2.3. Le marché financier régional
Le marché financier régional joue un rôle
important dans l'intégration financière des économies des
Etats membres de l'Union. Il vise également le
relèvement du taux d'épargne grâce à la
diversification des produits financiers susceptibles de créer les
conditions pour la mobilisation accrue de l'épargne
intérieure et de capitaux extérieurs, et le renforcement de
la structure financière des entreprises qui pourront mobiliser des
capitaux à long terme. Différents organes concourent à la
réussite du marché financier de l'Union.
2.3.1. Les organes de facilitation des
investissements
On distingue deux ensembles de structures du marché
financier régional :
- le pôle public avec le Conseil Régional de
l'Epargne Publique et des Marchés
Financiers ;
- le pôle privé constitué de la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières et du
Dépositaire Central/Banque de Règlement (statutairement des
sociétés privées mais investies d'un service public)
ainsi que des intervenants commerciaux tels que les
Sociétés de gestion et d'intermédiation, les
Sociétés de gestion de patrimoine, les Conseils en
investissement boursier et les Apporteurs d'affaires.
Le Conseil Régional de l'Epargne Publique
et des Marchés Financiers (CREPMF) est une structure de
réglementation et de contrôle de l'appel public à
l'épargne, de contrôle des structures de gestion du marché
et de la surveillance des opérations de bourse. Il garantit le bon
fonctionnement et la sécurité du marché financier. En
2003,
le Conseil Régional « a autorisé sur
le marché primaire, treize (13) opérations
financières qui ont permis de mobiliser 108,41 milliards de
FCFA contre 117,88 milliards de FCFA en 2002, soit un recul de 8 %.
La contraction de l'ensemble des ressources mobilisées est
due à la forte baisse des émissions obligataires
par placement privé qui n'ont pas poursuivi la dynamique
enregistrée en 2002. Elles ont,
en effet, baissé de 77,4%, passant de 35,5 milliards de
FCFA en 2002 à 8 milliards de
FCFA en 2003, alors que les emprunts obligataires par appel
public à l'épargne ont progressé de 29,3%, atteignant
ainsi 99,4 milliards de FCFA contre 76,8 milliards de FCFA un an plus
tôt. Ce renversement de tendance en faveur de l'appel public
à l'épargne est de nature à contribuer à la
dynamisation du marché secondaire, obligataire notamment, en
assurant une certaine liquidité aux titres qui y sont
cotés15 ».
15 CREPMF, Rapport annuel 2003
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
28
Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
La Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) est une institution
financière
spécialisée de l'UEMOA commune aux huit Etats
membres. Elle gère le marché en
assurant la cotation des valeurs, la diffusion
des informations de marché, la promotion du marché et la
gestion des transactions en cours. La BRVM constitue un moyen de financement
pour les entreprises de l'Union sous la forme d'émissions
publiques de parts de sociétés ou titres qui permettent au grand
public d'y investir.
La BRVM organise le marché boursier et fait la
promotion et le développement du marché financier. Au 31
décembre 2003, la capitalisation boursière s'élevait
à 1 108 milliards de FCFA contre 990 milliards de FCFA en
2002, soit une progression de
11,9%, avec l'inscription à la côte de huit
nouvelles sociétés sur le marché obligataire.
Le Dépositaire Central/Banque de
Règlement (DC/BR) est une institution financière
spécialisée chargée d'assurer la conservation
dématérialisée et la circulation scripturale des
titres, la fonction de banque de règlement des transactions
boursières,
et le règlement et la livraison des titres.
Parmi les intervenants commerciaux, les
Sociétés de Gestion et
d'Intermédiation
(SGI) se chargent de la
négociation-compensation sur la bourse régionale et la
conservation des titres pour le compte de tiers. Les
Sociétés de Gestion de Patrimoine
sont des gestionnaires de titres sous mandat par le
biais des SGI. Les Conseils en investissements
orientent le choix de leur clientèle en
matière d'investissements boursiers. Enfin les Apporteurs
d'affaires font office de conseils en placement et se placent
comme intermédiaires entre les clients et les SGI et les
Sociétés de gestion de patrimoine.
2.3.2. Les institutions de financement et de garantie
des investissements
La Banque Ouest Africaine de Développement
(BOAD). C'est un établissement public
à caractère international créé
le 14 novembre 1973 et devenu institution spécialisée
commune de l'Union conformément au traité de l'UEMOA. La
BOAD a pour objectifs, selon les termes de l'Article 2 de ses
Statuts, « de promouvoir le développement
équilibré des Etats membres et de réaliser
l'intégration économique
de l'Afrique de l'Ouest » en finançant des projets
prioritaires dans les domaines tels que le développement rural,
l'industrie et l'agro-industrie, les infrastructures de base
et les infrastructures modernes, les
télécommunications, l'énergie, le transport,
l'hôtellerie et autres services. Les interventions de la BOAD
dans le secteur privé vont en faveur des projets de création,
d'extension, de modernisation, d'amélioration
et de réhabilitation des moyens de production.
La BOAD participe activement au processus d'intégration
régionale en finançant des projets intégrateurs. En
2003, la BOAD a financé pour près de 49 milliards de FCFA, soit
environ 56,5% des concours
de l'exercice, la réalisation de neuf projets
à caractère intégrateur. Au 31 décembre
2003, la part des projets intégrateurs
représentait près de 42% du cumul des
engagements nets de la Banque.
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
29
Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
Le Fonds de Garanti des Investissements
Privés en Afrique de l'Ouest (Fonds GARI).
Créé en 1994, il bénéficie
depuis juillet 1995 du statut d'établissement financier au
sens de la loi bancaire en vigueur dans l'UEMOA. Sa mission
est de faciliter l'accès des entreprises privées de la
région au financement à moyen et long terme par le
partage, avec les établissements de crédit, des risques
liés à ces opérations. Les crédits du Fonds
sont accordés aux entreprises exerçant dans les domaines tels que
l'industrie manufacturière, l'agro-industrie, les mines, les
services, la pêche et le tourisme à des fins
d'investissements de créations d'entreprises, de modernisation,
d'amélioration de la productivité et d'accroissement des
capacités de production.
Cauris Investissement SA.
C'est une société de capital investissement qui intervient
par des prises de participation dans le capital des sociétés
ayant un fort potentiel de croissance et de rentabilité. Les prises de
participation se situent dans une fourchette
de 10 à 15% du capital des sociétés
financées. Ses activités s'étendent dans tous les
domaines16 et couvrent les huit Etats membres de
l'Union. Au 31 décembre 1999, les interventions de Cauris
Investissement portaient sur des participations dans trente
opérations pour un montant de près de 4 milliards de FCFA dont
1,874 milliards de FCFA décaissés.
Le Fonds Africain de Garantie et de
Coopération Economique (FAGACE). Il participe
au financement des projets de développement de
ses membres et facilite leur réalisation par des mesures
d'accompagnement telles que la bonification d'intérêts,
l'allongement de la durée des crédits et la garantie des
emprunts. Le fonds intervient dans les domaines telles que les industries de
valorisation des ressources naturelles,
les industries d'import-substitution, les infrastructures, les
PME. Depuis son origine,
le montant cumulé des avals donnés par le FAGACE
s'élève à 14 milliards de F CFA
en faveur de 18 projets, principalement au Bénin, au
Sénégal et au Togo.
Le dispositif d'accompagnement financier ne fait pas
défaut dans l'espace UEMOA.
Ce sont les conditions d'intervention qu'il s'agit parfois
d'adapter au contexte de la promotion du secteur privé local en
général et de la petite et moyenne entreprise en particulier.
Les conditions d'intervention restent parfois hors de
portée des promoteurs de PME. La BOAD par exemple requiert des niveaux
d'investissements d'environ 200 millions de F CFA, la FAGACE, 100 millions de F
CFA.
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