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De l'être politique au droit à la politique: un essai de compréhension du sens de la politique chez Hannah Arendt

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par Tshis Osibowa Godefroy TALABULU
Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius - Bachelier en philosophie 2007
  

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CHAPITRE DEUXIEME : L'ETRE POLITIQUE

Nous examinerons, dans ce propos, la thèse de H. Arendt sur la définition de l'homme par rapport à la politique : C'est dans la mesure où l'homme prend conscience de ce qu'il est qu'il peut s'assumer et penser son accomplissement. Pour ce faire, nous ferons appel à la pensée antique et son impact dans le monde contemporain. Nous resterons fidèle à H. Arendt elle-même qui, dans sa démarche, commence par affronter, pour ainsi dire, Aristote et Platon à travers leur conception de l'homme (et par ricochet du citoyen) pour enfin montrer la nécessite, pour penser véritablement la politique, de les associer. Ici, nous partirons de La condition de l'homme moderne pour finir dans La vie en esprit.

II.1. Du bios théôretikos au bios politikos : Platon et Aristote

a. le Bios théôrètikos

Platon, dont la pensée peut être considérée comme fondement de la tradition métaphysique, marque une claire distinction entre deux formes de vie : la vie active et la vie contemplative. Ces deux formes sont hiérarchisées de telle sorte que la seconde soit supérieure à la première. Pour Platon, non seulement l'action est inférieure à la contemplation, mais sa dignité spécifique s'épuise dans l'aide qu'elle procure aux fins contemplatives. Elle n'est donc qu'un moyen au service de la contemplation. Il s'agit là de l'antagonisme entre la pensée et l'action, la vérité et l'opinion, les idées et les apparences, la philosophie et la politique, entendue comme ce qui s'occupe de la polis, des affaires humaines.

Et depuis Platon, la philosophie et la politique n'ont cessé de s'éloigner, nourrissant même l'une à l'encontre de l'autre une hostilité croissante. La philosophie était considérée comme la science des vérités éternelles par laquelle l'homme s'accomplit, tandis que la politique, reléguée au rang de l'opinion, n'était qu'un moyen pour assujettir l'homme aux fins basses et vaines. De plus en plus, la tradition, à la suite de Platon, s'était concentrée sur l'homme et non plus sur les hommes, c'est-à-dire, privilégiant le bios théôretikos par rapport au bios politikos et interprétant le lien entre gouvernants et gouvernés à partir de purs rapports de domination à la violence.

En effet, pour la pensée platonicienne, il faut privilégier l'homme dont la seule contemplation conduit à la vérité. Le bios théôretikos ou la vie contemplative est donc source de vérité. Il faut s'éloigner de la polis, entrer dans la solitude de soi pour s'élever enfin dans la contemplation. Il est de l'essence de l'homme de tendre, dans la solitude et la retraite, vers la contemplation. Cela suppose qu'on assujettit le monde au seul souci de l'élévation vers les idées. De ce fait, Platon ressent un grand ennui face à la pluralité qui porte atteinte à la solitude, et qui rendrait compte du privilège accordé à la vérité (aletheia) sur l'opinion (doxa) qui nous rend dépendants les uns des autres.

Par ailleurs, nous dit H. Arendt, cette dénonciation platonicienne de la « doxa » s'expliquerait en outre par le fait que Socrate s'est révélé incapable de persuader ses juges de son innocence et de ses mérites.

Le discrédit de l'opinion englobe ainsi la persuasion (peithein), forme spécifiquement politique de la parole, la faute de Socrate ayant consisté en ce qu'il a continué à s'adresser à ses juges dans la forme de la dialectique, c'est-à-dire du dialogue entre deux personnes, sa vérité devenant une opinion parmi d'autres, alors que pour persuader une multitude, c'est-à-dire régner sur ses opinions, il faut lui faire violence.11(*)

Il convient donc de circonscrire l'exaltation platonicienne de bios théôretikos, nous dit H. Arendt, dans le contexte d'une affaire politique, le procès et la condamnation de Socrate. Dès lors, l'ambition arendtienne est donc de s'interroger sur le domaine politique, négligé par Platon et sa suite, mais qui semble être inhérent à l'homme.

* 11 Courtine-Denamy S., Op.cit., p. 140

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