WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans: cas de la commune de San pedro

( Télécharger le fichier original )
par Victorien TCHOUDJA
Ecole National Supérieur de Statistique et d'Economie appliquée - Ingenieur des Travaux Statistiques 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.3. CONDITIONS DE VIE DES JEUNES

Comme nous l'avons signifié dans la sous section précédente, nous allons examiner les raisons de la déscolarisation et de l'abandon scolaire des enfants. Il sera également abordé le volet relatif à leur occupation actuelle et leur volonté manifeste d'un éventuel retour à l'école si l'occasion s'y présentait. Enfin, il serait aussi intéressant d'identifier les personnes qui prennent en charge les frais des enfants scolarisés.

4.3.1. Raisons de la non fréquentation actuelle

Les facteurs pouvant être un obstacle à la scolarisation sont diverses. Pour en apprécier certains au sein de notre population d'étude, une question portant sur les raisons de l'abandon ou de la non scolarisation totale a été soumise aux enquêtés.

Il ressort des résultats que l'une des principales raisons évoquée par les enquêtés qui ne fréquentent plus actuellement est le manque de moyens (58,5% pour ceux qui ne sont

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

jamais allés à l'école et 20,4% pour ceux qui ont abandonné). Toutefois, il faut noter que la principale cause de l'abandon provient d'une volonté personnelle des enquêtés (54,8%) (Tableau B.4.6 et B.4.7).

4.3.2. Occupation précoce des jeunes

Lors de la conférence mondiale des nations unies sur les droits de l'Homme, tenue à Vienne en 1993, les pays du monde se sont accordés sur le fait que le travail de l'enfant constitue une entrave à son développement31 . Par conséquent garantir leur bien être constitue un enjeu vital pour les gouvernements. En Côte d'Ivoire, nombreux sont les enfants qui sont confrontés dans la vie quotidienne à des difficultés d'insertion sociale. Il a été posé aux enquêtés qui ne fréquentent pas la question de savoir quelle était leur occupation actuelle.

Ainsi dans le groupe des enfants qui n'ont jamais été à l'école, le petit commerce32 est l'occupation principale de ceux-ci (37,4%). Toutefois, quelque soit le milieu les garçons sont acteurs des petits commerces (41,7%) et des petits métiers (32,6%) contrairement aux filles pour qui les aides familiales font partie de leur quotidien (36,7%). De même, le petit commerce est l'occupation principale des enfants qui ont abandonné l'école (39% des cas) (Tableau B.4.8)

Par ailleurs, on note une disparité entre la zone urbaine et rurale. S'agissant des non scolarisés total, s'il s'avère qu'en milieu urbain, le commerce et les petits métiers sont principalement les activités pratiquées par les enfants (respectivement 42% et 20%), le constat est inverse en milieu rural (tableau B .4.8). Dans ce dernier, tandis que plus de la moitié (60,2%) des enfants sont appelés à aider les parents aux différentes charges ménagères (travaux champêtre, domestiques etc..), les autres sont oisifs (21,8%). En ce qui concerne les enfants qui ont arrêté l'école, plus d'un tiers exercent, en zone urbaine, un petit métier (42,8%). L'oisiveté est tout de même le vécu de ces derniers (28,7%). (Tableau B.4.9).

4.3.3. Perspectives de retour à l'école des non scolarisés

Les conditions de vie des ménages, au vue de la situation économique particulièrement difficile ajoutées au récent conflit traversé par la côte d'ivoire, ont amené parfois les parents à suspendre la scolarisation de leurs progénitures, cela parfois indépendamment de la volonté de ces derniers. C'est pour mesurer le niveau de volonté de retour à l'école que la question « est- ce que tu veux aller/reprendre l'école » a été posée.

Les données du tableau 3 laissent paraître manifestement que dans l'ensemble les jeunes expriment le désir d'aller ou de reprendre l'école. Donc il y a une demande éducative exprimée mais les moyens pour la satisfaire sont encore faibles. Toutefois, on constate une importante disproportion selon le type de non scolarisation. En effet, parmi les enfants n'ayant jamais fréquenté une école, plus de trois enfants sur cinq (62,2%) ont déclaré vouloir aller à l'école tandis que parmi ceux qui ont abandonné, l'engouement est beaucoup plus faible. De même, ils sont deux sur cinq (3 8,8%) qui ne souhaitent pas reprendre à nouveau le chemin de l'école. Ce constat est aussi valable selon le sexe.

31 Unesco 2003

32 Il s'agit du petit commerce de tomates, arachide, de l'eau etc

Tableau 3 : Répartition des enfants non scolarisés selon désir de retour à l'école

Désire de fréquentation de
l'enfant

 

Non scolarisé total

Non Abandon définitif

oui

non

Nsp

Effectif

oui

non

Effectif

Urbain

masculin

52,0

47,8

0,3

6596

50,5

49,5

1511

féminin

73,1

26,6

0,3

6139

38,0

62,0

1914

Total

 

62,2

37,5

0,3

12735

43,5

56,5

3425

Rural

masculin

73,4

26,6

 

783

11,3

88,7

396

féminin

56,3

43,7

 

1459

24,5

75,5

479

Total

 

62,3

37,7

 

2241

18,5

81,5

875

San Pedro

masculin

54,2

45,5

0,3

7379

42,3

57,7

1907

féminin

69,9

29,8

0,2

7597

35,3

64,7

2393

Total

 

62,2

37,6

0,2

14976

38,4

61,6

4300

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

4.3.4. Prise en charge des frais scolaires des jeunes

La quasi-totalité des frais de scolarité des enfants sont supportés par les parents géniteurs dans 87,4% des cas. Ces derniers sont soutenus quelques fois par les autres parents (9%). En outre, une aide provient aussi des tuteurs non parentés surtout dans la zone urbaine (0.4%) et aucune dans le milieu rural. Aucune aide de l'état n'est enregistrée en zone rural, toutefois une infirme partie des enquêtés en zone urbaine (0,5%) ont affirmé avoir reçu l'aide de l'Etat ou d'une quelconque ONG. (Tableau 4)

Tableau 4 : Prise en charge des frais scolaires des enfants de 6 à 15 ans

Pise en charge
de frais scolaires

Milieu de résidence

Sexe

Urbain

Rural

San Pedro

Masculin

Féminin

Père

66,9

80,0

69,1

73,4

64,2

Mère

11,6

3,2

10,2

5,1

16,0

Père et Mère

8,7

5,3

8,1

7,5

8,9

Autres parents

8,7

10,1

9,0

10,8

6,9

Tuteur non
parenté

0,5

0,0

0,4

0,3

0,6

ONG

0,2

0,0

0,1

0,1

0,1

Etat

0,3

0,0

0,2

0,3

0,2

Source : Nos calculs à partir des données de ESP 2007

En somme, on peut retenir que la scolarisation des enfants de la commune de San Pedro est encore loin d'un des objectifs qui était fixé depuis 1992 par la Côte d'ivoire à savoir « atteindre un taux de scolarisation de 90% en 2000 ». Néanmoins, il est à noter que les raisons évoquées par les enfants qui ne se sont pas inscrit durant l'année en cours témoignent d'une part la nécessité de porter un regard singulier sur le profil des parents qui scolarisent leurs enfants, d'autre part de déceler les mécanismes visant à susciter chez les parents le désir de scolariser leurs enfants et chez ces derniers le désir de s'instruire. Ce diagnostic passe par une caractérisation des parents afin de discerner les facteurs qui jouent soit en faveur de la scolarisation soit en sens contraire. Le chapitre suivant a pour objet d'établir les caractéristiques des ménages qui scolarisent leurs enfants.

Analyse de la situation de l'éducation des enfants de 6 à 15 ans : Cas de la commune de San Pedro

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire