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Le nouveau système d'avancement au mérite face à  la politisation de l'administration publique béninois


par Aubin Sessou Adroh
Université d'Abomey-Calavie - Ecole Nationale d'Administration 2002
  

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AMORCE

1- Les actions de transparence contenues dans le système :

Ces actions sont présentées dans le document "Révision du mécanisme d'avancement des fonctionnaires au Bénin", MFPTRA, octobre 1997, Pp 16-17 et préconisent les dispositions suivantes :

- procéder effectivement dans le cadre des attributions de chaque ministère, à une définition annuelle voire mensuelle des principaux objectifs ;

- instaurer une culture de contrôle au sein de la fonction publique. Pour ce faire, l'évaluation des performances des agents doit se faire au quotidien d'où la nécessité pour les responsables à divers niveaux de créer une fiche individuelle de suivi de chaque agent comportant des critères, des barèmes et des périodicités de notation selon les cas de figure ;

- asseoir un mécanisme d'évaluation périodique des résultats obtenus par la structure considérée par rapport aux objectifs préalablement fixés et ce, dans une approche participative où chacun pourra prendre conscience de ses atouts et surtout de ses faiblesses pour mieux servir à l'avenir ;

- rendre effective l'application des récompenses et des punitions car le contrôle n'aurait pas de sens s'il n'engendrait pas des motivations profondes chez les uns et les autres : primes, promotions, formations pour encourager les agents méritants à toujours bien faire pour préserver leurs acquis et pour servir de modèles aux autres, avertissement ou blâme par exemple pour les agents médiocres ou ayant une mauvaise volonté manifeste etc. Ces sanctions positives ou négatives devront faire l'objet d'une publicité suffisante ;

- instaurer une note d'ensemble du service et créer un lien indispensable entre celle-ci et la note individuelle de chaque agent afin de coller avec la réalité, cultiver l'esprit de corps et de solidarité de groupe au sein de l'administration. Par exemple, si les objectifs assignés au service sont atteints à 50%, tout agent qui aurait une note supérieure à 16/20 devra bénéficier d'un rapport spécial justifiant son mérite particulier, il en sera de même dans l'hypothèse contraire. Cette mesure permettra de réduire quelque peu la complaisance observée dans la notation des agents. Elle pourra aussi contribuer à corriger le phénomène de marginalisation ou d'indifférence qui tend à s'implanter dans certains milieux de travail ;

- rendre surtout obligatoire la communication des résultats de l'évaluation à l'agent qui doit pouvoir en tirer des leçons pour l'avenir et lui donner des possibilités de recours en cas de contestation de la note qui lui est attribuée.

Ces mesures ont le mérite de renforcer la volonté du système à faire de la fonction publique béninoise une fonction publique compétitive, en mesure de rendre des services de qualité à l'usager de l'administration publique béninoise.

Seulement, dans leur ensemble, ces mesures semblent ne pas tenir compte de la politisation qui est aujourd'hui bien assise dans notre administration. Elles se sont limitées à présenter des directives à suivre en vue d'un meilleur rendement de l'agent, mais elles n'ont pas explicitement préconisé des comportements à adopter au cas où le politique tenterait de mettre sous contrôle certaines actions hors de son rôle traditionnel.

Il convient alors de renforcer ces mesures en les orientant davantage vers la lutte contre la politisation à outrance qui menace notre administration.

2- La création des secrétariats généraux des ministères :

La volonté de séparation des postes techniques et des postes politiques exprimée dès l'avènement de la démocratie au Bénin a connu depuis 1996 un début de concrétisation.

Cette amorce de la dépolitisation de l'administration publique béninoise a été consacrée par le décret 96-402 du 18 septembre 1996 fixant les structures de la Présidence de la République et des Ministères qui institue la création des postes de secrétaire général de ministère. Ce décret indique que le secrétaire général de ministère (SGM), coordonne l'ensemble des activités techniques du ministère alors que les fonctions politiques sont assurées par le cabinet dirigé par un directeur de cabinet.

Le secrétaire général du ministère incarne la continuité de l'administration ; il est la mémoire du ministère. Dans l'exercice de ses fonctions, il ne peut faire valoir ses convictions politiques et ne peut être déplacé de son poste, sauf cas de fautes graves avérées.

La coexistence, au sein d'un même ministère d'un secrétaire général et d'un directeur de cabinet peut, dans certains cas, affecter la bonne coordination de l'action administrative. C'est la raison pour laquelle cette expérience est poursuivie. Après une période d'expérimentation de cinq (5) ans, elle sera réévaluée et le gouvernement décidera alors soit de la poursuivre, soit au contraire de ne maintenir que le directeur de cabinet ou le secrétaire général.

L'initiative est louable quant à sa volonté affirmée de lutter contre la politisation de l'administration publique béninoise. Mais, dans le contexte du nouveau système d'avancement au mérite où la lutte contre la politisation requiert des mesures plus astucieusement conçues, cette idée de création des secrétariats généraux des ministères telle qu'elle est conçue nécessite d'être renforcée surtout en ce qui concerne les attributions du secrétaire général du ministère.

PARAGRAPHE II : LES VOIES DE RECOURS ET L'ARBITRAGE :

1- Les voies de recours :

La mise en application du nouveau système d'avancement au mérite pourra susciter des contestations dans le rang des agents permanents de l'Etat. Ainsi, les Agents qui s'estimeront mal appréciés par leur supérieur pourront formuler des réclamations. Des voies de recours sont alors prévues à cet effet pour permettre soit de porter des corrections aux notes attribuées, soit de les maintenir.

Il n'en demeure pas moins que des contestations débouchent sur des crises ; c'est pourquoi, le texte en vigueur a prévu des voies de recours qui sont : le recours gracieux, le recours hiérarchique et le recours juridictionnel. La mise à l'abri de l'agent dans ces cas de figure devrait lui permettre une plus grande assistance soit des délégués du personnel, soit des organisations syndicales au niveau des recours gracieux et hiérarchiques.

2- L'arbitrage :

Pour préserver l'atmosphère conviviale qui doit régner dans l'administration, le système de médiateur a été instauré. Ainsi, après les recours gracieux et hiérarchique, le médiateur devra être nécessairement saisi avant le recours en juridiction. Celui-ci pourra être nommé par le gouvernement et plus précisément par décret du Président de la République après avis des partenaires sociaux. Cela ne devrait pas cependant le placer sous la dépendance du pouvoir exécutif et par suite entraver son action auprès de l'administration. Le médiateur pourra intervenir auprès des autorités compétentes s'il estime justifiée la réclamation de l'APE. En premier, agissant comme intercesseur, il est en droit de faire toutes les recommandations nécessaires au règlement de l'affaire dont il est saisi. En second lieu et en se comportant en promoteur des réformes, il pourrait formuler toutes les propositions tendant à améliorer le fonctionnement du service en cause.

Cette idée est assez noble et pourrait effectivement renforcer la crédibilité de la note mais aussi du système. Cependant, on est porté à se poser des questions notamment sur la personne du médiateur ou du moins sur sa provenance. Car, des inquiétudes peuvent naître du fait que le médiateur sera nommé par le Président de la République. D'où l'urgence de veiller à avoir nécessairement un médiateur digne, compte tenu du caractère délicat de son rôle.

Chapitre II :

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon