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La maladie sacrée, les parthenoi dans le regard de la médecine grecque

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par Virginie TORDEUX
Université Rennes 2 - Master 2006
  

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III. LA POSTERITE DU CORPUS HIPPOCRATIQUE.

On abordera simultanément la période classique jusqu' à Galien, puis de Galien jusqu'à l'Antiquité tardive, le Moyen Age pour terminer avec la période moderne. Pour cette partie, on se réfèrera au chapitre du même nom dans l'ouvrage de Jacques Jouanna, La maladie sacrée, paru aux Belles Lettres.

III.1. De l'époque classique à Galien

Platon et Aristote témoignent du renom d'Hippocrate. Malgré les progrès en anatomie qui périment nombre d'affirmations du Corpus, son prestige ne s'est pas démenti.

Dès l'époque hellénistique, Hippocrate est devenu un objet d'étude classique : c'est de cette époque que datent les travaux d'érudition, réalisés à Alexandrie. Ces ouvrages étaient déjà rares ou introuvables à l'époque de Galien, et rien de la production des III et IIème siècle avant Jésus-Christ ne nous est parvenue si ce n'est sous forme de brève citation dans des travaux ultérieurs.

Cette époque est également celle de nouvelles éditions du Corpus mais dont il ne nous reste rien.

Parmi les écoles médicales de l'époque hellénistique et romaine93(*), certaines, comme l'école dogmatique94(*) ou empirique95(*), revendiquent le patronage d'Hippocrate, tandis que d'autres, telle que l'école méthodique, s'en éloignent96(*). L'école pneumatique, pour sa part, réserve un témoignage étonnant : Arétée de Cappadoce, manifeste jusque dans son langage l'influence d'Hippocrate : il écrit en ionien et remet au goût du jour des termes rares non usité depuis le Corpus hippocratique.

L'influence d'Hippocrate s'étend également aux auteurs littéraires tel que Cicéron et Sénèque. Ceux-ci le considèrent comme le plus illustre représentant de la médecine97(*). Le corpus fait d'ores et déjà partie du patrimoine culturel.

III.2. Galien et l'Antiquité tardive

C'est au IIème siècle que les études hippocratiques atteignent leur apogée, avec Galien, qui accorde, dans ses oeuvres médicales, une part importante à son modèle, Hippocrate. Il revient, durant toute sa carrière, sur l'oeuvre hippocratique et rédige les commentaires des traités importants98(*) dont il orientera l'interprétation durant plusieurs siècles. Il produit plusieurs ouvrages sur différents points des doctrines hippocratiques auxquelles il donne une conception personnelle. C'est avec lui qu'Hippocrate prend les traits du médecin idéal, afin, dans l'esprit de Galien, de montrer les défauts des médecins de son temps, corrompus par la cupidité et la volupté. La personnalité de Galien, praticien, théoricien, philologue, philosophe imprime sa marque à l'héritage hippocratique et en modifie profondément la lecture. En effet, après Galien, considéré comme l'aboutissement du savoir antique, la médecine ne crée plus mais compile et réorganise les connaissances accumulées. C'est l'époque des grandes encyclopédies telle celle d'Oribase, médecin de l'empereur Julien au IVème siècle, d'Aetius, au VIème siècle, de Paul d'Egine, au VIIème siècle. Si le corpus hippocratique reste présent dans les ouvrages, c'est Galien qui occupe la première place.

De même, dans l'enseignement médical : l'école d'Alexandrie inscrit à son programme d'étude plusieurs traité hippocratiques, dont quatre, Aphorismes, Pronostic, Régime des maladies aiguës et Airs, eaux, lieux, figurent dans le canon alexandrin, fondement des études médicales, contre seize pour Galien. A côté de ces ouvrages imposés, d'autres étaient étudiés tels que : Nature de l'homme, Nature de l'enfant, Humeurs, Aliment, Articulations, Fractures, Epidémies, Maladies des femmes. Tous étaient commentés par les professeurs, à la fois philosophes et médecins mais s'il existait, pour les ouvrages au programme, un commentaire de Galien, les travaux des professeurs d'Alexandrie portaient plus sur le commentaire de Galien que sur les textes hippocratiques.

* 93 Ph Mudry et Jacky Pijeaud, Les écoles médicales à Rome, Genève, 1991.

* 94 Cette école s'est établie à partir des travaux d'Hippocrate. Elle se base sur l'idée qu'une bonne santé n'est acquise que dans l'équilibre des humeurs (sang, bile noire et jaune, phlegme).En outre, elle ne sépare pas les maladies du corps de celles de l'esprit.

* 95 L'école empirique s'oppose à la précédente et considère que l'expérience prime sur la recherche des causes. Cette expérience est acquise soit par l'expérience directe du médecin soit par la transmission d'écrits.

* 96 Le représentant le plus éminent de l'école méthodique est le grand gynécologue Soranos d'Ephèse (I-IIème siècle après Jésus-Christ), qui prend souvent position contre certaines affirmations du Corpus en ce domaine.

* 97 Cicéron, Lettres à Atticus, XVI, 15, 5 ; De la nature des dieux, III, 38, 91 ; De l'orateur, III, 33,132. Sénèque, Lettres, 95,20.

* 98 Il a commenté :Aphorismes, Fractures, Articulations, Pronostic, Régime des maladies aiguës, Plaies, Blessures de tête, Epidémies I-II-III-IV, Humeurs, Aliment, Prorrhétique, Nature de l'homme, Officine du médecin, Airs, Eaux, Lieux, Serment.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon