoire, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mali et Niger), et trois ne l'ont jamais fait (Cap-Vert, Libéria et Sierra Leone).

* 336 En vérité, sans donner de précision particulière sur le nombre de soldats en attente dans chaque Etat, l'article 21, du Protocole relatif au Mécanisme de règlement des conflits de la CEDEAO, définit l'ECOMOG comme une structure composée de plusieurs modules en attente dans leur pays d'origine et prêtes à être déployées dans les meilleurs délais.

* 337 A ce propos, M. Maurice MAHOUNON soutient que la résolution des conflits dans la sous-région a très souvent opposé les Etats anglophones (partisans du règlement coercitif) aux Etas francophones (partisans du règlement diplomatique). Le désaccord était si fort que, lors règlement des conflits libériens et sierra léonais, les partisans du règlement diplomatique refusèrent de se joindre aux déploiements de l'ECOMOG. Cf. MAHOUNON (Maurice), Les interventions de la CEDEAO..., op. cit., pp. 221-232.

* 338 Dans l'ambition à être le leader de la sous-région les Etats membres de la CEDEAO se saisissent des situations de crises pour redorer leur image au niveau international, à travers leur contribution à la résolution de ces crises. (V. supra pp. 51-53) Mais, encore faut-il noter que cette attitude est en violation des engagements des Etats membres. V. Art. 28 du Protocole relatif au Mécanisme de règlement des conflits de la CEDEAO

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