2.4. Les performances en matière
d'intégration dans l'espace UEMOA
La performance réalisée en matière
d'intégration par l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine a été
quantifiée dans une étude17 de la CEA à
travers des
16 A l'exception des entreprises de divertissement pour
adultes (casino...) et des sociétés de fabrication
d'armes.
17 CEA (2004), Etat de l'intégration
régionale en Afrique.
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
30
Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
indices d'intégration (composants de l'indice
d'intégration en Annexe 1). Selon les
estimations, l'évolution de l'indice d'intégration
régionale de l'UEMOA sur les cinq
premières années suivant la création de
l'Union montre un ralentissement dans les progrès
réalisés, et cela après deux premières
années d'évolution favorable. La performance
réalisée en 1999 est même en deçà de celle de
l'année précédente (figure
1). Une amélioration de la situation devant se traduire
par un indice plus élevé.
Comparativement à d'autres communautés
économiques régionales africaines
(CEMAC, CAE, SADC et UMA par exemple), l'UEMOA affiche
une meilleure performance sur la période, même si jusqu'en
1997 l'indice d'intégration de la CEMAC avait évolué
très rapidement (figure 1).
Figure 1 : Indice d'intégration de quelques
communautés économiques régionales africaine, 1995-1999
(base 100 en 1994)
140
130
120
110
100
90
1994 1995 1996 1997 1998 1999
Anné e s
CAE CEMAC
SADC UEMOA UMA
Source : à partir des données de la CEA,
Etat de l'intégration en Afrique
Au sein de l'UEMOA, les estimations ont montré que les
meilleures performances en matière d'intégration sont à
attribuer au Burkina Faso et au Sénégal (tableau 7). Le Togo et
Guinée Bissau doivent quant à eux s'engager davantage
dans la voie de l'intégration régionale.
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
31
Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
Pays
|
Rang*
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
Tableau 7 : Indice d'intégration
régionale par pays, 1995-1999 (base 100 en 1994)
Bénin
|
3
|
126,8
|
133,3
|
130,9
|
138,8
|
126,1
|
Burkina Faso
|
1
|
107,4
|
114,4
|
105,0
|
114,1
|
117,9
|
Côte d Ivoire
|
4
|
107,7
|
114,6
|
111,6
|
119,1
|
121,4
|
Guinée-Bissau
|
8
|
102,5
|
106,2
|
112,7
|
135,1
|
118,2
|
Mali
|
4
|
107,6
|
114,4
|
112,5
|
121,1
|
119,1
|
Niger
|
6
|
127,4
|
132,3
|
130,1
|
135,3
|
137,6
|
Sénégal
|
2
|
117,1
|
124,2
|
124,2
|
134,7
|
136,4
|
Togo
|
7
|
102,7
|
113,0
|
115,5
|
116,4
|
128,2
|
* Classement des pays en fonction de leur effort
d'intégration depuis 1994 (le plus performant est classé
à la première place)
Source : CEA, Etat de l'intégration en Afrique
Ces performances peu élevées relèvent
de facteurs qui tendent à freiner les efforts entrepris par les
Etats membres de l'Union pour réussir l'intégration dans la zone.
En effet, les obstacles à la réussite de l'intégration
sont nombreux. La réticence des pays
à adhérer pleinement aux programmes
d'intégration, motivée peut-être par des
préoccupations concernant le partage inéquitable des avantages et
des inconvénients
de l'intégration et la persistance d'entraves
à la libre circulation des biens, des services et des personnes
à travers les frontières freinent la réussite de
l'intégration.
En outre des politiques macroéconomiques nationales
instables et divergentes (non respect des critères de convergence)
ralentissent les progrès en matière d'intégration. Par
ailleurs, l'inefficacité des mécanismes tant nationau, pour la
coordination, la mise
en oeuvre et le suivi des politiques et programmes
d'intégration, que régionaux pour
le contrôle et la révision du processus
d'intégration est un autre facteur qui freine le processus
d'intégration.
Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri
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Intégration régionale et promotion des
investissements dans l'espace UEMOA
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