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Le règlement des conflits armés en Afrique de l'ouest.

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par TIEU SAMUEL PATRICE MIHAN
Université Catholique de là¢â‚¬â„¢Afrique de là¢â‚¬â„¢Ouest - Unité Universitaire dà¢â‚¬â„¢Abidjan - Master 2016
  

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B- Le recours secondaire aux procédés de règlement militaire

Le recours aux procédés de règlement militaire répond aux besoinsde faire cesser les hostilités et de protéger les populations civiles.L'intervention militaire doit être consentie par l'Etat sur le territoire duquel il aura lieu99(*). Pour intervenir militairement, la CEDEAO a mis en place une procédure spéciale et a défini des missions.

Concernant la procédure, disons que le pouvoir de décision du recours aux procédés de règlement militaire, appartient en principe à la Conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernement100(*) ; mais ce pouvoir a été délégué au CMS101(*) qui peut au nom de la Conférence prendre toutes décisions de mettre en oeuvre une opération de maintien de la paix.Ainsi, selon qu'il le juge nécessaire, le CMSpeutdélivrer au Président de la Commission un mandat qui lui donne autorisationde mettre sur pied une mission d'intervention de la FAC102(*).Le CMS, assisté de la CDS, définit ensuite les termes de cette mission et adresse à l'ONU et à l'UA un rapport sur la situation103(*). Sur recommandation du Président de la Commission, le CMS nomme pour chaque opération entreprise, un Représentant Spécial et un Commandant de la force104(*) ; puis,il déploie une force d'intervention105(*). Le Représentant Spécial est le Chef de Mission ; il est chargé de l'orientation politique de la mission et de la coordination de l'activité des organismes coopérant avec la CEDEAO dans le domaine de l'assistance humanitaire106(*). Le Commandant de la force est le responsable opérationnel, administratif et logistique de l'efficacité de la mission ; à cet effet il commande les contingents présents sur le champ de mission et assure la sécurité des partenaires humanitaires de la Communauté107(*). Les commandants des contingents rendent comptent au Commandant de la force108(*). Le Représentant Spécial reçoit le compte rendu des unités civiles et du Commandant de la force, afin de rendre compte à son tour au Président de la Commission109(*).

Quant aux missions, il faut indiquer qu'elles sont définies par le CMS dans le mandat de la force d'intervention110(*). Il peut s'agir d'une mission d'observation et de suivi de la paix, d'une mission de rétablissement et de maintien de la paix, ou d'une mission de consolidation de la paix111(*). Seules les missions d'observation et de consolidation de la paix sont définies dans le protocole. La première consiste à superviser et à contrôler les cessez-le-feu, le désarmement, la démobilisation, les élections, le respect des droits humains, et les activités humanitaires112(*). La seconde peut intervenir pendant ou après un conflit afin de mettre en oeuvre une politique visant à réduire toute dégradation des conditions sociales et économiques, pour créer des conditions favorables à la reconstruction politique, sociale et économique de la société ainsi que des institutions gouvernementales113(*). Les effectifs, le mandat et les missions des unités de la force déployée évoluent en fonction des facteurs nouveaux sur le terrain114(*). La première interventionmilitaire de la CEDEAO fut au Libéria en 1990115(*). Elle intervint par ailleurs en Sierra-Léone, en Guinée-Bissau, en Côte d'Ivoire et au Mali en 2013.

Le recours aux procédés de règlement militaire n'éteint pas l'action diplomatique. Il permet de faire baisser la tension des conflits armés afin de trouver une solution diplomatique. La Communauté peut avoir recours à ces procédés de façon concomitante. Cependant, sachant que la définition normative du Mécanisme de règlement des conflits armés serait inutile sans organes pour sa mise en oeuvre, les Etats membres de la CEDEAOont défini un cadre institutionnel structuré.

* 99 Cf. DJEDJRO (Mélèdje Francisco), « La guerre civile du Libéria ... op. cit., p. 410 ; V. VIRALLY (Michel), L'Organisation mondiale, Armand Colin, Collection U, Paris, 1972, pp. 486 et s.

* 100 V. Art. 6 du Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

* 101 V. Art. 7 ibid.

* 102 Cf. YABI Olakoundé Gilles, Le rôle de la CEDEAO dans la gestion des crises... op. cit,. p. 11 ; V. Art. 27 du Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

* 103 Cf. ibid. Sur ce point il faut remarquer que, la CEDEAO ne prévoit pas demander, au CS des Nations Unies, autorisation avant le déploiement des forces de l'ECOMOG. L'envoie d'un rapport sur la situation ne saurait correspondre à une demande autorisation comme le prévoit l'article 53 § 1 de la Charte des Nations Unies. On constate dès lors que la procédure, de recours aux procédés de règlement militaire, prévue par la CEDEAO souffre d'une incompatibilité à la Charte des Nations Unies.

* 104 Cf. Art. 15 § 2 (a), art. 32 § 1 et art. 33 § 1 du Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

* 105 Cf. YABI Olakoundé Gilles, Le rôle de la CEDEAO dans la gestion des crises... op. cit, p. 10 ; V. Art. 10 § 2 du Protocole relatif au mécanisme de prévention...

* 106 Cf. Art. 32 § 2 du Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

* 107 Cf. Art. 33 § 2 ibid.

* 108 Cf. Art. 34 § 3 ibid.

* 109 Cf. Art. 34 ibid

* 110 Cf. YABI Olakoundé Gilles, Le rôle de la CEDEAO dans la gestion des crises... op. cit, p. 11 ; V. Art. 10 § 2 Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

* 111 Cf. Art. 22 Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

* 112 Cf. Art. 31 ibid.

* 113 Cf. Art. 43 et 44 ibid.

* 114 Cf. Art. 29 ibid.

* 115 Notons que cette intervention s'est faite neuf (9) avant l'adoption Protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo