b. Le cas des subordonnées nominales.
Ces propositions ont la particularité de ne jamais
servir de repère à l'énoncé et d'être
indépendantes d'un point de vue temporel. Il est dès lors tout
à fait acceptable de rencontrer will et would au sein
de ses subordonnées, toutefois le présent simple et le
prétérit y sont tout aussi licites:
[24] I will save my money for when I need / will
need it.
[25] Tomorrow will be when I will tell / tell
him the truth.
[26] Next Tuesday. That will be when I hand in / will
hand in my paper.
[27] It's when he will be / is three years
old that it'll be the best time to get him inoculated.
Assurément, l'emploi de l'un au l'autre des
systèmes ne semblent pas poser problème. On retrouve simplement
la même nuance de sens que précédemment quant à la
certitude -exprimée par le présent simple dans les exemples
ci-dessus- ou la simple éventualité -évoquée par
will- de la validation de la relation prédicative portée
par la subordonnée en when. Notons néanmoins que dans la
plupart des cas, le présent simple sera de préférence
utilisé dans la subordonnée en when lorsque la
proposition principale est au présent, tandis que will sera de
mise le cas échéant.
c. Le rare cas des « vraies »
subordonnées temporelles où l'emploi de will / would
s'avère possible.
Comme nous avons pu le voir lors de notre exploitation de
The Austin Survey, certaines subordonnées temporelles peuvent
admettre l'emploi de will / would si celui-ci confère
alors à l'énoncé une véritable nuance de sens par
rapport au présent ou au prétérit -voir à ce sujet
l'exemple de T. LATTES, qui peut être analysé comme une
« vraie » temporelle. Il existe de rares exceptions
où l'emploi de will / would semble même
être obligatoire pour signaler la postériorité d'un
événement par rapport à un autre si la forme verbale
exprimée dans la principale ne suffit pas à exprimer cette
relation. Considérons à ce titre l'exemple suivant,
déjà cité dans notre second chapitre:
[28] Penny McAllister's parents welcomed the decision but
insisted the verdict should have been murder and the sentence life. `Our
daughter would have been 29 years old when this person will be
walking the streets again,' said 51-year-old Norman Squire at his home in
Arundel, West Sussex.
Cet énoncé s'avère être le plus
précieux de notre corpus, de par sa configuration unique. Il permet
à lui seul de remettre en cause l'idée selon laquelle
will et would sont invariablement exclus des
subordonnées en when dites « vraies »
temporelles. En effet, le doute n'est pas permis quant à la classe
grammaticale de cette subordonnée: il ne s'agit pas d'une relative sans
antécédent, ni d'une occurrence d'un will à
valeur de volition ou générique. Nous avons dans la principale un
irréel, un cas rare de « passé dans le
futur », les parents de la jeune fille assassinée se projetant
dans un avenir fictif où leur fille serait toujours vivante, et
où son assassin serait libre. Or, l'événement
évoqué dans la subordonnée en when, soit la
remise en liberté du meurtrier, est bel et bien validé ici,
tandis que la principale nous présente un fait irréel,
imaginaire. Il n'y a donc pas de repérage possible ici,
l'événement de la principale ne pouvant être validé,
et donc ne pouvant pas non plus être repéré par rapport
à la subordonnée en when.
Cet énoncé est le seul à
présenter un cas aussi tranché de subordonnée temporelle
employant will, ce qui est certainement dû au fait qu'il nous
présente une occurrence de « passé dans le
futur », une projection imaginaire, non repérable par rapport
à une subordonnée en when validée dans le futur.
Toutefois, nous verrons dans notre troisième sous-chapitre que ce cas
reste exceptionnel, les autres subordonnées temporelles en when
excluant pour leur part will et would.
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