II - La recherche d'une
intégration africaine par la mise en place de
structures d'intégration
régionale diverses.
Dans le but de parvenir à une intégration globale,
les pays africains ont institué des Communautés
économiques régionales (A) et différentes structures
chargées de la gestion de politiques sectorielles (B) contribuant
à l'intégration régionale.
A - Les Communautés économiques
régionales, piliers de l'intégration
régionale en Afrique.
Les Communautés économiques régionales sont
censées créer des zones de libre échange, puis des unions
douanières pour finalement se renforcer et aboutir à un
marché commun couvrant l'ensemble du continent africain (1). Cependant
la politique du financement de ces C.E.R. constitue le maillon faible de ce
processus d'intégration régionale (2).
1)- Le rôle des Communautés
économiques régionales dans le processus
d'intégration
régionale.
Plus que toute autre région, l'Afrique a besoin
d'intégration sur tous plans pour promouvoir le développement
économique et de mettre en place les capacités et la
compétitivité requise afin de participer, comme, il se doit au
nouveau système commercial multilatéral. Renforcer
l'intégration permettrait à l'Afrique de devenir partie
intégrante de l'économie mondiale et d'échapper à
une plus grande marginalisation. Au cours des années 1990 une reprise
des efforts de l'intégration régionale a abouti, après
trente ans de balbutiement, à la création de la Communauté
économique africaine (CEA) sur la base du plan d'action de Lagos et du
traité d'Abuja de 1991. Le traité d'Abuja portant création
de la Communauté économique africaine consacre la volonté
de l'Afrique de ne pas être un continent composé de pays
individuels qui appartiennent à la catégorie des pays en
développement et plus particulièrement à celle des moins
avancés.
Actuellement diverses communautés
économiques régionales composent le paysage africain ; parmi
elles, sept forment les piliers de la Communauté économique
africaine :
1-Le Marché commun de l'Afrique de orientale et australe
(COMESA) : ses 20 membres (Angola, Burundi, Comores, République
Démocratique du Congo, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya,
Madagascar, Malawi, Maurice, Namibie Ouganda, Rwanda Seychelles, soudan,
Swaziland, Zambie, Zimbabwe) comprennent tous les pays d'Afrique de l'Est
à l'exception de la Tanzanie
2-La Communauté des Etats sahélo - sahariens
(CEN-SAD) : ses 18 membres ( Bénin, Burkina Faso, Djibouti, Egypte,
Erythrée, Gambie, Libye, Mali, Maroc, Niger, Nigéria,
République Démocratique du Congo, Sénégal, Somalie,
Soudan, Tchad, Togo, Tunisie), sont répartis en Afrique de, l'Ouest,
Australe, du Nord
3- La Communauté économique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (CEDEAO) : ses 15 membres (Bénin, Burkina, Cap-Vert,
Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée Conakry, Guinée
Bissau, Libéria), représentent l'ensembles de l'Afrique de
l'Ouest.
4- L'Union du Magreb arabe (UMA) : ses 5 membres
(Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie), représentent
l'ensemble de l'Afrique du Nord.
5- La Communauté des Etats de l'Afrique centrale
(CEEAC) : ses 11 membres (République Démocratique du Congo,
Sao Tomé et Principes, Tchad, Angola, Burundi, Cameroun, Gabon,
Guinée Equatoriale), couvrent l'ensemble de l'Afrique centrale.
6- L'Autorité intergouvernementale pour le
développement de la Corne de l'Afrique et de la partie Nord de l'Est,
qui compte 7 pays (
7- La Communauté de développement austral :
ses 14 membres couvrent l'ensemble de l'Afrique australe.
A travers ces structures, les dirigeants africains visent
à surmonter la fragmentation économique, à encourager la
diversification économique et à établir des liens
transfrontaliers. Pour réaliser ce projet, en tant que piliers de
l'Union africaine, les communautés économiques régionales
doivent passer par des étapes réparties sur trois
décennies (12) :
-1er étape 1994-1999 : renforcement des
Communautés économiques régionales existantes et
création de nouvelles communautés là où il n'en
existe pas
-2e étape 1999-2007: stabilisation des
barrières tarifaires et non tarifaires, des droits de douane et taxes
intérieures à leurs niveaux de mai 1994, harmonisation
progressive des politiques de mise en oeuvre de programmes multiples dans tous
les secteurs économiques, notamment l'agriculture, l'industrie, les
transports, les communications et l'énergie .
-3e étape 2007-2017 : consolidation des
zones de libre échange et des unions douanières grâce
à l'élimination progressive des barrières tarifaires et
non tarifaires et autres au commerce et adoption d'un tarif extérieur
commun.
-4e étape 2017-2019 :
Parachèvement de la coordination et l'harmonisation des politiques et
programmes dans le secteur en vue de la réalisation totale du
marché commun africain et de la communauté économique
africaine, avec l'ensemble des Communautés économiques
régionales .Cette étape devrait aboutir à la libre
circulation des personnes et à l'application des droits de
résidence et d'établissement au sein des communautés
économiques régionales.
-5e étape 2019-2023 : consolidation du
marché commun africain au niveau continental, aboutissement logique de
la quatrième étape.
-6e étape 2023 -2028 :
concrétisation de la vision de la communauté économique
africaine et réalisation d'une intégration économique,
politique, sociale et culturelle totale et des structures, aménagement
et fonction communes ,comprenant notamment la création d'une banque
centrale africain unique, d'un Parlement panafricain et d'une Union
économique et monétaire panafricaine .
En juillet 2003, l'Union africaine a remplacé
l'Organisation de l'unité africaine. L'Union africaine est censée
donner le second souffle au processus d'intégration de l'Afrique et
ancrer l'unité économique et politique. En vue
d'accélérer le processus, les pays africains ont récemment
adopté le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique
( NEPAD ), qui constitue l'une des initiatives les plus importantes de ces
dernières années .L'éradication de la pauvreté en
Afrique est l'objectif premier du NEPAD, qui cherche, entre autre, à
placer les pays africains individuellement et collectivement sur la voie de la
croissance et du développement durable, en mettant un terme à la
marginalisation du continent dans le processus de mondialisation. La promotion
de l'intégration régionale est l'une de ses priorités,
l'une d'elle étant notamment de combler la faiblesse des infrastructures
sur le continent. Ainsi plusieurs institutions et acteurs internationaux, tel
que la banque africaine de développement(BAD), la banque mondiale, la
commission économique pour l'Afrique, le programme des Nations-Unies
pour le développement, l'Union européenne, l'Agence des
Etats-Unis pour le développement international doivent apporter une
contribution et un soutien non négligeable à l'intégration
africaine .Une coopération permanente entre ces institutions , les
Communautés économiques régionales et l'Union africaine
est la clef de voûte d'une intégration
accélérée .
Une telle collaboration est nécessaire en ce qu'elle
permettrait de pallier les contraintes liées aux problèmes de
financement.
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