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La gestion des sites du patrimoine mondial au Maroc: Le cas du Ksar Ait Ben Haddou (province de Ouarzazate)

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par Hassan ZAKRITI
Université internationale de langue française au service du développement africain - DEPA 2005
  

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1.3. L'inscription du Ksar sur la liste du patrimoine mondial en péril

La mission d'expertise effectuée par Jean-Louis Michon (du 17 au 30 juillet) fut

d'un apport considérable, étant donné que celle-ci a été menée par un expert qui connaît bien la région (compte tenu des ses missions antérieures) et parfaitement le site

(il lui revient le mérite d'inscrire le ksar sur la liste du patrimoine mondial)1. Il a mené une opération similaire sur le Fort Bahla au Sultanat d'Oman (inscrit sur la Liste en 1987 et sur la liste du patrimoine en péril en 1988 et retiré de cette liste en 2004).

La 24ème session du Comité du Patrimoine Mondial tenue à Cairns en Australie (29 novembre-2 décembre 2000) avait tenu compte des recommandations de l'expert et formulé son souhait que le ksar soit inscrit sur la liste du patrimoine en péril. Et depuis, le Comité ne cesse de réitérer cette recommandation lors des sessions ultérieures, et envisage l'inscription d'office sur la liste en question si le Maroc n'assure pas la sauvegarde de ce site dans les délais impartis.

La position du Maroc est défavorable à cette initiative, malgré les bénéfices qui pourraient être tirés de cette mesure, grâce à la mobilisation internationale des fonds nécessaires et l'assistance technique fournie par l'UNESCO, conformément aux Orientations (WHC.99/2 ; Chapitre III/ §§. 80-93).

Depuis 2000, le Maroc maintient sa position alors que la dégradation du ksar continue et s'accentue, et aucune mesure sérieuse ou concrète n'a été entreprise.

Il semble que le Maroc craint soit la perte de la notoriété du ksar et les potentialités touristiques qu'il détient, soit la remise en cause de son système de gestion de son patrimoine culturel et notamment les sites proposés pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial (liste indicative).

En fait, cette mesure ne comporte aucun préjudice moral au Maroc quant à sa gestion de la chose patrimoniale ; au contraire, elle semble porteuse d'espoir pour le ksar des Aït Ben Haddou.

Au-delà du soutien financier et l'assistance fournie par l'Unesco, qui découlent de l'inscription sur la liste du patrimoine en péril, le ksar attirerait l'attention de la communauté internationale, et une sensibilisation de grande envergure serait enclenchée auprès de la population et les pouvoirs publics.

Les annales de l'Unesco témoignent d'une série d'expériences réussies où, grâce à l'inscription sur la liste du patrimoine mondial en péril, des sites ont été sauvés et

1 Architecte, titulaire d'un Doctorat en Etudes islamiques, ancien conseiller technique principal des projets : « Préservation des Arts traditionnels » (MOR/71/009) et « Inventorisation du patrimoine culturel » (MOR 74/005) réalisées de 1972 à 1977 dans le cadre d'une coopération PNUD/UNESCO /Ministère des Affaires Culturelles du Maroc. Consultant du PNUD/Unesco en déc. 1986 pour la création du CERKAS à Ouarzazate, puis en déc. 1989 et mars 1990 pour le lancement de premières opérations de sauvegarde des kasbas du Sud, dont le ksar des Aït Ben Haddou.

préservés à l'image de la vieille Ville de Dubrovnik en Croatie (la perle de l'Adriatique)
et les Mines de sel de Wieliszka en Pologne entre autres1. Plusieurs sites sont systématiquement retirés de cette liste après que les facteurs de dégradation soient

neutralisés, et les gestionnaires aient fait preuve de bonne gestion2.

Le Maroc est entrain de manquer l'occasion de préserver le site du Ksar Aït

Ben Haddou qui risque, faute d'une telle mobilisation et d'une politique sérieuse, de perdre les valeurs pour lesquelles il a été classé patrimoine mondial, et de se faire retirer de la Liste de l'Unesco.

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