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Problématique du transfert de compétences aux communes : stratégies des acteurs et perspectives, cas des communes du ZOU

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par marc KPATCHA
Université d'Abomey-Calavi, INJEPS - Master en administration de développement communautaire 2006
  

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CONCLUSION ET

PERSPECTIVES

Le processus de la décentralisation fait son chemin. Sans avoir la prétention d'avoir cerné tous les contours du sujet, l'étude du thème : « Problématique du transfert de compétences aux communes : stratégies des acteurs et perspectives » a permis de comprendre les stratégies développées par les acteurs, d'identifier de manière générale les obstacles majeurs à ce transfert et de proposer quelques pistes de solutions possibles.

Les stratégies développées diffèrent d'un acteur à un autre en raison de ses possibilités et de l'étendue de marge de manoeuvre dont il dispose.

L'Etat a fait l'option d'un transfert immédiat et d'autres transferts différés qualifiés de progressif du fait de la faible capacité communale à gérer certaines compétences qui sont dévolues aux communes par les lois de décentralisation.

Les communes ont plutôt cherché à contourner le non transfert en sollicitant l'appui des partenaires au développement, puis se sont organisées à travers l'Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB) pour mieux se faire entendre. Leurs stratégies ont donc consisté à la mobilisation des ressources dans le cadre de l'appui financier à la décentralisation des bailleurs comme la DANIDA et la coopération décentralisée avec les communes étrangères.

La stratégie de l'ANCB faite de négociation avec l'Etat dans laquelle elle a soumis au gouvernement un mémorandum sur le transfert des compétences n'a pas porté ses fruits.

Compte tenu de tout ce qui précède, cette étude a constaté que les différentes stratégies développées par les acteurs n'ont pas permis le transfert des compétences des ministères sectoriels.

Les obstacles majeurs identifiés par la présente étude sont de plusieurs ordres. De manière succincte, la faible capacité locale et les pesanteurs politiques au niveau des communes et de l'Etat représentent des obstacles de premier rang.

Au niveau de l'Etat, la faible implication des ministères sectoriels dans la décentralisation, la réticence des cadres de l'administration centrale, l'insuffisance des

ressources et le retard de la déconcentration sur ce dernier sont des handicaps de taille pour le transfert des compétences.

Enfin, au niveau de l'intermédiaire privilégié des communes auprès de l'Etat c'est-à- dire l'ANCB, sa faible capacité de lobbying ne lui a pas permis de satisfaire les préoccupations de ses membres dont le statut fait d'elle une association particulière.

Ainsi, point n'est besoin de rappeler que la décentralisation sans transfert de compétences et de ressources n'a pas de raison d'être. Elle est fonction de la volonté politique ferme de l'Etat et d'un engagement soutenu de la part des collectivités locales.

Dans le contexte actuel où un ministère de décentralisation est initié par le Président de la République, on peut affirmer sans se tromper que les solutions préconisées à travers cette étude portent en elles de bonnes perspectives pour le transfert de compétences.

A l'issue de cette étude, des perspectives nouvelles s'annoncent surtout en cette fin du premier quinquennat de l'ère de la décentralisation. Dans ce cadre, nous formulons des propositions qui, nous l'espérons pourraient permettre l'amorce du transfert des compétences en question dans la présente étude. Les solutions que nous proposons viennent s'ajouter à celles que nous avons identifiées sur le terrain. Elles sont inspirées des propositions faites au cours des divers fora organisés pour évaluer le processus de décentralisation au Bénin. Elles s'adressent au gouvernement béninois d'une part et d'autre part aux communes et à l'ANCB. Ce sont des actions qui peuvent être mises en oeuvre à cours et moyen terme compte tenu de la place primordiale qu'occupe le transfert des compétences et des ressources dans la réussite de la décentralisation.

Perspectives pour un transfert de compétences et de ressources effectif au Bénin

Nous suggérons à l'intention du gouvernement d'améliorer du cadre juridique actuel de la décentralisation en prenant des textes modificatifs et complémentaires. Une loi aussi explicite soit-elle ne peut aller dans tous les détails. Il faut donc que le gouvernement prenne des décrets d'application de toutes les lois de décentralisation afin de rendre plus opérationnel certains articles dont l'application est sujette à des polémiques. Par exemple, l'article 104 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes au Bénin transfère tous les marchés qui sont sur le territoire à la commune. Mais, les marchés gérés par la SOGEMA ne sont pas encore transférés à la commune de Cotonou. Une telle démarche précisera enfin dans quelle proportion la commune de Cotonou peut s'impliquer dans la gestion desdits marchés.

De plus, nous proposons au gouvernement de définir les modalités du transfert intégral des compétences et des ressources et arrêter un chronogramme subséquent. A cet effet, il convient de rappeler que si la loi précise les modalités d'exercice des compétences communales, ce n'est pas encore le cas pour ce qui est des modalités de transfert.

De même, il faut définir une politique nationale de décentralisation. C'est la politique qui vient en premier lieu. Elle doit fixer les objectifs, définir les stratégies et les moyens à utiliser. Ce ne sera qu'après cela que les lois et décrets peuvent jouer concrètement leur rôle, c'est-à-dire servir d'instrument permettant de réaliser les objectifs et stratégies. En outre, l'Etat doit définir une politique et stratégie de financement de l'administration décentralisée et déconcentrée. A ce propos, il faut tenir compte de la situation financière du Bénin où les recettes de l'Etat sont à dominance fiscale. Par ailleurs, nous suggérons au gouvernement la préparation et l'organisation d'une table ronde des partenaires techniques et financiers appuyant la réforme de l'Administration Territoriale. Cela peut permettre de faire le bilan de leurs contributions afin de redonner un sens nouveau à l'accompagnement du processus de la réforme pour un développement équilibré des communes du Bénin. Enfin, nous proposons au gouvernement :

ü renforcer le volet déconcentration de la réforme de l'administration territoriale ;

ü instruire les ministères aux fins de renforcer les directions départementales en ressources humaines, matérielles et financières pour assister efficacement les communes ;

ü faire aboutir le dossier relatif à la fonction publique territoriale ;

ü appuyer les communes dans le renforcement de leurs ressources en vue d'une gestion axée sur la performance et la qualité des services ;

ü évaluer le montant des crédits annuels dégagés pour les compétences sectorielles transférées aux communes et les envoyer aux communes ;

ü le respect du principe de subsidiarité qui exige que les ministères n'exercent plus les compétences que les communes peuvent mieux gérer au niveau local ;

ü impliquer les communes béninoises dans la politique de gratuité de l'enseignement maternelle et primaire pour plus d'efficacité.

A l'intention des communes, nous suggérons un effort personnel pour maîtriser davantage les différents textes qui régissent la décentralisation. Les autorités locales doivent comprendre que la décentralisation exige d'eux une compétence particulière en matière d'interprétation des lois de décentralisation à leur juste valeur. Aussi, ces autorités doivent comprendre qu'il est nécessaire pour eux de compter d'abord sur les ressources endogènes de la commune en vue d'un développement durable. Nos propositions à l'égard des communes

ont également pour nom : l'utilisation transparente des ressources financières des communes et la nécessité de rendre compte aux citoyens de la commune et la Création d'un cadre favorable de participation pour l'ensemble des acteurs.

A l'intention de l'ANCB : nous suggérons

ü Le développement et le renforcement d'une capacité intrinsèque de négociation et de lobbying en ce qui concerne la prise en compte des préoccupations essentielles des communes dans la prise des grandes orientations et décisions de l'Etat ;

ü L'organisation de rencontres périodiques afin de permettre à chaque commune d'exprimer ses préoccupations.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe