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Communication politique et communication électorale sur l'Internet

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par Marjorie Pontoise
Université Panthéon Assas Paris II - Master 2 Recherche Droit de la communication 2007
  

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3. L'INTERACTIVITÉ : nouvelle alternative de la communication politique en ligne

En investissant le Web, les partis tentent de revaloriser leur image et cherchent à capter un public qui tendait à leur échapper. L'Internet leur ouvre de nouvelles voies de communication et revitalise un débat politique souvent verrouillé ou formaté. L'Internet se propage en même temps que se produit une mutation du militantisme, mieux encore, l'Internet accompagne et soutient ce changement. Il y a peu de temps encore, les équipes dédiées aux sites de partis adoptaient la technique du « show-room » pour mettre en ligne des produits de communication qui existaient déjà. De leur côté, sans consignes particulières, les militants et sympathisants inondaient la toile de messages politiques spontanés. A partir du moment où l'Internet est devenu un objet de mobilisation politique, au tournant des années 2000, les partis ont voulu contrôler l'expression et investir l'espace pour l'occuper. Aujourd'hui, ce n'est plus le militant qui s'exprime directement, c'est le parti qui lui demande d'observer blogs et forums, et c'est le parti (toute proportion gardée) qui codifie l'utilisation du message.

L'e-militantisme a ainsi pris forme28(*) : tout est fait pour que le site partisan casse avec l'image que l'on prête habituellement au parti politique, le modèle suivi est celui du média en ligne structuré par une charte graphique précise. On reprend la même présentation d'un article, la même police de caractères, on établit une hiérarchie de l'information et des barres de navigation interactive, le tout pour que l'internaute ne fasse pas de différence entre les deux types de services. Or, sur un site politique, ce n'est pas la recherche de l'information qui est privilégiée mais plutôt la recherche de la communication : les sites des grands partis sont en train de sortir de leur phase d'appropriation des outils. Après l'amateurisme, nous sommes dans une phase de professionnalisation, les militants sont utilisés pour les discours idéologiques, mais en ce qui concerne le positionnement marketing, des services externalisés sont mis en place. D'ailleurs, les sites de partis, garants de la démocratie, proposent peu de forums sur leur page d'accueil, le débat démocratique est ouvert, mais pas en ligne.

Officiellement les partis affirment qu'ils laissent une liberté quasi totale à leurs militants en ligne : « nous avons une communauté de blogueurs, qui s'organisent entre eux en sous-groupes ; ce n'est pas le QG qui dirige tout. Contrairement à ce que l'on entend beaucoup, la Netcampagne de l'UMP n'est pas très centralisée », explique Thierry Solère, responsable de la campagne en ligne de l'UMP. Nous retrouvons la même politique au PS : « nous essayons d'intervenir dans les débats de la manière la moins intrusive possible, et nous avons signé la charte néthique. Si nous demandons à nos militants de s'organiser par thèmes, c'est justement pour qu'ils puissent intervenir de manière argumentée dans les débats, pas pour qu'ils fassent des copier-coller. Je crois beaucoup à l'efficacité du travail souterrain, à l'implication des militants des micro-communautés thématiques », explique Benoît Thieulin, du PS. Cette stratégie est aussi une façon pour les partis de se démarquer d'actions qui ne sont pas toujours bien perçues par les internautes.

Sur le fond, les directions de partis utilisent l'Internet pour dynamiser les troupes : « formation, recrutement et échanges sont les maîtres mots ». La formation s'effectue par les idées mais aussi par la livraison clés en main d'un site partisan, où la direction garde un contrôle sur la charte graphique, la ligne politique et l'usage des produits. Ce réseau organisé est le socle du e-militantisme, en effet les revendication, et la participation ont donné lieu à l'émergence de nouvelles formes d'affrontements politiques mais surtout à de nouvelles plate-formes en ligne comme le site e-soutiens de l'UDF ou le site des e-supporters de Sarkozy29(*) ou encore à de nouveaux outils très innovants comme la coopérative militante du PS. Comme l'a constaté Stéphane Dreyfus pour « La Croix », le nombre de militants en ligne n'a cessé d'augmenter depuis le début de la campagne pour aboutir aujourd'hui à des dizaines de milliers de nouveaux militants mobilisés en ligne et mobilisables sur le terrain. Une véritable interdépendance des médias traditionnels et de l'Internet a permis de faire émerger une partie jusque là peu exposée : les phénomènes observés sur l'Internet n'auraient eu que peu d'impact si les grands médias traditionnels n'avaient pas trouvé en eux une manière de renouveler leur angle de traitement de la campagne. Les médias, de crainte de passer à côté d'un nouveau phénomène ont suivi la net-campagne au microscope, amplifiant considérablement les événements, les opinions « blogosphériques » et les actions en ligne.

Cette net-campagne de 2007 aura nécessairement un impact à long terme sur les usages et les attentes des citoyens connectés, en matière d'interactivité, de réactivité et de participation ; en outre, l'utilisation de l'Internet par les candidats à des fins de communication politique devra se faire dans le respect des règles du droit commun de la communication, à ce titre, nous allons voir quels services de communication en ligne sont privilégiés.

* 28 Avec un Français sur deux devenu internaute depuis décembre 2005, selon une étude Médiamétrie rendue publique lundi 13 mars 2007, le travail des e-militants ne peut que se développer.

* 29 Le site des supporters de Nicolas Sarkozy : http://www.supportersdesarkozy.com/

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