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La valorisation des parcs nationaux

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par Stéphane ANGO
Ecole Nationale d'Administration - Conseiller des Affaires Etrangères 2009
  

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B- la coopération internationale

Avant d'envisager toute forme de coopération, il est utile de rappeler pourquoi les forêts tropicales naturelles sont si importantes. « Bien que ne couvrant que 5% des terres émergés les forêts tropicales abritent plus de la moitié des espèces végétales et animales terrestres. » (OIBT, 2007, p.30). Parmi les espèces dont regorgent les forêts tropicales, on compte aussi bien les grands mammifères que les primates, ainsi que de nombreuses autres espèces qui sont peu visibles. On peut ainsi dire que dans son ensemble, la biodiversité stabilise notre atmosphère et notre climat, protège les bassins hydrographiques et renouvelle les sols. Elle permet également de maintenir l'adaptabilité des écosystèmes, utile en cas de modification brutale des paramètres du milieu. De plus, « à partir de la biodiversité, nous développons des cultures et obtenons les premiers intrants et matériaux génétiques servant à l'industrie, à l'agriculture, aux plantations forestières et à la médecine, ces biens représentent des milliards de dollars de revenus annuels et nous dépensons aussi des milliards dans le tourisme et les loisirs pour jouir de la nature et de sa diversité. » (OIBT, 2007, p.30)

Comme nous l'avons souligné dans la section précédente, les forêts d'Afrique disparaissent à un rythme de 5 millions d'hectares par an du fait de la déforestation. Or, l'Afrique compte le quart des forêts tropicales dans le monde, elle est considérée grâce au bassin du Congo comme le second poumon de la planète, après celui de l'Amazonie. Le Gabon est relativement épargné par ce phénomène de déforestation du fait de sa faible population et du faible impact de l'industrie forestière sur sa forêt. Eu égard à ce constat, le Gabon peut être considéré comme un bon élève de la conservation. L'érection de près de 11% du territoire en aires protégées ne fait que confirmer les dispositions des plus hautes autorités à oeuvrer pour la conservation de la nature.

Les huit nations qui détiennent 80% des forêts tropicales humides parmi lesquelles on dénombre : le Brésil, l'Indonésie, la Malaisie, la Papouasie Nouvelle-Guinée, le Gabon, le Cameroun, le Costa Rica et la République du Congo ; ont décidé de faire front contre la déforestation et la réduction des dégradations. Les pays pré-cités grâce à la puissance diplomatique dont ils peuvent se prévaloir du fait de l'importance de leur forêt pour la planète veulent que la protection des forêts soit inclus dans le projet d'accord post 2012 qui élargit le protocole de Kyoto. En effet, le protocole de Kyoto qui est un accord de référence pour la réduction des gaz à effet de serre ne prévoit pas de dispositions pour la protection des forêts.

La communauté internationale semble enthousiaste à l'idée que les transferts de fonds se fassent des pays industrialisés vers les nations des tropiques afin de ralentir les émissions des gaz à effet de serre en faisant baisser le taux de déforestation et en limitant les pertes des forêts à l'avenir.

Si d'aventure, ce lobby de pays forestier peut obtenir gain de cause, le Gabon serait l'un des pays les plus avantagés. « Dans un article paru récemment dans Public Library of science Biology et intitulé No forest left behind (n'abandonnons aucune forêt), Gustavo Fonseca directeur exécutif du centre for applied biodiversity science et vice président de conservation internationale estime la valeur des crédits préventifs du Gabon à 80 millions d'euros par an, l'une des plus élevée du monde du fait de son taux de déforestation très faible, pratiquement neutre. » (Gabon, printemps 2008, p.32).

Le Gabon a d'autant besoin d'être épaulé dans la conservation de son patrimoine naturel que l'on estime que la surveillance et l'inventaire des richesses contenues dans les parcs nationaux à 15 millions de dollars par an. (Le Point n°1689, 27 janvier 2005, p.81). Or le Gabon n'est disposé qu'à apporter 2 millions de dollars.

Les pays riches se sont ainsi engagés à apporter du moins pour les premières années des fonds pour aider le pays dans son effort de conservation. C'est ainsi que des pays qui traditionnellement oeuvrent pour la conservation des forêts équatoriales se sont illustrés par des financements en faveur de ce projet. Il s'agit de la France, la Grande-Bretagne, le Japon et les Etats-Unis.

S'agissant de la France, cette dernière par le biais du Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM) a financé entre 2003 et 2006 un appui au développement de l'écotourisme en Afrique centrale dont le montant s'élève à 0,94 million d'euros à travers le projet RAPAC (Réseau des Aires Protégées d'Afrique Centrale). Toujours grâce au FFEM, la France a développé le PRGIE (Programme Régional de Gestion de l'Information Environnementale) dont le but est de renforcer les réseaux de communication et d'échanges, à travers le développement d'outils informatiques, produire et publier de la documentation sur des sujets liés à l'environnement. La France s'est aussi illustré grâce au soutien par l'Agence Française de Développement pour un montant de 8 millions d'euros à appuyer la diversification de l'économie gabonaise et soutenir les efforts de conservation du Gabon à travers les parcs nationaux.

A la suite d'une visite de Colin Powel, les Etats-Unis ont promis quant à eux 53 millions de dollars pour la conservation de la biodiversité en Afrique Centrale. (Le Point n°1689, 27 janvier 2005, p.81).

Le Gabon ne doit toutefois pas s'attendre que cette manne soit pérenne. C'est pourquoi le pays doit essayer de tirer le maximum de profit d'organisations intergouvernementales qui oeuvrent pour la conservation comme l'OIBT (Organisation Internationale des Bois Tropicaux). C'est une organisation qui dans son programme d'action s'est doté de deux démarches complémentaires dans la conservation de la biodiversité. La réduction au minimum des pertes de la biodiversité liées à l'extraction des produits forestiers. Il aide également les pays membres à créer et à gérer des aires de protection intégrales. « L'OIBT a apporté son concours à plus de 10 millions hectares d'aires transfrontalières vouées à la conservation , dans lesquelles deux pays au moins coopèrent à l'aménagement et à la conservation d'espaces transfrontaliers grâce à l'établissement du sanctuaire transfrontalier Mengamé-Minkebé pour gorilles à la frontière entre le Cameroun et le Gabon.

Le Gabon pourrait ainsi multiplié les partenariats avec les pays voisins pour la promotion d'aires transfrontalières vouées à la conservation. Il pourrait ainsi créer des zones similaires avec le Congo entre le parc national de Conkouati, où encore avec Sao-Tomé pour la conservation des tortues marines. Il pourrait aussi élargir les couloirs transnationaux associés à Minkebé, grâce à l'étude réalisée par le WWF et ECOFAC. Cette zone couvrirait Minkebé (Gabon), Odzala (Congo) et du Dja, de Nki de Boumba-Bek (Cameroun). Cette zone deviendrait une des zones clés pour la conservation de corridors ou en créant des nouvelles zones protégées reliant les aires protégées existantes.

Après avoir exploré les différentes pistes qui s'offrent au Gabon, eu égard à sa politique de conservation d'un point de vue global, voyons à présent les politiques sectorielles que le pays peut mettre en oeuvre afin de tirer le maximum de profit de la création de ses parcs nationaux.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand