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Intégration régionale et promotion des investissements dans l'espace UEMOA

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par Etsri Alexandre Homevor
Université de Cocody - Centre Ivoirien de Recherche Economique et Social, Abidjan - DESS des Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique 2005
  

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Section 3 Aspects théoriques de quelques politiques réglementaires de l'UEMOA

3.1. La politique industrielle

La politique industrielle peut être définie comme l'ensemble des règles et des mesures instituées par les pouvoirs publics pour créer des conditions favorables à la compétitivité industrielle et favoriser certains secteurs considérés comme porteurs, dans le but d'accélérer la croissance économique nationale. La politique industrielle revêt une importance capitale du fait des effets d'entraînement qu'elle suscite et du rôle que joue l'industrie dans la dynamique des autres secteurs (encadré 1).

Les pays dotés de tissus industriels plus développés et de circuit de distribution plus élaborés profitent plus des effets de l'intégration que les pays à tissus industriels peu étoffés. Ceci s'explique par le jeu des avantages comparatifs défavorables à ces derniers. La loi des avantages comparatifs ou relatifs voulant que chaque pays se spécialise dans les productions pour lesquelles il dispose d'un avantage de coût relatif, c'est-à-dire pour lesquelles son désavantage est relativement le moins grand.

La mise en oeuvre effective de la politique industrielle commune de l'UEMOA permettrait d'enclencher réellement le processus d'industrialisation des économies des Etats membres. L'industrialisation étant perçue comme le processus dynamique

de transformation des interactions productives (liaisons amont/aval) permettant une intégration technico-économique et la constitution d'un tissu industriel.

6 CEA (2004), Etat de l'intégration régionale en Afrique

Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri 10

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Encadre 1 - Représentation simplifiée du rôle de l'industrie dans la dynamique des secteurs

appel de main d'oeuvre

transferts de

surplus par le jeu des prix relatifs

AGRICULTURE

INDUSTRIE SERVICES

MARCHANDS

effet de modernisation

effet d'appel

« secondarisation du tertiaire et tertiarisation de l'industrie »

ENERGIE

effet

d'entraînement

rôle moteur dans la formation des salaires

BTP

Source : Brémond et Gélédan

3.2. Le rôle de la convergence

La réalisation de la convergence au sein de l'Union vise à instaurer un environnement macroéconomique favorable au développement de l'activité économique dans tous les Etats membres de l'Union. En effet, « relativement à un ensemble de pays, la convergence est une condition nécessaire liée au pouvoir d'édifier une union économique et monétaire de manière viable » (Kassé, 2003).

L'analyse de la convergence au sein de l'Union laissent transparaître à travers les indicateurs deux aspects de politique économique essentiellement : la maîtrise de l'inflation et la politique budgétaire.

3.2.1. La maîtrise de l'inflation

La maîtrise de l'inflation dans une économie reste considérée comme un objectif primordial du fait des conséquences de la hausse cumulative du niveau des prix sur l'activité économique. Pour les keynésiens, l'inflation est avant tout un phénomène macroéconomique. La source de l'inflation se trouve dans l'incapacité de l'appareil

de production à accroître les biens fournis. Ceci peut résulter soit de l'insuffisance des facteurs productifs disponibles, soit de l'impossibilité d'accroître l'efficacité des facteurs en fonction de l'augmentation des quantités produites. En d'autres termes, la source véritable de l'inflation se trouve dans la rigidité de l'offre face à la demande. Pour les néo-classiques, le prix résultant de la confrontation de l'offre et de la demande, une source importante d'inflation réside dans le non respect des principes

Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri 11

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de la concurrence pure et parfaite. Les entraves au libre fonctionnement du marché

sont issues surtout de l'interventionnisme étatique dans l'activité économique. Les

monétaristes quant à eux estiment que l'inflation résulte d'un accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production.

La maîtrise de l'inflation est indispensable car, une inflation élevée affaiblit la capacité des économies à maintenir des conditions propices à une expansion soutenue de l'activité économique et à la création d'emploi. En outre elle peut susciter des incertitudes chez les consommateurs et les investisseurs. Par contre lorsqu'elle est relativement modérée, l'inflation peut favoriser la croissance économique, notamment en stimulant la consommation et l'investissement. Ainsi donc la maîtrise de l'inflation au sein de l'Union révèle toute son importance

(l'UEMOA recommande un niveau d'inflation d'au plus 3%), car elle permettra

d'éviter les distorsions et les écarts de compétitivité entre les Etats membres et de préserver dans son ensemble la compétitivité de l'Union.

