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Les conséquences négatives de l'adhésion de la Chine à  l'Organisation Mondiale du Commerce, sur le secteur textile au Maroc

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par Alexandra Smadja et Badr Laboizi
ESG Paris - Marketing & Commerce international 2006
  

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C. Perspectives et recommandations

1. Les solutions apportées par l'OMC

La fin du système des quotas en janvier 2005 a donc eu pour principale conséquence de reconfigurer le secteur textile-habillement dans le Monde, au bénéfice de pays comme la Chine ou l'Inde, et au détriment des pays les plus pauvres.

De nombreuses demandes émanant principalement des pays du Sud, ont été faites à l'OMC, dans le but de prolonger ce système de contingentement des exportations.

En effet, les conséquences pour ces pays sont lourdes et ne vont qu'empirer au fur et à mesure des années, tant du point de vue économique que du point de vue social. Toutefois, la probabilité pour qu'un accord de prolongation des quotas soit signé par l'OMC reste mince dans le sens où cela nécessiterait la signature des 148 pays membres, dont la Chine et l'Inde.

Par ailleurs, lors de la signature de l'Accord sur les Textiles et les Vêtements, il a été prévu une sorte de clause impliquant « un mécanisme de sauvegarde transitoire », en faveur des pays pouvant subir un préjudice grave suite à la fin des quotas.

De ce fait, un pays qui considère que la très forte croissance des importations provenant d'un pays plus compétitif aura un effet dévastateur sur sa propre industrie (celle-ci fabriquant des produits similaires ou concurrents), aura la possibilité de limiter le pourcentage de ces importations.

Cette limitation ne pourra être effective qu'en fonction de certains critères ; voici, de manière exacte, ce que stipule l'OMC :

« Cette mesure de sauvegarde peut être appliquée sur une base sélective, pays par pays, par accord mutuel ou, si aucun accord n'est intervenu au cours de consultations dans un délais de 60 jours, de manière unilatérale. Cette limitation ne peut pas être inférieure au niveau des importations en provenance du pays exportateur au cours des douze derniers mois et ne peut être maintenue que pendant trois ans au maximum. »

Ce recours au contournement des quotas aura attiré les Etats-Unis et l'Union Européenne, qui craignent tout deux, pour leurs emplois (environ 2,7 millions de travailleurs dans le secteur dans l'Europe des 25). Ainsi, ayant constaté une hausse de 1000% des importations de certains produits par la Chine (robes de nuit, soutien-gorge et robes), les Etats-Unis ont donc décidé d'utiliser leur possibilité de limitation des importations. Cette clause de sauvegarde aura également été utilisée par l'Union Européenne dès que celle-ci a constaté qu'entre 2001 et 2003, la valeur des importations en provenance de Chine avait presque doublé.

 
C'est pour faire face à cette situation que la Commission européenne, au nom de tous les États membres, a conclu le 10 juin dernier un accord avec la Chine qui permettra de contrôler et de limiter les importations de certains textiles chinois vers l'UE jusqu'à la fin 2008.

2. La reconversion du Maroc est-elle possible ?

Les quatres filières sur lesquelles le Maroc doit miser :

Maille :

Une des spécialités marocaine est la maille circulaire (T-shirts et polos). Mais aujourd'hui la production est trop basique et il faut faire des adaptations pour faire évoluer la production vers des produits à forte valeur ajoutée.

L'industrie doit tisser des cotons plus élaorés pour se démarquer par rapport à la production asiatique. Le parc de métiers circulaires est puissant, mais doit bénéficier d'une forte adaptation pour satisfaire l'évolution souhaitée vers la mode.

C'est ce même shéma d'évolution que doit suivre le tricotage réctiligne (pulls) en changeant son parc de machine pour monter en gamme.

Chaîne et trame :

Les vêtements chîne et trame ont une marge de progression importante. Le chaîne et trame souffre d'un manque de tissu locaux, tournés vers le denim et le tissu d'ameublement : on éstime la production de tissu vestimentaire à 15 millions de mètres, alors que les besoins découlant de la production de vêtement atteingnet 300 millions de mètres. Dans ces conditions il ne serait pas dérésonnable que le Maroc envisage de produire jusqu'à 100 millions de mètres de tissus vestimentaires. C'est en effet sur le tissu et l'ennoblissement que se jouera la capacité du Maroc à monter en gamme.

Jean et Sportswear :

Le Jean est cité en premier par les donneurs d'ordre internationnaux comme spécialité marocaine. Pourtant, le volume exporté en Europe est aujourd'hui très largement surpassé par les livraisons Turques et Tunisiennes. Le potentiel est donc très important, d'autant plus que le Jean entraine avec lui dans son sillage un chiffre d'affaires de vêtements sportswear estimé à deux fois celui du pantalon jean proprement dit. Ce segment qui inclut des vêtements de chaîne et trame et de maille, progresse au détriment du vêtement plus formel. On peut donc dire que le Jean est une locomotive pour tout le secteur.

Tissu d'ameublement et linge de maison :

Le textile de maison est lui aussi un vecteur potentiel identitaire fort pour le Maroc, très clairement relié au « salon marocain » et à l'artisanat. L'avenir de ce secteur requiert une réfléxion pointue sur la distrribution qui permettrait de déféndre le marché intérieur et de construire l'exportation. La valeur ajoutée est rechercher d'abord dans le produit fini avant de songer à des dévelopements importants de production textile (tissage, filature). Le choix d'une création étayée par un marketing lucide est la seule voie de survie.

Les entreprises doivent se regrouper  :

La taille des entreprises est un handicap. Elles restent au Maroc encore trop petites, alors que pour satisfaire les besoins de plus en plus grands et diversifiés, la grande distribution préfère les grands fabriquants et disposant de capacités de productions de plusieurs produits.

Le secteur doit diversifier ses débouchés :

Aujourd'hui 90% de la production marocaine du textile habillement est exportée vers l'Europe ce qui rends le Maroc particulièrement sensible aux variations conjoncturelle de la demande de l'Europe. Il faudrait donc avoir de nouveau clients. Aujourd'hui le marché Américain semble très ouvert suite à la signature de l'accord de libre échange entre le Maroc et les Etats-Unis. La signature de cet accord donne en effet un avantage aux produit marocains d'environ 30 % sur leurs concurrents Chinois. De plus le savoir faire acquis par les marocains au contact de l'Europe semble intéresser les Etats-Unis.

Le Maroc pourrai aussi jouer une autre carte celle des pays Arabes, notament ceux du Moyen-Orient, dont il dispose d'une bonne connaissance et proximité linguistique.

Be the « second Best »:

On remarque que sur les produits non soumis aux quotas, l'évolution des importations américaines des produits chinois est passée de 9% à 70% entre 2001 et 2004, et qu'elle se stabilise à 70%. On peut donc imaginer que la Chine et l'Inde ne pourront pas aller aux delà des 70 % observer aux Etats-Unis. Il faut donc que le Maroc se positionne comme le « deuxième meilleur ».Le Maroc pourra par exemple récupéré les parts de marché que la Pologne laissera quand se salaires augmenteront.

Le Maroc a besoin de tissu :

L'étude de l'institut français de la mode commandée par l'AMITH en 2003 révèle que l'insuffisance de matière première sur place a fragiliser la confection.

Le textile et la confection n'ont jamais avancés ensemble.

L'industrie textile locale s'est contenté d'un lucratif marcé intérieur à l'abri des barrière douyanière. Son faible développement, tant quantitatif que qualitatif, a contraint la confection locale et les donneurs d'ordre à faire leur sourcing à l'extérieur.

Recevoir les nouvelles délocalisations :

Les délocalisation industrielles sont inéluctables en Europe et le Maroc aspire à les recevoir. C'est ainsi que le Maroc éspère développer entre autre son industrie textile.

De la survie du textile européen dépend étroitement celle de toute la filière confection marocaine car faute de tissus à proximité, le Maroc serait obligé d'aller les chercher plus loin et perdrait son avantage compétitif fondé sur la réactivité.

Réduire les délais de livraisons :

Aujourd'hui les grandes distributions préfère travailler en flux tendu. Notre proximité géographique devrait favoriser les séries courtes et permettre un achalandage réactif aux variations de la demande. En effet Zara par exemple suit les ventes grâce à l'informatique. Lorsqu'un modèle marche il faut en produire très rapidement.

Il faut donc arrivé à produire les produits en sous traitance en 15 jours et 4 semaines pour les produits fini.

Le sourcing extérieur :

D'après l'institut français de la mode il serait trop tard pour développer le textile et il serai préférable de faire ses courses ailleurs pour chercher des matières à traiter par une industrie d'ennoblissement, de « converters » ou de « marketers ». Délavage, grattage, flammage, teinture,etc. ; tous ces « mauvais traitements» que l'on fait subir au Jeans et dont les jeunes sont si friands en Europe.

Vu que le Maroc a signé un accord de libre échange avec la Turquie, qui a développé un secteur textile solide, le Maroc entend bien s'appuyer sur eux pour la fourniture des tissus.

Sortir par le haut  en montant en gamme :

Il faut investir dans les circuits de distribution dans les nouvelles technologie de l'information pour optimiser les moyens et permettre une meilleur gestion des commandes et délais d'exécution, le B to B, le design, la mode. Passer de la sous traitance (qui bride les initiatives des producteurs) à la co-traitance (relation plus équilibrée entre l'acheteurs et confectionneurs qui laisse plus de place à la qualité, la créativité et la recherche de valeur ajoutée) et la production de produits fini remonter en gamme et différencier l'offre ceci passe par des activités « d'ennoblissement », il faut investir dans R&D et mettre en oeuvre des cycles de formation aux différents niveau de qualification.

Des considérations éthique et environnementale :

D'importante mesures ont été prise par les producteurs marocains ces dernières années concernant les considérations éthiques, social et environnementale. Les grandes marques devrait être sensible à ça.

Constitution d'un pôle et d'un marché pan-euroméditerranéen :

La constitution d'un tel pôle ( composé de l'UE, Roumanie, Bulgarie, Afrique du nord et de la Turquie) permettreait des échanges plus fluide et plus performant. Cette fluidité devrait permettre d'apporter une réponse plus adaptée aux exigences du circuit court, tandis que l'harmonisation des règles d'origine serait de nature à privilégier les approvisionnements de proximité ce qui prolongera les systèmes de protection après les quotas en quelques sorte.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault