WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le tourisme dans le departement de la vina (adamaoua-cameroun) : mythe ou réalité ?


par Harry SADIO FOPA
Université de Ngaoundéré - Master 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

VI-1-1-2 Création et gestion des activités afférentes au tourisme

Pour mieux retenir un visiteur sur un site, il doit pratiquer ou participer aux activités créées à cet effet. Par exemple sur une station balnéaire les activités comme le surf, le bronzage, la pêche, la nage, etc., attirent et retiennent les visiteurs sur les lieux. Autrement dit, sur chaque type d'attraction doit correspondre un type d'activité. Un sport d'ascension ne peut être pratiqué sur un site lacustre ou encore sur un site culturel. La création des activités afférentes au tourisme doivent donc correspondre et dépendre de chaque catégorie de sites. Etant donné qu'il existe plusieurs catégories de sites dans la Vina, notamment les lacs, les chutes et cascades, les sommets, les ranchs, les attractions culturelles, etc., il serait donc de ce fait important de créer les activités en fonction de ces catégories.

Les lacs : Tchotsoua (1996) a décrit les lacs de l'Adamaoua en général et ceux de la Vina en particulier comme des «haut lieux touristiques« où peuvent se développer des sports nautiques comme la voile, des safaris photo et comme lieu privilégié de la détente. Bien que ces propositions soient importantes pour la mise en valeur d'un lieu, elles sont cependant insuffisantes. Car il existe des milliers de lacs de ce genre dans le monde et quelques uns seulement, au prix des investissements conséquents ont été transformés en sites touristiques où se déploient des activités connexes. L'on pourrait donc de ce fait ajouter à ces proposition «la pêche«. Certains plans d'eau du département de la Vina sont impressionnants et recèlent une richesse aquatique inestimable. Si l'on créait sur les différents plans d'eau, notamment au lac Tison, Mballang, Ngaoundaba et Wakwa, les activités de pêche, nous pensons qu'en plus des aménagements, cela attirerait un nombre impressionnant de personnes qui ne demandent qu'à passer un moment de détente sur les lieux loin des bruits sonores de la ville en toute sécurité.

Les chutes et les cascades : Cette catégorie d'attraction n'offre pas les mêmes avantages que les lacs. Vu la dangerosité des eaux sur les lieux, les animaux aquatiques ne peuvent vivre au niveau des chutes et des cascades (rapides), par conséquent, la pêche est impossible. Vu également la rapidité des eaux et la présence des blocs rocailleux dans le lit de ces eaux, la natation ou toute activité nautique et aquatique est proscrite. Nous pensons que les seules activités possibles sur ces lieux sont la détente et l'observation, comme c'est le cas à Kribi avec les chutes de la Lobé qui sont une attraction touristique qui attire annuellement des milliers de visiteurs nationaux comme étrangers.

Les sommets : Ce sont les montagnes, les monts, et les grottes par ricochet. Ces ensembles de roches aux versants abrupts sont des hauts lieux ou peuvent se développer des activités sportives comme l'ascension, l'alpinisme, etc. Tchotsoua (1996) voit en ces lieux uniquement la pratique des safaris photo et des hauts lieux pour des recherches en science naturelles et humaines ; pourtant, l'idée est de créer et développer les activités pouvant drainer un grand nombre d'adeptes ; c'est dans ce sens que les activités telles que l'ascension et l'alpinisme peuvent apparaitre comme des activités de choix pour la pratique du tourisme dans ces lieux. Mais cela ne veut pas dire que les safaris photo et études doivent être balayés du revers de la main ; mais tout comme les autres, ils drainent aussi des visiteurs. De plus, la détente est tout aussi importante, car ces sommets offrent aux visiteurs des paysages sur les plaines, plateau et vallée de la Vina.

Les ranchs : De manière générale, la région de l'Adamaoua est une zone par excellence du développement des ranchs. Dans le département de la Vina en particulier, on note la présence de plusieurs ranchs dont les plus célèbres sont le ranch de Ngaoundaba, le ranch pastoral de Gounjel et le Ranch AMAO. Les ranchs de la Vina sont des ranchs totalement dépourvus d'activités relatives au tourisme. De ce fait, il serait donc crucial de mettre sur pied des activités capables d'amener les visiteurs à séjourner dans les ranchs. Mais avant, il serait important de construire des gîtes ruraux dans ces ranch afin d'héberger les visiteurs. Comme activité dans les ranchs, nous proposons au propriétaire et responsable des ranchs d'inventer les activités autour du bétail, destinées à émerveiller les visiteurs, comme amener le bétail paître, les regrouper et les entretenir, les nourrir, etc., bref jouer le rôle d'un vrai berger pendant leurs séjours, en mettant en exergue le rôle de ce dernier dans la gestion des troupeaux, car il s'agit d'une race de travailleurs en voie de disparition. Et pourquoi pas construire dans ces ranchs des petits musées à la gloire de la race bovine locale comme il existe ailleurs le musée du cheval.

Les attractions culturelles : Sur le plan culturel, toutes les régions du monde présentent des potentialités culturelles de part les différentes cultures qui s'y trouvent. Ce qui veut dire que bien que le tourisme culturel ne soit pas développé dans la Vina, il reste néanmoins une pratique incontournable dans cette région. Le tout est de mettre sur pied des activités culturelles afin de rehausser l'inertie de la culture de cette partie du pays. Les activités touristiques sur ce plan se limitent uniquement à la visite du lamidat de Ngaoundéré. Autour de ce site devaient pourtant graviter des activités annexes comme musées et autres qui mettraient en exergue les symboles de la culture locale comme l'ont si bien réussi à Foumban autour du Palais des Bamouns.

Pour mieux vanter ce secteur, il serait souhaitable de revaloriser toutes les pratiques culturelles et traditionnelles de chaque peuple en ce sens que ces pratiques sont en voie de disparition. Par exemple, au Kenya, le peuple Massaï est une véritable attraction culturelle justement parce que ce peuple a su conserver ses pratiques culturelles et ancestrales, ce qui fait donc de ce peuple l'un des peuples les plus exceptionnels au monde. De ce fait, compte tenu des différences culturelles entre le peuple Massaï et ceux du Cameroun en général, l'on devrait, dans le département de la Vina créer un rassemblement culturel des différents peuples en présence chaque année pour deux ou trois jours, afin que ceux-ci redonnent une importance certaine à leur pratique ancestrale telle que la danse ; les festivals comme le Mbor yanga, la fantasia et bien d'autres. A côté de ces pratiques, les différents peuples de l'Adamaoua en général et ceux de la Vina en particulier cachent une importante richesse qui n'attend qu'à être exploitée. C'est le cas des objets ancestraux des Mboum et des Foulbés qui moisissent dans les palais sans qu'on ne leurs accorde une importance touristique. Au Sénégal par exemple, les musées sont la plaque tournante du tourisme culturel, tout y est représenté et draine ainsi des milliers de visiteurs chaque année. En ce qui concerne le patrimoine culturel du Cameroun en général et celui de la Vina en particulier, Nizésété (2007) déclare les ressources culturelles sont «sous-valorisés, des pans entiers du patrimoine matériel se dégradent progressivement, livrés à la merci des intempéries et des vandales, pendant que des éléments du patrimoine immatériel à l'instar des rites, langues et certaines prestations ludiques disparaissent tout simplement«. Ce qui demande donc une revalorisation du patrimoine culturel, et cela passe forcément par la création d'un musée interculturel dans la Vina. De ce fait, nous pensons que s'il y a un musée digne de ce nom, qui rassemble tous les objets des différents peuples, et qu'il y a aussi des moments des manifestations interculturelles où les différents peuples viennent faire des prestations à l'intention de la population locale et étrangère ; ce que le tourisme pourrait prendre son envol. Il est donc crucial de développer ces activités afin de promouvoir le tourisme dans la Vina.

Par ailleurs, créer les activités afférentes au tourisme demande des lourds investissements et une bonne organisation du secteur.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld