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La Formation agricole et rurale dans la vallée du fleuve Sénégal : appui à la mise en place d'un cadre de pilotage régional

( Télécharger le fichier original )
par Xavier MALON
Université de Toulouse 1 Sciences sociales - Master 2 Pro Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

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RECOMMANDATIONS

Au chapitre des recommandations de notre précédente étude du RESOF, nous proposions, notamment :

· un changement d'approche en direction des décideurs, pour une relation gagnant-gagnant,

· Une plus grande capacité de veille, pour une plus grande réactivité, et pour lutter contre l'entropie du système,

· Des manifestations ciblées, à caractère stratégique, d'où émergent des idées nouvelles, ou bien qui portent en germe l'évolution des comportements de demain,

· La recherche d'une identité plus visible, pour affirmer son expertise,

· Un engagement net en faveur des bonnes pratiques, en les citant,

· L'expérimentation de pratiques qui s'inscrivent clairement en rupture des modèles en usage.

La question des pools doit également être débattue, car problèmes il y a. Nous comprenons bien la justification de leur mise en place, au vu de l'ampleur de la zone d'intervention potentielle du Réseau, mais les avantages semblent limités, à l'aune des résultats visibles. Le pool de PodorMatam-Bakel est le plus étendu, avec tout ce que cela comporte de difficultés pour se rencontrer régulièrement, pour communiquer tout simplement. Sur une telle distance, et compte tenu des moyens mobilisables, n'importe quelle dynamique ferait long feu ; ce n'est pas une question de motivation au sein du pool PMB, qui ne nous semble pas être le dernier dans ce domaine.

Le pool de Saint-Louis a, par la force des choses, une forte coloration urbaine : peu d'organisations professionnelles agricoles, beaucoup d'opérateurs aux statuts variés, la plupart basés dans la capitale régionale. Celui du delta paraît le moins dynamique ; il présente la particularité de regrouper le moins de membres (moins d'une dizaine), mais c'est en son sein que l'on trouve des organisations professionnelles construites sur des bases économiques importantes : les périmètres irrigués et les Unions hydrauliques, qui en assurent la gestion que leur a rétrocédé l'Etat ; il n'est pas très étendu, ni trop éloigné des commodités que peut offrir Saint-Louis.

Malgré ces différences, aucun pool ne fonctionne vraiment de façon satisfaisante ; l'animateur du Résof en convient bien volontiers, lorsqu'il nous déclare ceci en juin dernier :

« on a mis en place des pools pour rapprocher les gens, mais ça ne marche pas mieux ; les réunions, les plans d'action proposés ne mènent à rien de concret ! »

Du concret : c'est bien de cela dont ont besoin les individus qui représentent les fils de la toile du Réseau, cela implique en principe d'adapter les moyens au rayon d'action, et vice-versa, car un réseau a besoin d'un flux régulier d'échanges pour exister et se développer. Un fonctionnement par à-coups, des rencontres trop espacées, l'absence de vecteur de communication efficace et adapté aux profils variés des membres, tout ceci ne porte pas à l'euphorie.

Tous ces points ne peuvent produire leurs effets de manière efficiente que si un point de mire se détache de l'horizon ; dans la négative, la dispersion des ressources occasionnée par les tâtonnements et les bifurcations, ainsi que la désorientation qui en résultera d'une partie des acteurs seront source de nouveaux problèmes.

Nous avons montré que la dynamique créée en 2004 s'est assez rapidement essoufflée, et que le secrétariat exécutif du réseau se retrouve bien seul pour la porter au plan régional en 2007.

Redonner du sens : si nous ne devions formuler qu'une seule recommandation à la suite de ce travail, ce serait celle-ci ! Redonner du sens à ce qui se fait, pour ne pas décourager les uns, pour intéresser et attirer les autres, parce que la légitimité d'une poignée d'acteurs pourra toujours être mise en doute par les autres, ceux qui ne sont « ni dedans, ni avec ».

Mais tout d'abord, pour qu'un réel pilotage régional dans la Vallée du Fleuve Sénégal ait quelque chance de voir le jour, une mise à plat du RESOF nous paraît incontournable ; un atelier interne, destiné à « libérer » la parole des membres, pourrait permettre i) de rappeler quels sont les résultats atteints à ce jour, et ii)ce qu'en attendent ses membres à l'avenir. Quelles sont leurs éventuelles frustrations, déceptions, souhaits ?

Un accord, des consensus, des compromis en sortiront, qui devront être appliqués sans faillir, et sans tarder, pour garder la crédibilité indispensable. Peut être que certains membres quitteront la partie, mais le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ? Une base ressoudée autour d'objectifs communs n'est-elle pas préférable à un aréopage dont l'attelage semble improbable ?

Cet atelier devrait permettre dans une première partie, grâce aux clarifications auxquelles il donnera lieu, de s'accorder sur des objectifs concrets et « sexy » à atteindre en matière de régulation, afin d'éviter de dériver vers une posture « stratosphérique » ; les personnes ont besoin de concret, ne serait-ce que pour justifier auprès de leurs propres organisations le temps qu'elles consacrent au réseau.

Dans un second temps, cette rencontre devrait permettre de débusquer, d'identifier, de nommer les difficultés de toutes sortes, engendrées par les lacunes actuelles dans le domaine du pilotage, c'est à dire de la définition des orientations, des moyens privilégiés et des arbitrages à réaliser pour conserver le cap fixé, et tendre vers les objectifs dans les délais précisés au départ.

Autrement dit, piloter pour faire quoi ? pour modifier quelle situation ? pour aller vers quel nouvel état ? A toutes ces questions, les membres du RESOF se doivent d'apporter, ou de construire ensemble, des réponses claires sur lesquelles on s'accorde, avant de faire naître l'ambition de vouloir les faire accepter par les autres acteurs.

Le Bureau de la formation professionnelle agricole, qui doit par ailleurs animer le travail de mise en place d'un cadre national de pilotage de la FAR, doit en parallèle préciser, écrire « ce qu'il met » dans ce terme de pilotage, pour pouvoir le partager, _c'est bien le moins_ avec les membres du résof.

Dès que possible, il sera souhaitable d'élargir cette discussion à d'autres, d'une part parce que l'attelage BFPA-RESOF n'est pas « naturel », ni au plan fonctionnel, ni au plan opérationnel, d'autre part parce qu'il est indispensable d'accrocher l'intérêt des autorités locales, avec l'appui des services techniques de l'Etat et des collectivités territoriales, et « d'écouter » quels sont leurs centres d'intérêt et leurs préoccupations.

Pour marquer une inflexion dans les tentatives de rapprochement du réseau avec ces collectivités, un atelier d'échanges formaliserait le bilan que l'on peut aujourd'hui tirer : quelles avancées depuis l'atelier de décembre 2004 ? Quels sont les points de vue des uns et des autres ? leurs appréhensions et leurs incompréhensions ?

Redonner du sens ! cette expression utilisée pour préciser l'avenir dans le champ de la régulation de la FAR vaut également pour préciser ce que chacun entend par pilotage : dans quel esprit, selon quelles modalités, jusqu'où ?

Ce qui en sortira pourra être retravaillé avec l'appui de la recherche et de l'enseignement supérieur, pour dessiner un point de mire acceptable par toutes les catégories d'acteurs ; arrivés à ce stade, l'installation d'un cadre de pilotage régional sera un acte purement formel, qui

constituera une étape ou un résultat intermédiaire, vers la longue marche du pilotage de la Formation Agricole et Rurale.

En théorie, les champs d'intervention de l'instance de pilotage et du Résof ne prêtent pas à confusion : l'un est légitime pour proposer des orientations, définir des priorités d'intervention, tandis que le second, si son expertise est reconnue et avérée, a vocation à éclairer le premier, à fournir de l'information de première main, à tester de nouvelles pratiques. Mais c'est la théorie...

Il est aujourd'hui prématuré, selon nous, de creuser davantage vers une sorte de clé de répartition des attributions entre ce futur cadre de pilotage que tous souhaitent, et le RESOF ; l'apprentissage comme souvent se fera en marchant, et des frictions semblent inévitables sur des dossiers forcément communs.

Une problématique au moins est commune au pilotage et à la régulation ; ce n'est pas sur le long terme la plus importante nécessairement, en termes d'impacts, mais elle a trait au nerf de la guerre ; pour que la construction progressive de mécanismes durables de financement de la formation rurale devienne réalité, il est urgent qu'un débat s'engage sans tarder entre trois acteurs : le RESOF bien sûr, mais sans le restreindre aux seuls cinq membres constituant son secrétariat, le BFPA et le partenaire de la coopération suisse (Bureau d'appui).

Des efforts communs peuvent encore permettre d'éviter un dévoiement des fonds de formation locaux, notamment en revisitant de façon plus terre à terre, plus pragmatique les procédures déjà ébauchées, pour produire un véritable guide de procédures qui ne laisse pas place à l'approximation ; sans cela, l'aventure tournera court avant même que l'on ait pu en tirer des enseignements.

Bien sûr, ces fonds formation auraient pu être le prétexte à imposer un pilotage régional, sous forme de conditionnalités au déblocage des fonds, mais en matière de durabilité des systèmes humains d'inspiration non coercitive, imposer ne vaut pas convaincre.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo