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Emploi des modaux will et would dans les subordonnées en when en anglais contemporain( Télécharger le fichier original )par Julie TEISSEIRE Université de Nice Sophia Antipolis - Master 2007 |
2. Cas où l'emploi de will / would est possible, mais peut être en balance avec un autre système de temps dans une subordonnée en when.Dans la majorité des cas où l'emploi de ces deux modaux est possible, il est également licite d'avoir recours à d'autres structures, sans que cela induise un changement de signification, à l'inverse des cas étudiés dans notre première sous-section. Ce point fera l'objet de cette sous partie. Nous développerons notamment l'hypothèse de B. GUILLAUME selon laquelle l'emploi de will / would dans les subordonnées en when est avant tout un choix énonciatif,59(*) l'utilisation d'un autre temps ayant une portée différente. Nous traiterons ici des types de subordonnées en when dans lesquelles will / would et d'autres systèmes temporelles peuvent être envisageables, mais pas nécessairement interchangeables.60(*) Nous nous pencherons notamment sur le cas des subordonnées relatives déterminatives, des subordonnées nominales et de certaines subordonnées temporelles.
a. Le cas des subordonnées relatives.61(*)Dans notre première sous-section consacrée aux cas où l'emploi de will / would s'avère approprié, voire obligatoire au sein des subordonnées en when, nous avons évoqué un certain type de relatives régi par cette règle. Or, le lot des subordonnées relatives déterminatives, ou restrictives, est tout autre: ces propositions peuvent invariablement employer les auxiliaires de modalité will / would et / ou62(*) un autre système temporel, comme le montrent les exemples suivants: [16] You will live to see the day when China is / will be an economic superpower. [17] There would be a time when we wondered / would wonder whose fault it was. [18] Soon after that there would be a time when there would apparently going to be / was apparently going to be a war in our country, but fortunately that could be prevented. [19] She expected he would do it on a day when she herself would be / was absent. [20] We hoped that the coming year would be the year when the long expected treaty was signed / would be signed. [21] At least he would put off the moment when she had to meet all those people and the worse moment when she would be alone with Paul. Ces exemples montrent une interchangeabilité quasi-systématique des deux systèmes temporels, l'énoncé [21] mis à part. Il est important de noter que l'emploi du présent ou du prétérit n'est pas temporel ici, mais aoristique.63(*) Ces énoncés permettent à l'hypothèse de B. GUILLAUME de prendre tout son sens, si l'on prend le temps de considérer le changement de sens induit par un changement de système temporel. Will et would dans ces énoncés mettent en évidence la distance entre la situation présente et la situation visée, tandis que l'emploi du présent simple ou du prétérit montre qu'il n'y a aucune prise en compte du moment d'énonciation. De même, si les subordonnées relatives en when employant will / would marquent ici tout au plus des assertions dites différées, l'emploi d'un temps à valeur modale du certain -donc d'un temps de l'assertion- indique que les événements décrits dans les subordonnées auront nécessairement lieu -c'est le principe de « certainty ». L'exemple [21] est particulièrement intéressant, car il diffère des autres spécimens à l'étude ici. Il présente en effet un énoncé dans lequel on a à la fois une subordonnée en when couplée au prétérit -au moyen d'une construction modale, « had to »- et une autre employant would. Il semblerait que would eût été adéquat dans les deux subordonnées en when, toutefois, l'emploi de « had to » au sein de la première nous permet de nous en passer, cette construction étant modale et évoquant en outre la contrainte qui pèse sur le sujet de l'énoncé. Il y a donc bien prise en compte du moment d'énonciation dans les deux subordonnées en when, même si la première a recours, pour ce faire, à un autre auxiliaire de modalité. Ainsi, certaines subordonnées relatives admettent à la fois will / would en leur sein et le système présent simple / prétérit. Toutefois, il faut faire remarquer que l'emploi de will / would s'impose au sein de telles subordonnées si la principale ne fait pas elle-même référence à un temps à venir, ce rôle étant alors porté par la subordonnée en when, comme le montre l'exemple ci-dessous: [22] Oh no! I've learnt he has left New-York just one week before the day when I will be there! Cet énoncé nous met en présence d'un will qui semble indiquer que, assurément, je ne suis pas encore à New-York. L'emploi du présent simple, ici, indiquerait que je suis bien à New-York, où je pensais retrouver le sujet masculin évoqué, mais que celui-ci a quitté New-York une semaine avant mon arrivée. Il y a donc un changement de sens indéniable cette fois -contrairement au changement de sens bien plus subtil présenté dans les six exemples précédents-: pour faire référence à un temps postérieur au moment de l'énonciation, will / would s'impose donc dans des subordonnées déterminatives lorsque la principale ne donne aucune indication temporelle « à venir ». Cela nous permet de nous pencher sur une enquête socio-linguistique réalisée en 1987 au Texas, dénommée The Austin Survey,64(*) au cours de laquelle T. LATTES fut amené à interroger 67 personnes quant au choix possible entre les deux systèmes temporels à l'étude ici. L'énoncé était présenté de la manière qui suit: [23] In order to complete the job, I need to return when you a) will be here. A noter que l'échantillon de personnes interrogées pouvait offrir plus d'une réponse. Le résultat est tout à fait fascinant: il s'avère que 43 personnes jugent la réponse a) satisfaisante, tandis que 45 sujets considèrent la réponse b) comme tout à fait acceptable. Ainsi, le choix de l'un ou de l'autre des possibilités n'est pas explicitable par les données statistiques, les deux valeurs étant très proches. Toutefois, ici encore, la différence de sens est évidente: l'emploi de will montre qu'assurément, le « you » de l'énoncé n'est pas là au moment de l'énonciation et que sa présence s'avère une condition indispensable au retour de l'énonciateur -condition sans laquelle ce retour est jugé inutile; l'emploi du présent simple, au contraire, évoque un lien beaucoup plus lâche entre les deux propositions, le « you » de l'énoncé n'étant pas forcément « here » au moment de l'énonciation, mais cela n'est alors qu'implicite. Nous avons choisi de faire figurer les données de cette étude dans cette section précise du présent mémoire car d'un point de vue morpho-syntaxique, la subordonnée peut s'analyser à la fois comme une relative dont l'antécédent aurait été élidé -« I need to return at a time when you will be / are here »- et comme une « vraie » temporelle -celle-ci constituant dès lors un autre exemple de possibilité d'emploi de will / would dans ce type de subordonnées. * 59 Le terme de « choix » s'avère particulièrement pertinent ici, car il s'agit dans la plupart des exemples présentés dans cette section d'une véritable alternative entre les deux systèmes. * 60 Quand l'interchangeabilité sera possible, le système temporel employé dans l'énoncé original sera donné en premier. * 61 Cette sous-section a fait l'objet d'un commentaire dans notre premier sous-chapitre, toutefois, nous verrons ici que d'autres types de subordonnées relatives -les déterminatives- posent l'emploi de will / would comme éventuel mais pas obligatoire. * 62 En effet, certaines peuvent employer à la fois will / would et les présent simple / prétérit, tandis que d'autres ont recours à l'un ou l'autre de ces deux systèmes. * 63 Le concept d'aoristique a été redéfini par A. CULIOLI. Il renvoie à l'opération de rupture (notée ) entre le temps de l'événement (Te) et le temps du repère-origine (T0) tel que Te T0. * 64 Tony LATTES, The Austin Survey, 1987. * 65 C'est nous qui mettons en gras. |
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