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La problématique de la mise en oeuvre du DSRP par les collectivités locales au Bénin

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par Laurence Herédia et Cica Mathilda DADJO
Université d'Anvers - Master en gouvernance et développement 2004
  

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3.2.2 La prise en compte des différences de potentialité.

Les niveaux de développement sont généralement très inégaux dans la plupart des pays en développement et se traduisent par des disparités marquées entre régions, ou entre zones urbaines et rurales. Au risque d'accentuer les disparités régionales, le cadre institutionnel de la décentralisation doit prendre en compte ces différences de potentialité dans l'attribution des compétences aux collectivités. De plus, quelles que soient leurs capacités, les collectivités locales ont toutes besoin du soutien de l'Etat pour mieux accomplir leurs tâches.

3.2.2.1 La décentralisation asymétrique.

La prise en compte des différences de capacités et de ressources des collectivités amène a une différenciation des fonctions et roles des collectivités locales : c'est la décentralisation asymétrique (PNUD, 2002 : 5).

Au Bénin, la prise en compte des disparités entre les différentes communes s'est traduite par la création de trois communes a statut particulier, a Cotonou, Porto-Novo et Parakou qui sont les trois plus grandes villes du pays. Les facteurs pris en compte pour cette décentralisation asymétrique sont la taille et l'autosuffisance budgétaire

11 ~rticle 57 de la loi 98-007 du 15 janvier 1999 et article 108 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999.

12 Les modalités de fonctionnement et de gestion des prêts du fonds de solidarité et de l'institution de financement des communes sont fixées par l'Etat ainsi que celles de la coopération décentralisée.

des collectivités locales. Concrètement, la différence entre les communes a statut particulier et les autres communes se traduit par une augmentation des attributions du maire et des compétences propres de la commune.

Ce système permet uniquement d'octroyer plus de compétences et donc plus d'autonomie aux collectivités locales qui ont les moyens de les assumer. Mais la décentralisation asymétrique devrait également permettre de venir en aide de manière spécifique aux collectivités les moins nanties, et la création des trois communes a statut particulier ne prend donc pas encore en compte toute la diversité des situations des collectivités locales. En effet, a l'intérieur du groupe des collectivités locale ordinaires)> il existe encore une très grande variabilité en terme de population, d'étendue et surtout de ressources. Le système de péréquation horizontale du fonds de solidarité intercommunale aurait favorisé une meilleure prise en compte de ces disparités spécifiques dans le cadre de la décentralisation (PNUD, 2003 b:104).

Les communes les plus démunies ont donc plus quejamais besoin du soutien de l'Etat afin d'assumer leurs fonctions.

3.2.2.2 Le soutien de l'Etat central.

Le soutien de l'Etat aux collectivités décentralisées est un principe constitutionnel consacré par l'article 153 de la constitution du 11 décembre 1990 en ces termes : F l'Etat doit veiller au développement harmonieux de toutes les collectivités territoriales sur la base de la solidarité nationale, des potentialités régionales et de l'équilibre interrégional )>.

Ainsi, la prévoit que dans l'exercice de leurs compétences, les communes peuvent solliciter les concours des services techniques de l'Etat13. Sur le plan financier, le soutien de l'Etat passe par ses dotations, sa contribution au fonds de solidarité intercommunale et a l'institution de financement des communes14. Par ailleurs, sur le plan institutionnel, il a été crée deux structures de soutien a la mise en uvre de la décentralisation et aux collectivités locales ; la mission de décentralisation et la maison des collectivités locales.

La mission de décentralisation placée sous l'autorité du ministre chargé de l'administration territoriale a pour role de proposer au gouvernement une stratégie

13Article 108 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999. 14Article 56 de la loi 98-007 du 15 janvier 1999.

globale pour la mise en uvre efficace, la gestion dynamique et réaliste des réformes de l'administration territoriale. La maison des collectivités locales quant a elle est chargée d'apporter un appui aux collectivités locales par la mise au point d'outils d'aide a la décision et l'animation d'un réseau de conseil et d'assistance aux communes.

Ces deux structures initient plus d'activités que la direction générale de l'administration territoriale chargée du suivi et de l'accompagnement des collectivités territoriales mais également de la formation technique et du recyclage des agents des collectivités territoriales.

Enfin, une disposition spéciale prévoit pendant une période de trois ans a partir de la mise en place des communes un soutien budgétaire de l'Etat aux communes dont les ressources financières se révèleraient insuffisantes pour l'équilibre de leur budget de fonctionnement15. Jusqu'en 2005, les collectivités locales bénéficieront donc de cet appui de l'Etat mais il n'est pas sUr qu'au bout de ces trois années les collectivités les plus pauvres soient effectivement en mesure de prendre intégralement en charge leur propre fonctionnement.

Des analyses faites qui précèdent il résulte que, le processus de décentralisation est encore a ses débuts et comporte encore des limites notamment en ce qui concerne:

· la clarification des r0les et compétences entre l'Etat et les collectivités locales;

· le niveau d'interventionnisme de l'Etat;

· l'autonomie réelle des communes eu égard aux faibles moyens financiers dont disposent la plu part des communes;

· la participation effective des citoyens a la prise de décision;

· le transfert effectif des compétences aux autorités locales.

Malgré ces insuffisances, les collectivités décentralisées sont appelées a jouer un r0le important dans la lutte contre la pauvreté notamment en ce qui concerne la mise en

uvre des stratégies de réduction de la pauvreté. Pour une réussite de la lutte contre la pauvreté, les communes et municipalités béninoises devront donc malgré leurs handicaps s'investir dans la mise en uvre de ces stratégies définies au niveau national.

15 L'Etat se doit d'assurer le bon fonctionnement de toutes les communes par des subventions et crédits spéciaux inscrits annuellement au budget national. Article 184 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999.

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