WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Historicité et traduction musicale dans yà¹opnke pà¹en kristo me shà¼pamom : essai d'évaluation

( Télécharger le fichier original )
par Christophe Dumas Ngampeyou
Université de Yaoundé 1 - Master en Traduction 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ABSTRACT

This study investigates features governing singability in the translated hymn entitled Yùopnké pùen kristo. Three translation theories suitable for translation and music served as basis for examining the choices made by the translator: Skopos theory, interpretative theory and the Pentathlon principle. Using ten songs from the French hymn Sur les ailes de la foi and their translations in Yùopnké pùen kristo as case studies, ten reoccurring features were examined in the Shüpamom translation of these songs. They include the following: number of words in the source and target texts, rhythm, literal translation, addition and subtraction, translated metaphors, rhyme, text restructuring, paraphrasing and borrowing.

Based on the analysis of meaning, naturalness in translation as well as singability, the following findings were reached: adaptation was frequently used in the translated songs; features governing singability take precedence in translation; rhyme is the most neglected aspect in the target text; preserving the source text's meaning, naturalness, rhythm and singability in the target text is most difficult when translating songs from French to shüpamom; creativity and aptness in theories relating to music, linguistics and poetry are required when translating songs; the translator needs to focus on the purpose of the translated text.

Key words: translation and music, hymns, Pentathlon theory, meaning, rhythm, naturalness, singability.

0. INTRODUCTION GÉNÉRALE

2

La langue est le moyen de communication le plus important. La diversité des langues est aussi grande que la diversité des peuples. C'est pourquoi nous avons besoin de traducteurs, car ils allègent les relations entre les hommes et rendent les oeuvres des auteurs étrangers plus accessibles et compréhensibles pour nous. Les recherches sur la traduction entre deux langues qui partagent la même racine sont assez fréquentes. C'est un phénomène similaire en traduction musicale, l'un des domaines novateurs de la traductologie. Cependant, on trouve peu de recherches en matière de traduction des chants religieux entre une langue européenne et une langue camerounaise.

Le Cameroun compte deux langues officielles et environ 250 langues nationales. Les deux langues officielles sont les avantages datant de la période coloniale. Cependant, à l'arrivée de l'évangile au Cameroun, les premiers missionnaires ont dû faire face à la barrière linguistique. C'est pourquoi les traductions en langues locales se sont particulièrement développées à cette période. La nécessité s'imposait à cause des multiples défis de communication que l'évangélisation présentait. Dans la foulée, plusieurs chants chrétiens ont été traduits dans diverses langues locales. Ainsi chez les bamoun, les premiers pasteurs autochtones se sont prêtés à cet exercice avec l'aide des missionnaires. À l'écoute, le résultat est très satisfaisant. Comment ont-ils réussi à rendre en shüpamom des chants originellement composés en français ? Ce phénomène a éveillé notre intérêt.

Dans l'église, le chant est et demeure important pour les hommes qui louent Dieu. Les hommes l'utilisent pendant leurs moments de joie et de peine pour glorifier l'éternel, ou pour leur épanouissements personnel. Selon Yang (2014: 27),

It is often believed that music has the power to affect and influence our emotions, wisdom and psychology; it can alleviate our loneliness or stir our passions. In ancient China, Confucius (551-479 BC) considered music to play an important place in the service of a good-ordered moral world. He thought of government and music as reflecting each other and held that only the superior man that is able to enjoy and appreciate music can be equipped to govern. Music, he believed, reveals personalities through the six emotions that it can be described as: joy, anger, sorrow, love, piety, satisfaction. According to Confucius, great music is harmonious with the whole universe. It is harmony that brings the physical world into good order. As a mirror of personality, music makes deception or impossible.

La musique est un langage universel, car pouvant transcender les barrières linguistiques. Il est facile de reconnaître la mélodie d'une chanson populaire écrite en une langue qu'on ignore. Cependant, la fidélité en traduction musicale suscite plusieurs interrogations. Selon Susam Sarajeva (2008 :188), l'attention portée à la traduction musicale par les traductologues

3

est assez récente. Il a fallu du temps pour que musicologues et traducteurs s'intéressent chacun au domaine de l'autre. Low (2003) explique que le texte cible doit correspondre à la musique préexistante avec ses rythmes, ses valeurs de notes, ses phrasés et ses accents tout en gardant l'essence du texte source. En outre, il y a certaines contraintes spécifiques dont il faut tenir compte. Il s'agit de la chantabilité, du sens, du naturel, du rythme et de la rime.

Le chant fait aussi partie intégrante des temps forts d'un culte à l'Église évangélique. Il rend celui-ci vivant et gai. Dans la communauté chrétienne protestante bamoun, l'utilisation des chants rassemblés dans le recueil Yùopnké pùen kristo est indispensable pendant le culte. La mélodie et les textes de ces chants sont puisés dans les recueils tels que : Sur les ailes de la foi, Sacred songs and solos, Chants de victoires, Hymnes et louanges, Louanges et prières. Ces chants s'exécutent très bien en shüpamom. Face à cette aisance d'exécution, nous nous sommes interrogé sur la méthodologie et les théories qui ont encadré ces traductions ? Nous avons donc décidé de mener cette étude intitulée: historicité et traduction musicale dans Yùopnke pùen kristo me shüpamom : Essai d'évaluation. Il sera question de préciser les facteurs qui ont permis la chantabilité dans 10 chants tirés de Yùopnke pùen kristo ; en d'autres mots, nous cherchons à savoir quelles théories sont appliquées par les traducteurs dans la traduction de 10 chants tirés de Yùopnke pùen kristo.

0.1. OBJECTIFS ET INTÉRÊT DE L'ÉTUDE

L'objectif, défini de façon précise, permet d'éviter d'éventuels égarements. Notre travail consistera à évaluer 10 cantiques tirés de Sur les ailes de la foi à leurs traductions en shüpamom dans Yùopnké Pùen kristo. Il sera question ici de relever, à travers une analyse quantitative et qualitative, les particularités de la traduction musicale du français vers le shüpamom. Nous voulons aussi montrer les choix opérés par le traducteur pour parvenir à des cantiques chantables. De plus, nous voulons contribuer à l'élaboration d'une méthodologie de la traduction entre deux langues de statuts différents, permettre aux futurs musico-traducteurs de pratiquer la traduction musicale suivant une démarche scientifique. Enfin, nous voulons valoriser la culture bamoun, promouvoir la traduction des chants religieux en général, et particulièrement en shüpamom.

La particularité de cette étude réside aussi dans le fait qu'en traduction musicale, il est impératif de concilier texte, mélodie, harmonie, rythme et chantabilité. Enfin, notre étude viendra préciser les facteurs clés à prendre en compte dans la traduction des chants chrétiens en shüpamom ainsi que les difficultés qui s'y présentent.

4

0.2. PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

Plusieurs cantiques chrétiens ont été traduits dans nos langues nationales. Ce travail s'interroge sur les paramètres et les stratégies qui ont guidé la traduction de ces cantiques. La motivation de cette recherche vient du fait que nous avons constaté le naturel avec lequel les chants traduits dans Yùopnké pùen kristo sont exécutés par les chrétiens. Nous nous sommes posé la question de savoir comment des cantiques qui, au départ, étaient composés pour être chantés dans des langues européennes sont parfaitement exécutés en shüpamom. Quels ont été les choix opérés par le traducteur pour parvenir à une harmonie entre paroles et musique pour en faire des textes « chantables » ? La problématique de notre recherche se formule donc de la manière suivante: Les théories de traduction des chants sont-elles applicables à la traduction en shüpamom ? Les questions de recherche qui se dégagent de la problématique sont:

- Quels sont les éléments pris en compte dans la traduction de Yuopnke pùen kristo ?

- Quels sont les obstacles liés à la traduction musicale français-shüpamom?

- Yuopnke pùen kristo est-il une traduction ou une adaptation à l'idiomaticité du shüpamom ?

Toute recherche scientifique a pour objectif de trouver une réponse à une question ou mieux de trouver une solution à un problème. L'hypothèse donne alors à la recherche le but d'infirmer, de confirmer ou de nuancer une affirmation. L'hypothèse générale est globalisante et constitue la base qui sous-tend toute la recherche. Elle permet de guider une réflexion plus approfondie et les hypothèses de recherche apportent un appui à l'hypothèse générale, car elles permettent de la rendre opérationnelle. En outre, l'hypothèse générale oriente et précise certains choix relatifs aux objectifs de la recherche. Notre hypothèse générale se décline comme suit: la musique est universelle et la traduction est une science multidisciplinaire. Par conséquent, les théories de traduction en général et de la traduction musicale en particulier s'appliqueraient à toutes les langues, en l'occurrence le shüpamom. Les hypothèses de recherche qui en découlent sont:

- Le sens, la chantabilité, le rythme et le naturel seraient les facteurs les plus importants dans la traduction de Yùopnké pùen kristo.

- Les paramètres poétiques constitueraient l'obstacle majeur dans la traduction des chants du français au shüpamom.

- Pour arriver à des cantiques chantables dans Yùopnké pùen kristo , le traducteur a dû opérer des changements structurels imposés par le génie de la langue et les théories musicales.

5

0.3. CADRE THÉORIQUE

Notre travail relève de la traduction et du contact de deux langues de racines différentes. Pour ressortir les marques de la traduction musicale du français vers le shüpamom, nous nous appuierons sur des théories telles que:

- Le Pentathlon principle. Théorie développée par Peter Low et Johan Franzon, qui préconise l'utilisation de cinq critères en traduction musicale à savoir: la chantabilité, le sens, le rythme, la rime, et le naturel.

- La théorie interprétative dite de l'École de Paris. Développée par Marianne Lederer et Danica Seleskovitch, cette théorie de sens est basée sur les concepts d'interprétation, de déverbalisation et de reformulation.