3.2.2. La convergence budgétaire

La politique budgétaire

Divers courants de pensée économique ont analysé l'efficacité des politiques budgétaires de l'Etat. Selon la pensée orthodoxe classique, l'Etat apparaît plus comme un consommateur de richesse que comme un producteur de services non marchands. L'Etat ne contribue pas à la richesse nationale et doit donc ajuster ses dépenses à cette richesse tout en assurant certains devoirs fondamentaux comme la protection de la nation, des individus et le maintien des institutions publiques. Pour

les classiques, l'Etat ne peut durablement dépenser plus qu'il n'a de recettes au risque d'engendrer des déséquilibres dans l'économie. Le déficit, lorsqu'il est financé par création monétaire, se traduit par des tensions inflationnistes et une hausse des taux d'intérêt. Ce qui décourage l'investissement privé et entraîne un ralentissement

de l'activité économique.

Contrairement aux classiques, la pensée keynésienne prône plutôt que l'Etat intervienne dans l'économie à travers une politique budgétaire. Keynes recommande que l'Etat manipule les instruments que sont les impôts et les dépenses publiques pour moduler les oscillations de l'activité économique. A travers l'effet multiplicateur, Keynes montre qu'en période de récession, l'Etat doit augmenter ses dépenses d'investissement pour soutenir la demande effective qui agit positivement sur le volume de production et sur l'emploi. En outre, les investissements publics

(infrastructures) sont source d'externalités positives de production, une autre raison

de l'intervention publique. Ainsi, dans le cadre de la surveillance multilatérale, la réduction de la masse salariale et l'augmentation de la pression fiscale relèvent de la logique d'accroître les ressources des Etats afin de financer une politique budgétaire

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expansionniste qui s'exprime à travers l'augmentation des investissements publics

que l'UEMOA fixe à au moins 20% des recettes fiscales. Ces investissements

devraient accélérer l`accroissement de l'activité économique et encourager les investissements privés. Cette politique expansionniste se fait dans le cadre de l'UEMOA dans l'optique d'un budget équilibré ou excédentaire (critère du ratio solde budgétaire de base au PIB nominal supérieur ou égale à zéro). Autrement dit, il s'agit de stimuler l'économie sans qu'il y ait déficit budgétaire. Le théorème de Haavelmo7 établit, en effet, dans le cadre du multiplicateur keynésien, que la politique économique qui consiste à augmenter les dépenses publiques de l'Etat en

les finançant par un accroissement équivalent des recettes fiscales (équilibre budgétaire) n'est pas neutre mais permet également d'augmenter le revenu national.

La politique de désendettement

En ce qui concerne la politique budgétaire de l'Etat fondée sur l'endettement, ses

effets sur l'activité économique sont différenciés. Pour les keynésiens, cette politique incite la demande et, à travers les effets multiplicateur et accélérateur, favorise la hausse des investissements et un accroissement de la production. Mais pour les classiques, le financement du déficit budgétaire par l'emprunt reste sans effet sur l'activité économique surtout si les agents économiques sont suffisamment tournés vers l'avenir. Dans ce cas, ceux-ci anticipent une hausse future des impôts équivalant

au montant actuel de la dette publique (théorème de l'équivalence ricardienne), ce qui peut décourager les investissements et freiner l'activité économique. Dans le long terme, un fort taux d'endettement ne peut inévitablement que constituer un blocage dans le schéma de la croissance. Du fait du problème de soutenabilité que pose l'endettement, il s'avère nécessaire de préconiser des taux d'endettement soutenables. L'UEMOA recommandant sur ce point un taux d'endettement équivalent à 70% du PIB. En outre, la non accumulation d'arriérés de paiement aussi bien intérieur qu'extérieur s'inscrit dans la même logique et permet, au plan externe,

de rétablir la crédibilité des Etats membres au sein de la communauté financière internationale et de relancer l'activité économique sur le plan intérieur.

7 Du nom de l'économiste norvégien Trygve Haavelmo, prix Nobel 1989 pour sa recherche en

économétrie.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe