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Ressources non renouvelables et développement soutenable. L'or du Burkina est-il vraiment une bénédiction ?

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par Razamwendé Saturnin SAWADOGO
Université de Versailles Saint Quentin En Yvelines - Master 2 Economie Théorique et Appliquée du Développement Durable 2015
  

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Conclusion

Le Burkina Faso à peiné à se trouver un modèle de croissance stable et soutenu jusqu'en 1995. En faveur de la dévaluation du FCFA, le coton a porté la croissance du pays jusqu'en 2008, ou l'or a pris le relais en se hissant au rang de premier produit d'exportation. Malgré une croissance économique soutenue et relativement plus stable, les conditions de vie des burkinabè ne semblent pas s'améliorer significativement. La croissance participe faiblement à la réduction de la pauvreté malgré les quelques progrès enregistré par l'IDH. Néanmoins, la stabilité politique demeure un atout pour ce pays.

Le développement sans précédent du secteur minier burkinabè est principalement dû à la générosité de son code minier et à la hausse des cours de l'or. Le Burkina s'est ainsi découvert d'énormes potentialités minières et pourra très probablement compter sur ce secteur dans la dizaine d'années à venir. L'or participe directement au budget de l'Etat en augmentant sa capacité d'action d'environ 15%. Néanmoins, la contribution du secteur au développement local est très limitée et tout semble indiquer que la contribution du secteur au développement soutenable réside uniquement dans l'usage que l'Etat burkinabè fait de ses recettes fiscales. De ce fait, La destruction du capital naturel doit nécessairement s'accompagner d'une accumulation de capital physique et humain, sans quoi l'or du Burkina ne pourrait être une bénédiction pour les générations présentes et futures.

La première source de vulnérabilité du secteur minier burkinabè réside dans sa dépendance au cours internationaux de l'or. La production est très sensible aux variations du prix de l'or, malheureusement tout semble indiquer que l'Etat burkinabè n'a aucun pouvoir sur cette donnée et doit se contenter tout simplement de considérer l'éventualité dans la mise en oeuvre de ses politiques. De façon globale, le boom minier participe a réduire la vulnérabilité économique du Burkina Faso en diversifiant ses sources de revenus, et en stabilisant les fluctuations de son taux de croissance.

En matière de risque de malédiction des ressources naturelles, la volatilité des cours des matières premières constitue l'un des premiers facteurs de risque auxquels le Burkina Faso est exposé. Une fluctuation des cours autour du seuil de rentabilité pourraient entrainer des micro-périodes de chômage frictionnel, de baisse des recettes de l'Etat, et finalement une situation ou l'exploitation minière servirait juste à couvrir des frais de fonctionnement sans accumulation de capital physique. Ensuite, dans son développement, le secteur minier a créé de nombreuses distorsions dans le secteur agricole par l'extraction de la main d'oeuvre, dans le secteur manufacturier et l'Etat par l'extraction du personnel qualifié, et dans le système

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éducatif avec la déserte des élèves vers les sites miniers. Si ce phénomène n'est pas contenu, le secteur minier pourrait compromettre le développement du pays dans les années à venir. La mauvaise qualité institutionnelle apparait également être l'un des principaux facteurs de risque de malédiction. En effet, la corruption, les détournements, la faiblesse de la bureaucratie et les stratégies d'accaparement de rente sont encore des fléaux qui handicapent fortement la contribution du secteur minier au développement soutenable du Burkina Faso.

Nous avons pu observer que le Burkina Faso ne manifeste pas encore de signe de maladie hollandaise. Cependant, comment mesurer les effets du boom minier sur la soutenabilité de la croissance au Burkina Faso ? Si théoriquement le développement soutenable peut conjurer la malédiction des ressources naturelles, quelle est alors la situation du Burkina Faso ? S'inscrit-il dans une logique de transformation du capital naturel selon la règle de Solow-Hartwick ou assistons nous à une destruction pure et simple de ce capital ?

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