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La Répression de la concurrence déloyale en République Démocratique du Congo : cas de la ville de Bukavu de 1996 en 2006

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par Justin BAHIRWE MUTABUNGA
Université Catholique de Bukavu (UCB) - graduat en Droit 2006
  

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§2. Le rôle de la commission de la concurrence et la police du commerce.

A. La commission de la concurrence.

Le siège de la matière demeure l'ARRETE DEPARTEMANTAL DENI/CAB/06/013/87 portant création et fonctionnement de celle-ci. Les membres de cette commission étant au même moment agents de l'administration publique commis à cette fin, tel qu'indiqué aux articles 25 et 26 du décret-loi relatif aux prix, tous les pouvoirs reconnus aux OPJ leur sont communs également dans le but de mener à bon port leur mission.

Malheureusement, à Bukavu, pour ne pas citer tout le pays en général, cette commission n'est restée qu'une lettre morte ; elle n'a jamais fait l'objet d'une certaine matérialisation. Alors que le législateur donne à la commission de la concurrence la mission de veiller au respect par les opérateurs économiques de la libre concurrence, voire le pouvoir de sa compétence, la réalité sur terrain, comme annoncé ci-avant, n'est que contraire.

Jusqu'à la date du 10 juillet 2006, date à laquelle nous effectuions notre décente à la Division de l'Economie Nationale, cette commission n'avait jamais été instituée. C'est ce qui explique le pourquoi des prix anormaux observés du jour le jour à Bukavu.

Ceci étant, nous allons pas nus éterniser sur un aspect presque inexistant. Nous allons plutôt nous référer à la commission de la police du commerce qui, au moins, intervient d'une manière intermittente selon le gré du gouvernant en place.

B. La Commission de la police du commerce.

Sa base légale demeure l'Ordonnance n° 83-178 du 28 Septembre 1983. Au regard de son art.3, litera a : « Elle est chargée de veiller d'une manière permanente au respect de la législation économique et commerciale par les opérateurs économiques... ».

Litera b : « A cet effet, elle recense les textes en vigueur, en assure une large diffusion et en propose les modifications éventuelles ».

Mettant en relief ce qui est observé sur terrain, le but du législateur est loin d'être atteint. Ceci s'explique par le fait que, sans avoir aboutit à sa mission propre à lui reconnue par le législateur, la commission de la police du commerce exerce à la fois celle de la commission de la concurrence.

Des sources sures de la Division de l'Economie renseignent que, la Commission de la police du commerce fonctionne d'une manière intermittente à Bukavu. Le pouvoir de sa constitution étant laissé au Gouverneur de Province, celle-ci est donc instituée selon que le gouvernant le souhaite ou non : ce qui est une aberration.

A la question de savoir comment alors les agents de cette commission parviennent-ils à lutter contre la concurrence déloyale à Bukavu, notre source situe le problème à plusieurs niveaux :

1. Au niveau de l'ingérence : Un agent du quatrième bureau chargé de la concurrence à la Division de l'Economie qui s'est confié à notre interview décrit un cas concret qu'il a vécu les mois passés au marché central de Kadutu : « il est 11heures, dit-il, je suis en mission d'inspection, d'un coup je tombe sur des marchands qui réamballent des marchandises à provenance inconnue dans des cartons bien identifiés en vue de les expédier dans des fins fonds de la Province... » Voulant réagir, poursuit-il, les injonctions furent nombreuses ; quoi qu'il en soit, j'étais parvenu à exiger à la personne concernée de cesser de ce pur acte de concurrence déloyale qui consistait dans le fait d'utiliser la marque d'autrui afin de faire croire à la clientèle que l'origine de la marchandise était celle des emballages concernés.

2. Au niveau des grands commerçants : A la question de savoir si concrètement à Bukavu il n'existe pas des victimes des actes de la concurrence déloyale qui saisissent ladite police, notre source nous a rassuré que : « l'on enregistre des plaintes faisant état de la concurrence déloyale mais celle-ci n'est pas trop aigue... ». c'est le cas des Sociétés commerciales DATCO et KOTECHA, qui ont des marchandises dans lesquelles elles se considèrent comme monopoleuses. Il s'agit du riz, de la farine de formant, du lait, de l'huile végétale, des tomates, etc. tout autre concurrent qui ose s'introduire dans ce commerce subit la foudre de ces grosses puissances économiques à Bukavu. Cela se réalise par la pratique des ventes à perte développée précédemment, ayant pour but d'éliminer le concurrent dans la course.

3. Au niveau de l'Etat : La grande part de responsabilité incombe à l'Etat. Ceci se traduit par le fait que les textes sont institués mais les moyens réels d'action ne sont pas disponibilsés : ce qui explique l'inefficacité de la répression sui generis reconnue à l'Administration dans la lutte efficace contre la concurrence déloyale. Il est donc grand temps pour que l'Etat songe à mettre de l'ordre dans ce domaine, surtout pour protéger les consommateurs.

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