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Intégration régionale et promotion des investissements dans l'espace UEMOA

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par Etsri Alexandre Homevor
Université de Cocody - Centre Ivoirien de Recherche Economique et Social, Abidjan - DESS des Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique 2005
  

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Chapitre 2

Environnement réglementaire et macroéconomique

Le Traité de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine prévoit de renforcer

la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres par une harmonisation de leurs législations dans le cadre d`un marché ouvert et concurrentiel, et par la mise en oeuvre de politiques sectorielles communes dans les secteurs essentiels de leur économie. L'objectif visé est de maintenir un cadre macroéconomique assaini par la convergence des performances et des politiques économiques. La mise en oeuvre de ces législations qui visent à promouvoir le développement économique a une influence certaine sur les investissements et sur l'activité économique.

Section 1. Environnement réglementaire

1.1. Les politiques sectorielles

Les politiques sectorielles s'inscrivent dans la logique de l'intégration. Elles sont destinées à impulser le développement des Etats membres de l'Union.

1.1.1. La politique commerciale

La réalisation de l'Union douanière dans l'espace UEMOA a nécessité la mise en oeuvre de réformes fiscalo-douanières qui visent la mise en place d'un système tarifaire favorable à l'amélioration de l'allocation des ressources productives, à la compétitivité des économies et à l'intensification des échanges commerciaux intra- communautaires.

Les principaux axes des réformes ont trait à l'instauration d'une zone de libre échange par l'élimination des barrières tarifaires et non tarifaires entravant les échanges intra-communautaires, et à l'harmonisation des politiques commerciales

vis-à-vis de pays tiers par l'institution d'un Tarif Extérieur Commun (TEC).

La réglementation des échanges intra-communautaires

L'Acte Additionnel n°04/1996 de l'UEMOA met en place un régime préférentiel

transitoire destiné à régir les échanges commerciaux au sein des pays membres de l'Union. Il prévoit notamment :

Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri 14

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- la libéralisation des échanges entre les Etats membres. Les importations et

exportations des produits originaires ou fabriqués dans les Etats membres ne font

plus l'objet de restrictions quantitatives ou d'entraves non tarifaires ;

- la libre circulation entre les Etats membres des produits du cru et de l'artisanat traditionnel qui sont exonérés de tous droits et taxes ;

- la réduction de 30% des droits d'entrée pour les produits originaires8 agréés importés de pays tiers. Cette taxe, la Taxe Préférentielle Communautaire est passée à une réduction équivalente de 80% en 1999. Par l'Acte Additionnel n°04/1998 les mêmes produits bénéficient de l'élimination totale des droits d'entrée à partir du 1er janvier 2000.

- pour les produits originaires de l'Union, non agréés, une réduction de 5% des droits d'entrée applicables aux produits de l'espèce originaires de pays tiers ;

- l'institution d'un Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS) de 0,5% sur la valeur en douane des marchandises importées des pays tiers par les Etats membres de l'Union. Ce PCS est actuellement porté à 1% de la même valeur suivant l'Acte Additionnel n° 07/99. Les ressources du PCS sont destinées notamment à compenser les moins-values fiscales, c'est-à-dire les pertes de recettes subies par les Etats membres importateurs du fait de l'application du régime préférentiel. Cette compensation est prévue pour prendre fin en 2005 pour consacrer l'essentiel des ressources de la PCS au financement du programme économique communautaire et notamment des infrastructures communautaires

de base.

La réglementation des échanges extra-communautaires

Elle s'effectue à travers le Tarif Extérieur Commun (TEC). Le Tarif Extérieur

Commun a été instauré en 1998 suivant le Règlement n°02/97/CM/UEMOA et est entré

en vigueur le 1er janvier 2000. Le TEC est un tarif des douanes commun aux Etats membres de l'Union et appliqué sur les produits et marchandises originaires de pays non membres. Il comprend outre le PCS, un Droit de Douane et une Redevance Statistique (RS) de 1% sur tous les produits, exonérés ou non. Le TEC prévoit une tarification des droits d'entrée (droits de douane) selon une nomenclature des produits en quatre catégories9 :

- 0% pour les biens sociaux (catégories 0) ;

8 Sont considérés comme produits industriels originaires :

. les produits industriels dans la fabrication desquels sont incorporées des matières premières communautaires représentant en quantité au moins 60 % de l'ensemble des matières premières utilisées ;

. Les produits industriels obtenus à partir de matières premières entièrement importées des pays tiers

ou dans la fabrication desquels les matières premières communautaires utilisées représentent en quantité moins de 60% de l'ensemble des matières premières mises en oeuvre, lorsque la valeur ajoutée

est au moins égale à 40 % du prix de revient ex-usine hors taxes de ces produits.

9 Le critère principal de classification est le degré de transformation des produits.

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- 5% pour la catégorie 1 des biens de première nécessité (matière première de base,

bien d'équipement, intrants spécifiques) ;

- 10% pour la catégorie 2 des produits intermédiaires (produits ayant subi un début de transformation et nécessitant un apprêt avant tout usage) ;

- 20% pour la catégorie 3 des biens de consommation finale et des autres produits non classés ailleurs.

Le TEC comprend également des droits à caractères temporaires qui constituent des mesures de protection à l'appui du tarif normalisé à savoir la Taxe Conjoncturelle à l'Importation (TCI) et la Taxe Dégressive de Protection (TDP).

La TDP (adoptée par le Règlement n° 03/99/CM/UEMOA) est un mécanisme de protection prévue pour compenser, de façon temporaire, la baisse importante de protection tarifaire liée à la mise en place du TEC. Elle permet aux branches d'activités fortement affectées (industrie et agro-industrie) de se restructurer afin de s'adapter à l'intensification des importations induites par le désarmement tarifaire externe. Elle s'inscrit dans la logique des Etats d'impulser les secteurs productifs pour un meilleur positionnement sur le marché international.

La TCI quant à elle vise à protéger les branches dont les produits (riz et sucre notamment) sont influencés par les fluctuations des cours internationaux ou faisant l'objet de subventions de la part de certains pays.

La mise en oeuvre du TEC fait partie des moyens utilisés pour réaliser le marché

commun. Cette politique commune de tarification vise la protection et la promotion

de la production communautaire. Elle peut contribuer en outre à l'ouverture de l'Union vers l'extérieur et à lutter contre le détournement de commerce10.

Le TEC ne fait pas l'objet d'une application totale de la part des Etats membres. En effet, certains Etats gardent encore des lignes tarifaires supplémentaires ou ne reprennent pas toutes les lignes tarifaires du TEC. De même, certains tarifs nationaux laissent subsister des droits qui ne relèvent pas du TEC. Par ailleurs, « certaines entraves non tarifaires existent encore comme les normes techniques imposées par certains Etats membres aux produits communautaires, la multiplication des barrages routiers et la perception de taxes illicites sur les corridors de l'Union11 ». De plus l'intégration complète des marchés reste entravée par des productions insuffisantes

et des capacités insuffisantes dans les transports, les communications et l'énergie.

10 L'effet de détournement de commerce est une situation qui se crée lorsque l'intégration induit une

réduction de commerce plus avantageux avec les pays tiers.

11 UEMOA, Programme Economique Régional.

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Tableau 1 : Destination des exportations et origines des importations de l'UEMOA,

1994-2000 (%)

Intra-

communautaire

Reste de

l'Afrique

Union

Etats-Unis

Européenne

Autres

pays

Exportations 11,2 12,2 45,9 4,9 25,8

Importations 7,9 12 41,7 4 34,4

Source : CEA, Etat de l'intégration en Afrique

Les échanges intra-communautaires formels restent peu développés en comparaison avec les composantes des autres régions du monde. Sur la période 1994-2000, les exportations intra-communautaires n'ont représenté que 11,2% du volume des exportations totales des Etats membres de l'Union, et seulement 7,9% des importations étaient d'origine communautaire. En revanche, sur la même période, plus de 40% de ces échanges étaient à destination ou provenaient de l'Union Européenne (tableau 1).

Pour ce qui concerne les échanges communautaires de produits manufacturés, le principal pays exportateur est la Côte d'Ivoire qui effectue à elle seule, d'après le tableau 2, plus de 65% des exportations intra-communautaires. Quant au Bénin et au Mali, ils sont les principaux importateurs de produits manufacturés intra- communautaires (28,5% et 25,4% du total des importations intra-communautaire).

Tableau 2 : Exportations et importations intra-communautaires de produits manufacturés dans l'UEMOA, moyenne de 1994-1999 (en millions de dollars)

Exportations

intra-communautaires

Valeur des échanges Principaux pays

206,5 Côte d'Ivoire (135,7), Sénégal (52,9) Togo (7,4), Mali (5,7)

Importations

intra-communautaires

97,3 Bénin (27,7), Mali (24,7), Niger (14,8)

Sénégal (12,4)

Source : CEA, Etat de l'intégration en Afrique, p. 105

1.1.2. La politique industrielle commune

Le secteur industriel des pays de l'UEMOA faiblement développé ne participe que pour 12% à 27% au PIB de la région dont 7% à 26% pour l'industrie manufacturière. Les ressources de la zone restent peu transformées. Chacun des Etats membres tire principalement ses recettes en devise par l'exportation de produits primaires, agricoles ou miniers : le cacao pour la Côte d'Ivoire, le coton pour le Burkina Faso, le Mali et le Bénin, l'arachide pour le Sénégal et la Guinée-Bissau, l'uranium pour le Niger, et le phosphate pour le Togo.