- La théorie du SKOPOS ou approche fonctionnaliste guidera aussi notre travail. Vermeer et Reiss précisent que c'est l'objectif que doit atteindre un texte qui détermine les choix que le traducteur doit opérer.

0.4. DÉLIMITATION DU SUJET

Délimiter le sujet permet de circonscrire, de préciser le champ et l'étendue du domaine d'un travail de recherche. Cette étape de notre travail nous permet de restreindre l'étude à un thème bien déterminé. Conscient des questions qui pourraient naître de notre recherche, celle-ci se focalisera sur l'analyse de la traduction de 10 chants traduits dans Yùopnké pùen kristo. Il sera donc question de préciser les particularités de cette traduction et de répondre à la question de savoir si la traduction dans Yùopnké pùen kristo est une pure adaptation.

0.5. ORGANISATION DU TRAVAIL

Le présent travail est constitué de cinq chapitres. Le premier chapitre traitera de la traduction en général dans le contexte camerounais et de l'historicité de la traduction en pays bamoun. Ce chapitre est en effet une mise en contexte historique de la traduction au Cameroun en général et dans le royaume bamoun en particulier. Le deuxième chapitre, quant à lui, présente l'état de la question dans le domaine de la traduction musicale des chants religieux. Le troisième chapitre aborde les paramètres relatifs à la traduction musicale, tandis que le quatrième chapitre est un essai d'évaluation de la traduction de dix cantiques, traduits du français en shüpamom. Le cinquième chapitre enfin est une traduction commentée de deux chants chrétiens du français en shüpamom.

CHAPITRE Ïer :

APERÇU HISTORIQUE DE LA TRADUCTION AU CAMEROUN

7

Déterminer de façon précise le moment où les traductions sont apparues semble très difficile. La communication est un besoin primaire chez l'être humain depuis ses origines. Cependant, l'hypothèse de la tour de Babel représente pour les judéo-chrétiens le moment zéro de la traduction. L'évolution de la traduction à travers l'histoire est permanente. Cette évolution historique n'est pas dissociable de la naissance ou du développement de certaines théories de traduction. Il importe de comprendre l'évolution de la traduction à travers l'histoire du Cameroun.

Il sera question dans ce chapitre de definir les mots clés de notre thème, puis de dresser un aperçu historique de l'évolution de la traduction dans le contexte camerounais de la période précoloniale à la période postcoloniale. Nous présenterons aussi l'histoire du peuple bamoun part rapport à la traduction. Une approche chronologique va nous aider à revoir les grands moments de la traduction au Cameroun en général et en pays bamoun en particulier. Il s'agit ici de donner une vue générale de l'évolution de la traduction dans notre pays.

8

1.1. DÉFINITION DES CONCEPTS

1.1.1. HISTORICITÉ

Selon le centre national de ressources textuelles et lexicales (Cnrtl), l'historicité c'est le caractère d'un fait, d'une personne qui appartient à l'histoire, dont la réalité est attestée par elle. En d'autres mots, ce terme est d'abord employé pour exprimer qu'un événement a réellement eu lieu et n'est pas une simple tradition légendaire. Ainsi, l'on parlera par exemple de l'historicité de la fondation du royaume bamoun, ou de l'historicité de l'indépendance du Cameroun. Il est évident que la création du terme historicité évoque l'âge de l'histoire critique, laquelle reposait, comme science consciente d'elle-même, sur la désagrégation de la tradition légendaire. Une évaluation objective de la traduction des cantiques qui font l'objet de notre étude, exige une mise en contexte historique. Quels sont les concepts et les paradigmes qui à différents moments de l'histoire du peuple bamoun ou de l'église évangélique, ont déterminé la valeur des textes traduit ?

1.1.2. TRADUCTION

Bon nombre de théoriciens et de traducteurs sont d'accord en ce qui concerne la difficulté de donner une définition pertinente du mot traduction. Il en résulte le plus souvent une description; d'où la complexité de cette opération. Toutefois, il existe une pléthore de définitions pour le vocable traduction et toutes se valent ou mieux se complètent. De son étymon latin traductio, le terme traduction signifie conduire à travers ou passer d'une langue à l'autre au sens propre. Selon Nida et Taber (1969:12) , « Translation consists in reproducing in receptor language the closest natural equivalent of the source language message, first in terms of meaning and secondly in terms of style. » Pour eux, il est essentiel de reproduire dans la langue réceptrice le message de la langue source au moyen de l'équivalent le plus proche et le plus naturel d'abord en ce qui concerne le sens, ensuite en ce qui concerne le style. En bref, traduire selon Grandjouan (1971: 227) , c'est « dire bien dans une langue qu'on sait très bien, ce qu'on a très bien compris dans une langue qu'on sait bien. ». De ce qui précède nous pouvons dire que la traduction musicale ou traduction des chants, consiste simplement à traduire un texte destiné à être chanté.

9

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon