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La valorisation des parcs nationaux

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par Stéphane ANGO
Ecole Nationale d'Administration - Conseiller des Affaires Etrangères 2009
  

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B- Les parcs nationaux et la recherche

La recherche est le socle sur lequel repose l'écotourisme. Il ne saurait donc avoir écotourisme, ni même gestion durable, s'il n y a pas au préalable eu recherche scientifique. « Non seulement il est indispensable de savoir quelles espèces abrite une aire protégée, mais il faut aussi savoir où ces espèces se trouvent, comment elles vivent et comment elles interagissent. Un parc national sans recherche est donc un peu comme une bibliothèque sans catalogue ou un avion sans manuel technique ! » (J.P Vande Weghe, 2007, p.70)

La recherche scientifique dans les aires protégées commence avec le CNRS. L'organisme français décaissa les fonds nécessaires qui aboutirent à la construction de la mission biologique du Gabon (MBG), dont l'inauguration eut lieu le 13 avril 1963 à Makokou par le feu président Léon Mba. Il s'en suivit la construction à Ipassa du laboratoire de primatologie et d'écologie

équatoriale dont les travaux prirent fin en 1972. (Paul Daruis Posso cité par Vande Weghe, 2006, p.44)

En 1979, l'Institut de recherche en écologie tropicale fut nationalisé et devint un département du centre national de recherche scientifique et technologique. En 1983, la réserve naturelle intégrale d'Ipassa devint réserve de biosphère avec obligation de remplir les fonctions de conservation, de développement, de recherche, de formation, d'éducation et de surveillance continue. Les recherches qu'on effectuait à l'IRET atteinrent une notoriété telle que : Cette initiative s'inscrivait dans la logique d'un laboratoire dont la renommée dépassait largement les frontières du Gabon et de l'Afrique. Plusieurs centaines d'articles furent publiés ainsi que plus d'une trentaine de doctorats, dont quatre gabonais. Des dizaines de DEA et DESS furent soutenus .

C'est grâce à ces recherches que le parc national de l'Ivindo, notamment des ressources dont il regorge sont plus ou moins bien connu. Toutefois, « avec la nationalisation et la réduction drastique des différents budgets, la recherche se poursuivit à un rythme de moins en moins soutenu. Ce n'est qu'avec l'implication en 1998 de l'Union Européenne qu'on a pu assister à une reprise des activités.

Parmi les parcs nationaux ayant fait l'objet de recherches scientifiques poussées, on compte aussi le parc de la Lopé. La principale caractéristique de ce parc sont les vestiges archéologiques qui datent de plus de 400 000 ans et la richesse faunistique et floristique ont fortement joué à l'érection de ce parc comme patrimoine mondial de l'humanité. De plus, « les vestiges archéologiques remontent à plus de 400 000 ans et datent d'avant l'apparition de l'Homo Sapiens. La riche mosaïque des écosystèmes des savanes et des forêts illustre quant à elle l'adaptation de l'Afrique aux fluctuations climatiques durant le pléistocène. » (Lee White cité par Gabon, Automne 2006, p30). Il est essentiel de souligner que la consécration du parc national n'aurait pas été possible si une recherche scientifique poussée n'avait pas été mise en oeuvre. On a pu dénombrer 200 publications scientifiques des chercheurs de la Station d'Etude des Gorilles et des Chimpanzés, agence locale du Centre International de Recherches Médicales de Franceville et de l'organisation WCS. On dispose ainsi d'un site exceptionnel qui permettrait de prévoir et contrôler les effets du changement climatique sur les écosystèmes tropicaux. Le principal écueil des recherches menées dans les aires protégées découle du fait qu'elles se réduisent à des enquêtes socio-économiques. (J.P Vande Weghe, 2007, p.70). Il est toutefois nécessaire de souligner qu'il existe bien dans notre pays, une zone dans laquelle la recherche est reluisante. C'est grâce à l'appui du groupe Royal Dutch Shell que la Smithsonian Institution a pu effectuer de très importantes recherches qui ont abouti à l'évaluation de la biodiversité la plus complète jamais réalisée au Gabon. (J.P Vande Weghe, 2007, p.71)

A partir du bilan de la recherche, telle qu'elle se fait dans les aires protégées , on peut tirer un parallèle avec l'exploitation écotouristique et voir que les aires protégées qui connaissent un début d'exploitation sont celles qui ont le plus bénéficiées des recherches les plus poussées . A telle enseigne que ces aires protégées sont les mieux connues de par, le potentiel de biodiversité dont elles regorgent. Quant au reste des parcs nationaux, ils brillent par une faible connaissance des ressources et des processus écologiques. D'après un atelier organisé le 25 et le 26 avril à l'hôtel intercontinental de Libreville au sujet de la recherche scientifique dans les parcs nationaux on a pu « constater que les recherches recensées sont entreprises à plus de 50% par les non nationaux. Par ailleurs, les travaux exécutés obéissent rarement à des méthodes standardisées, qui permettraient plus tard la comparaison des données des différentes études. Les prélèvements, les manipulations, les utilisations et la commercialisation de tous les tissus, les souches ou tout autre produit extrait des parcs ne renvoient à aucun référentiel. De même, le

Gabon ne dispose pas de guide en matière d'aménagement/déménagement de centre de recherche dans un parc national, ni de convention modèle traitant des formes de partenariat entre les institutions nationales et les chercheurs gabonais. » ( http://www. cenarest.org/rapport final sur les parcs nationaux. Pdf)

La recherche scientifique dans les parc nationaux du Gabon pèche par :

-l'absence d'un cadre juridique et institutionnel clair, qui structure et codifie la recherche dans les parcs,

-le manque d'évaluation permanente et de la régulation du système de recherche pour le développement des parcs nationaux,

-l'individualisation, dispersion et absence de pérennité des thématiques de recherche, -absence d'orientation vers la valorisation économique dans les parcs.

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