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La Politique industrielle commune (PIC) adoptée par l'Acte additionnel n°05/99 et

élaborée dans le cadre du Protocole additionnel n°II relatif aux politiques sectorielles

de l'UEMOA vise à accélérer le développement industriel de l'Union. La PIC s'est fixée plusieurs objectifs. Elle vise à assurer et consolider la compétitivité des entreprises industrielles de l'Union afin de préserver et développer les capacités d'exportations des Etats membres, dans le cadre des nouvelles donnes du commerce mondial. La PIC vise également à encourager la mise en place d'un environnement favorable à l'initiative privée, la création et le développement des entreprises, en particulier des PME/PMI et favoriser la construction au sein de l'Union d'un tissu industriel fortement intégré en s'appuyant notamment sur les PME/PMI et la diversification et la densification du tissu industriel de l'Union.

La Politique Industrielle Commune est fondée sur les principes de concurrence entre

les entreprises, de coopération et de solidarité entre les Etats membres. La mise en

oeuvre de la PIC dans l'espace UEMOA devrait concourir à accélérer le développement industriel de l'Union, et permettre aux Etats membres de l'Union de combler leur retard les uns par rapport aux autres.

La Politique Industrielle Commune devrait permettre à terme, si ses objectifs sont atteints, l'émergence d'entreprises performantes, y compris communautaires, aptes à satisfaire, à des conditions compétitives, la demande intérieure, à affronter la concurrence internationale et à favoriser le progrès social. De même, la PIC permettrait la valorisation des ressources agricoles, pastorales, halieutiques et minières des Etats de l'Union, l'intensification des courants d'échanges intersectoriels

et le développement économique équilibré des différentes régions de l'Union.

La mise en oeuvre effective de la politique Industrielle Commune participe au processus de développement de l'industrie au sein de l'Union à travers la mise à niveau des entreprises et de leur environnement, le développement des structures et des programmes de promotion de la qualité et la promotion des réseaux d'informations. Ce programme contribuera à la promotion des investissements et des exportations, le développement des PME/PMI et le renforcement de la concertation

au niveau régional.

Des contraintes subsistent à la mise en oeuvre de la PIC et au développement de l'industrie dans l'UEMOA. Le poids de la fiscalité sur les entreprises dans les Etats membres, l'étroitesse des marchés nationaux et le faible niveau de développement technologique sont des freins potentiels à la réussite de la PIC. Par ailleurs, les structures de production sont inappropriées et le commerce entre les Etats de l'Union reste faible. Les entreprises nationales produisent essentiellement pour le marché interne plutôt que pour le marché régional, leur faible compétitivité ne leur offrant pas encore l'opportunité d'accéder au marché élargi. Il existe également des freins à

la libre circulation des biens, des services et des personnes à travers les frontières. Les

Mémoire professionnel HOMEVOR Etsri 18

Intégration régionale et promotion des investissements dans l'espace UEMOA

coûts relativement élevés des facteurs de production, notamment ceux de l'énergie et

l'insuffisance des infrastructures surtout dans le domaine des transports participent à

la faible compétitivité des entreprises au sein de l'Union. Une politique préférentielle sur les prix de l'électricité et des hydrocarbures est en mesure de favoriser et accélérer le développement du secteur industriel. Enfin l'insuffisance de stabilité et la déficience de sécurité juridique et judiciaire, marquée par le non respect des lois et des règlements et leur non application par les tribunaux ainsi que l'inefficacité et les lenteurs des voies de recours ne militent pas en faveur du développement du secteur industriel dans la sous région.

1.1.3. Les politiques énergétique et minière communes

La mise en oeuvre de la Politique énergétique commune comme le prévoit l'Acte

Additionnel n° 04/2001 devrait contribuer à la réduction des coûts et prix de l'énergie

en particulier ceux de l'électricité dans les Etats membres, effet favorable aux entreprises et industries de l'Union. La Politique énergétique commune va concourir

à la promotion des entreprises de services éco-énergétiques dans les Etats membres

de l'Union et à l'instauration d'un environnement favorable aux investissements énergétiques de l'Union.

La Politique minière commune de l'Union telle que définie dans l'Acte Additionnel n°01/2000 vise également à contribuer, à travers l'harmonisation des cadres réglementaires, à la diversification de la production minière, à la transformation sur place des substances minérales et à l'instauration d'un climat propice aux investissements miniers dans l'espace UEMOA. Le développement des échanges intra-africains de produits miniers couplé avec un environnement favorable est en mesure d'inciter à la création et le renforcement des industries locales et régionales

de transformation.

Toutes les politiques sectorielles communautaires nécessitent qu'elles s'inscrivent dans un ensemble cohérent, orienté vers la compétitivité et la promotion de l'investissement dans l'espace UEMOA, afin d'assurer une réorientation et une plus grande coordination des priorités en matière d'investissement.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon