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L'impact du message de peur sur les comportements des femmes de 15 à  55 ans de la ville de Yaoundé face à  la dépigmentation volontaire de la peau.

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par Clarisse Laure AKOUEMO SONKENG NGUEDIA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master de Commerce - Distribution 2006
  

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4.2. IMPLICATIONS DE L'IMPACT DE LA PEUR SUR LES COMPORTEMENTS SOCIAUX DANGEREUX, RECOMMANDATIONS, PERSPECTIVES ET LIMITES DE LA RECHERCHE

Chaque recherche menée en sciences de gestion appliquée devrait revêtir les retombées sur le plan professionnel et sur le plan scientifique. Aussi, l'impact de la peur sur les comportements dangereux en communication sociale peut impliquer d'une part le cercle managérial dans l'élaboration des campagnes sociales efficaces face à certains phénomènes sociaux, et d'autre part le cercle scientifique dans la conception des modèles théoriques tels celui de l'impact de la peur sur la dépigmentation volontaire de la peau.

ü Implications théoriques

Travailler sur l'impact de la peur en communication sociale vient répondre à un besoin scientifique qui est dans un premier temps celui de l'existence d'une littérature écrite sur l'utilisation de la peur pour la lutte contre le phénomène de la dépigmentation volontaire de la peau. Des travaux scientifiques ont été menés sur l'utilisation de la peur en santé publique pour les phénomènes du tabagisme (Courbet, 1999 ; Gallopel, 2000 - 2002 ; Conseil anti-tabagisme de l'Ontario, 2000), de l'alcoolisme (Institut national de la santé et de la recherche médicale, 2003). Aucun travail n'avait encore été mené à notre connaissance sur l'utilisation de la peur en communication sociale préventive en santé de la peau pour le cas des déviations dans l'utilisation des produits cosmétiques telle la dépigmentation volontaire.

Nous vivons au Cameroun dans un univers où l'information et la sensibilisation sont les seules méthodes utilisées en communication de santé publique; notre recherche constitue un essai à l'élaboration d'une stratégie de communication sociale nouvelle pour notre pays. Au-delà des informations fournies sur l'impact de la peur sur le comportement des consommateurs de produits dangereux, l'on peut fournir un modèle structurel de l'impact de la peur sur la dépigmentation volontaire de la peau que les chercheurs pourront expérimenter, adapter ou mettre en oeuvre dans d'autres pays touchés par le décapage. Aussi, au regard de ce modèle qui est scientifiquement acceptable, les chercheurs peuvent avoir un outil didactique pour appréhender les questions relatives à l'impact de la peur sur le comportement des consommateurs des produits cosmétiques éclaircissants.

ü Implications managériales

Au regard des résultats, les acteurs de la communication sociale peuvent à cet instant maîtriser l'impact de l'utilisation de la peur dans les campagnes visant à décourager les mauvais comportements sociaux, dangereux pour les personnes qui s'y exposent. Dans un pays si exposé aux vices sociaux tel que le Cameroun, il faut utiliser les « grands moyens » pour voir reculer certains comportements, voir choquer le public cible, mieux encore, l'épouvanter devant certains phénomènes. L'étude menée montre qu'une expérimentation d'une campagne de communication visant à réduire le décapage ne saurait produire de bons scores et une meilleure participation de la cible dans la lutte contre un tel phénomène en temps réel, tant que ce dernier continuera à être considéré comme une normalité pour la population cible. L'avancée du décapage au Cameroun n'est pas le résultat d'une défaillance communicationnelle. Aussi revient-il aux spécialistes de la psychosociologie d'essayer de réinventer des concepts et des stratégies visant à troquer l'importance de la « peau claire » sur le marché de l'attirance physique au profit de la « peau ébène » dans les sociétés noires.

ü Recommandations

Les résultats obtenus lors de l'étude ont amené aux conclusions selon lesquelles le décapage au Cameroun est une normalité pour les camerounaises. Bien que conscientes de quelques effets négatifs de la pratique, nombreuses sont les femmes prêtes à payer le prix qui pourrait y découler, à condition d'être un produit qui se vend bien sur le marché de la beauté et de l'attirance.

Nous recommandons au Ministère de la santé publique en accord avec l'Etat, d'attaquer ce phénomène dans un premier temps sur d'autres fronts. Notamment au niveau de la législation et de la réglementation de certaines activités et pratiques. Il est suggéré à cet effet :

· Une forte surtaxation sur les importations et les productions locales des cosmétiques éclaircissants jugées dangereux pour la santé. Cette action visera à décourager les acteurs du segment de la cosmétique blanchissante (producteurs et importateurs, distributeurs et consommateurs).

· La mise sur pied d'un laboratoire national de contrôle qualité visant à analyser tous les produits arrivant sur le marché doit être mis sur pied pour sanctionner les entreprises de production et les importateurs des produits impropres à la consommation (donc dangereux pour la santé et le bien-être des consommateurs).

· La dénonciation publique des produits dangereux via des médias de masse à des heures de grandes écoutes est aussi une solution pour voir reculer le phénomène du décapage.

· Des sanctions pénales aux adeptes de la dépigmentation volontaire comme c'est le cas dans certains pays africains : Sénégal et Gambie pour ne citer que ceux-là.

ü Les Limites

Les 2 principales limites qu'a rencontré notre travail sont l'insuffisance des moyens financiers et l'étroitesse de notre échantillon.

En effet, une meilleure surface financière nous aurait permis d'opter pour un échantillon plus vaste, plus représentatif, plus homogène d'une part, et d'autre part de mener notre étude à une échelle nationale couvrant au moins les ¾ des provinces du Cameroun où la diversité des moeurs aurait d'autres implications sur les comportements et les perceptions.

ü Perspectives de la Recherche

Cette étude a essayé de déterminer l'impact de la peur sur le comportement des consommatrices actuelles et potentielles des produits éclaircissants dangereux pour la santé. La connaissance approfondie de la cible et de son comportement aurait été un atout dans la formulation de la stratégie à utiliser pour voir le phénomène du décapage reculer. Il serait judicieux pour les études futures d'étudier en profondeur le consommateur des cosmétiques éclaircissants et son comportement.

Dans notre cadre théorique, les auteurs de la théorie de la consonance et de la dissonance cognitive ont énoncé que plus l'individu est concerné par le problème, mieux il réagit de façon positive au message. Ce qui n'est pas le cas pour le phénomène du décapage au Cameroun. Notre étude révèle que ce sont les moins concernés (les non décapées) qui réagissent mieux au message ; les décapées conscientes de leur mauvais gestes évitent la question, dénigrent le message, et ne voit pas l'intérêt d'arrêter de se décaper (contrôle de la peur), Courbet (1999).

Notre étude étant ponctuelle sur une maigre période de temps, nous ne pouvions mesurer au fil du temps le poids des propos de la cible. Aussi souhaitons nous que d'autres travaux soient faits dans ce sens pour déterminer à long et moyen terme, pour la dépigmentation volontaire de la peau, le poids de la communication sociale préventive utilisant la peur.

Il serait enfin judicieux d'envisager d'étudier les facteurs inhibiteurs de la sensibilité d'une population donnée face à une campagne de communication sociale utilisant la peur.

Ces nouveaux travaux étant appliqués par secteur et par pays permettront certainement de mettre sur pied un modèle robuste et inébranlable de l'impact de la peur sur les comportements sociaux dangereux au Cameroun.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus