2.2. Le niveau des infrastructures physiques
L'intégration régionale exige des
infrastructures régionales effectives et efficaces dans les domaines
tels que le transport, l'énergie et les communications, qui puissent
permettre d'élargir et d'intégrer les marchés, de
réaliser des économies d'échelle, d'encourager la
participation du secteur privé et de favoriser les investissements. Le
développement des infrastructures est pris en compte par l'UEMOA dans la
mise en oeuvre des politiques sectorielles.
2.2.1. Dans le domaine du transport
L'importance de disposer d'un système de
transport efficace et intégré afin de faciliter les
échanges intra-régionaux et favoriser le commerce et la
mobilité des facteurs est compris par les communautés
économiques régionales africaines.
Dans le cadre de l'harmonisation des normes et des
réglementations du système de transports routiers, l'UEMOA a
adopté un programme communautaire d'actions, sur une période de
10 ans, relatif aux infrastructures routières des Etats membres
suivant
la Décision n° 07/2001/CM/UEMOA. Ce
programme vise l'amélioration et l'uniformisation du niveau de
service des routes revêtues par l'entretien, la
réhabilitation et le renforcement du réseau routier
communautaire ainsi que l'aménagement et le bitumage des
maillons manquants du réseau communautaire. Les objectifs du
programme sont également de réaliser un programme de
pistes transfrontalières afin de faciliter les opérations
de transport et de transit routiers inter-Etats, et de promouvoir des
actions de sécurité routière pertinentes et efficaces.
La mise en oeuvre effective de ce programme pourrait
contribuer au développement des infrastructures routières,
à la réduction des coûts de transports sur les
axes routiers inter-Etats, à la facilitation de la
circulation des personnes et des marchandises, à
l'assainissement du cadre macroéconomique et à la
réalisation de l'union douanière. Mais le constat a
été que, dans son ensemble, ces politiques manquent
d'objectifs précis, d'indicateurs de performance et de stratégies
de mise en oeuvre. Autant de facteurs qui ralentissent la mise en oeuvre
effective du programme. Les performances dans le domaine restent en
deçà des attentes, et les problèmes
d'accessibilité et de coûts de transport restent toujours
posés. Pour les pays enclavés
de la zone particulièrement, les coûts de transit
(transports et assurance)
représentaient en 2001, pour ce qui concerne le Burkina
Faso et le Mali, 26% et 36%
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
25
Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
des exportations respectives des deux pays ; alors
qu'à l'échelle mondiale, les coûts
de transit sont évalués en moyenne
à 14% des exportations totales des pays
enclavés14.
|
Bénin
|
Burkina Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Togo
|
Tableau 5 : Comparaison de l'infrastructure de
transports dans certains pays de l'UEMOA, 2004
Longueur du réseau ferroviaire
|
578
|
622
|
660
|
525
|
Chemins de fer au km2
|
0,005
|
0,002
|
0,002
|
0,009
|
Longueur du réseau routier
|
6 787
|
12 506
|
50 400
|
7 520
|
Routes au km2
|
0,06
|
0,05
|
0,16
|
0,13
|
Routes goudronnées
|
20%
|
16%
|
10%
|
32%
|
Source : CNUCED, Examen de la politique d'investissement du
Bénin p. 69
2.2.2. Dans le domaine des
télécommunications
Le niveau d'intégration régionale dans le
domaine des communications peut être perçue à travers
le niveau des installations physiques et l'intégration des
réseaux, la connectivité et la promotion des programmes
d'échanges. Les programmes du Réseau panafricain de
télécommunication (PANAFTEL) et Intercom de la CEDEAO ont permis
de développer le réseau de l'Afrique de l'ouest. La CEDEAO et
l'UEMOA présentent les degrés de connexion
téléphonique des plus élevés parmi les
communautés économiques régionales africaines. En
matière de téléphonie mobile, l'espace UEMOA comptait
en 2001, 19 abonnés pour 1000 habitants et on dénombrait environ
6 utilisateurs internet sur 1000 habitants. Pourtant, les potentialités
ne sont pas pleinement exploitées. Selon la CEA (2004), « l'UEMOA
fait un usage peu élevé des possibilités de connexion
inter-Etats, présente un manque de connexions directes adéquates
entre un grand nombre de ses Etats membres, achemine une
part importante du trafic inter-Etats via des opérateurs
extérieurs à la sous région et possède une
vaste gamme de tarifs pour les communications inter-Etats ».
14 CEA (2004), Etat de l'intégration en Afrique, p.
157
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
26
Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
Tableau 6 : Comparaison de l'infrastructure des
télécommunications dans certains
pays de l'UEMOA en 2002
|
Bénin
|
Burkina Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Togo
|
Lignes téléphoniques principales 62 700 64 300
336 100 51 200
Nombres de téléphones par habitant 0,009 0,005
0,019 0,009
Nombres de téléphones portables 218 800 89 900 1
027 100 170 000
Nombres de téléphones portables par habitant
0,030 0,007 0,059 0,031
Nombres de fournisseurs Internet 4 1 5 3
Nombres d'utilisateurs Internet 50 000 25 000 90 000 200 000
Utilisateurs Internet par habitant 0,007 0,002 0,005 0,036
Source : CNUCED, Examen de la politique d'investissement du
Bénin p. 70
Une politique commune de télécommunication est
en cours d'élaboration au sein de l'Union. Celle-ci devrait viser une
modernisation des équipements, une harmonisation des normes, des
tarifs et des législations dans le domaine. Les structures de
marché divergentes, l'absence de règles sur les droits
d'échange et les différences au niveau des fonctions
assumées par les organismes nationaux de réglementation,
sont autant de freins à l'harmonisation des politiques nationales en
la matière. La mise en oeuvre effective de
stratégies communes de développement du
secteur et de réglementations, parallèlement
à l'ouverture des marchés, pourrait favoriser des
investissements transfrontaliers dans la fourniture des services et attirer
beaucoup plus d'investisseurs locaux et étrangers.
2.2.3. Dans le domaine de l'énergie
La politique énergétique commune de l'UEMOA
suivant l'Acte Additionnel n°04/2001 vise à mettre en
valeur les ressources énergétiques de l'Union et à
assurer leur gestion optimale en systématisant l'interconnexion
des réseaux électriques et la réalisation d'ouvrages
communautaires. Il s'agit de renforcer le cadre institutionnel
du secteur à travers la réforme et l'harmonisation
des cadres réglementaires régissant
le secteur de l'énergie et la mise en place d'un
système de planification énergétique
intégré. Ainsi donc, la politique énergétique
commune permettra une exploitation optimale des ressources
énergétiques et une accélération de
l'interconnexion des réseaux électriques des Etats membres.
Elle contribuera également à une réduction des coûts
des services éco-énergétiques dans les Etats membres de
l'Union et, par là,
à instaurer un environnement plus favorable aux
investissements énergétiques dans
l'Union.
Les politiques d'extension des infrastructures au sein de
l'UEMOA sont à intensifier pour accélérer le
développement du secteur. Le faible niveau de développement des
infrastructures physiques auquel s'ajoute leur mauvaise qualité
ainsi que celle des
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
27
Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
services, sont des facteurs qui expliquent la
difficulté à attirer d'importants
investissements.
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