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Gestion des risques de change

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par Madihou NIAKASSO
Institut Privé de Gestion de Dakar - Master 2007
  

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2.3.5. Les opérations de change au sein des pays de la zone CFA

L'avènement de l'Euro le 1er janvier 1999, bien que purement formel, a bouleversé nos habitudes et doit nous inciter à la plus grande attention lors des opérations de change.

Le franc CFA étant historiquement lié au franc français par une parité fixe, il en résulte que les règles précédentes s'appliquent ipso facto aux opérations de change pratiquées dans les pays de la zone CFA sous réserve des adaptations nécessaires, et notamment de la parité fixe : 1 FRF = 100 XOF qui permet de déterminer la parité euro - CFA : 1 EUR = 655,957 XOF.

Toutes les opérations de conversion doivent s'effectuer en euro. Ainsi, par exemple, pour convertir du dollar en francs CFA, la somme en dollars doit d'abord être convertie en euros et ensuite le nombre d'euros obtenu sera converti en francs CFA selon la parité fixe de 1 euro pour 655,957 XOF.

Les opérations de change : CFA - devises hors Zone Euro

Le cours de ces devises variant quotidiennement, le banquier supporte un risque de change contre lequel il se prémunit en appliquant aux opérations d'achat un cours inférieur à celui pratiqué pour la vente.

Exemple : cours du franc suisse (CHF)

Achat : 1 EUR = 1,6373 CHF

Vente : 1 EUR = 1,5451 CHF

A ce différentiel de cours s'ajoute une commission assortie généralement d'un minimum de perception.

Afin d'expliciter ce différentiel de cours et les techniques de conversion exposées précédemment, il peut être utile de raisonner sur deux exemples pour lesquels nous retiendrons les cours « achat » et « vente » supposés ci-dessus et une commission de 3 % (à laquelle s'ajoute la TPS « Taxe sur Prestation de Service » de 10 %).

- Change de 1 000 CHF en XOF

La banque achète les francs suisses et doit donc retenir le cours « achat »

1 000 CHF = 1 000 / 1,6373 = 610,76162 EUR

610,76162 EUR = 610,76162 x 655,957 = 400 633,360 XOF

Résultat final arrondi au franc le plus proche, soit 400 633 XOF

Commissions HT 400 633 x 3 % = 12 019

TPS : 12 019 x 10 % = 1 202

Net à payer au client : 400 633 - (12 019 + 1 202) = 387 412 XOF

- Change de 400 000 XOF en CHF

La banque va vendre des francs suisses au client et doit donc retenir le cours « vente ».

L'opération s'effectue en deux temps :

- un calcul estimatif pour déterminer la somme exacte en CHF qu'il sera possible de délivrer au client ;

- un calcul définitif pour déterminer le coût de l'opération.

2.3.6. Le taux de change au comptant

Le taux de change est le prix d'une devise en terme d'une autre monnaie.

Le taux de change peut être coté de deux (2) manières différentes :

- dans la première : le taux de change est le prix d'une unité de devises étrangères (le plus souvent le dollar américain) en terme de monnaie nationale. Exemple : le 9 mars 2005 : 1 $ = 1,2086 CAD à Montréal et à Zurich USD 1 = 1,1622 CHF.

Cette modalité de cotation est dite « à l'incertain ». Elle est utilisée sur toutes les places financières du monde à l'exception de celle du Royaume-Uni, Irlande, Australie, Nouvelle Zélande et de quelques autres pays influencés par la culture et les traditions britanniques ;

- dans la seconde formulation dite cotation « au certain », le taux de change est le prix d'une unité monétaire nationale en termes de monnaies étrangères. A Londres par exemple, le 2 septembre 2003, la Livre Sterling cotait 1 GBP = USD 1,9214.

Les deux (2) modes de cotation traduisent une même réalité et sont parfaitement identiques. A un instant donné, le produit de ces 2 cotations pour 2 devises est égal à 1 ; on passe donc de la première cotation à la seconde (de la seconde à la première) en faisant le rapport 1 / le cours.

Exemple : le 9 février 1999 coté à l'incertain le CAD valait USD1 = 1,4948 CAD, coté au certain, il se négociait à : 1 CAD = USD 0,6690.

On peut vérifier que le produit de ces 2 cotations est égal à 1.

Les cotations sur le marché au comptant sont faites sous la forme de 2 prix :

- un cours acheteur et,

- un cours vendeur.

Le cours acheteur est le prix auquel la banque se propose d'acheter les devises,

le cours vendeur est le prix auquel la banque se propose de les vendre.

Exemple : au lieu d'avoir USD 1 = 1,4948 CAD, on a en réalité :

USD 1 = 1,4948 - 1,4956 CAD.

Lorsqu'une banque annonce cette fourchette, cela signifie qu'elle est prête à acheter du dollar américain sur la base de USD 1 = 1,4948 CAD et à le vendre au prix de USD1 = 1,4956 CAD.

Ce qui est vrai du dollar américain par rapport au dollar canadien l'est également de toutes les autres couples de devises.

La différence entre le cours vendeur et le cours acheteur représente la marge de la banque (on parle également de « spread » ou de fourchette). Cet écart varie légèrement d'un établissement à l'autre. La plus ou moins grande agressivité de la banque est sa position dans la devise considérée.

La différence entre les cours offerts et les cours demandés est généralement bien faible et inférieur à une « figure ». Ce terme est utilisé par les cambistes pour définir le 2e chiffre après la virgule.

Lorsque le taux de change passe de USD 1 = 0,6550 CAD à USD 1 = 0,6750 CAD, on dit qu'il a varié de 2 figures. Elle peut cependant s'accroître sensiblement lorsque les marchés deviennent nerveux, étroits ou illiquides, la fourchette peut alors atteindre plusieurs figures.

Bien que les cours soient exprimés avec une fourchette, il est toujours possible et facile de passer d'une cotation à l'incertain du dollar canadien à Montréal à une cotation au certain et réciproquement.

Soit la cotation à l'incertain du dollar canadien à Montréal à partir de la cotation USD1 = 1,4940 - 1,4956 CAD, il est possible d'évaluer le prix du dollar canadien par rapport au dollar américain (c'est-à-dire obtenir une cotation au certain du dollar canadien).

Le cours acheteur du dollar canadien est obtenu en inversant la valeur du cours vendeur du dollar américain.

Exemple : cours acheteur CAD = 1 / 1,4956 = 0,6686

cours vendeur CAD = 1 / 1,4940 = 0,6693

Ainsi, au certain on aura : 1CAD = USD 0,6686 - 0,6693.

Ces écarts entre le cours acheteur et le cours vendeur se retrouvent sur le marché des billets mais les fourchettes appliquées sont très supérieures à celles du marché interbancaire. Elles sont par ailleurs, différentes d'une banque à l'autre à un même moment du temps.

Taux de change fixe ou flottant

Le taux de change d'une monnaie est :

· soit fixe, autrement dit constant par rapport à une monnaie de référence (en général le dollar américain ou l'euro), par décision de l'Etat qui émet cette monnaie. Le taux ne peut alors être modifié que par une décision de dévaluation (ou de réévaluation) de cet Etat. Un Etat ne peut cependant pas décider d'adopter n'importe quel taux de change de sa monnaie. S'il fixe ce taux de change à un niveau trop haut ou trop faible, le taux de change pourra être « attaqué » sur le marché des changes. Si les autorités monétaires n'arrivent pas à faire face (grâce à leur réserve de change), elles devront modifier leur parité.

· soit flottant et déterminé à chaque transaction par l'équilibre entre offre et demande sur les marchés des changes. Il s'agit d'un marché mondial interbancaire des monnaies, de moins en moins centralisé sur des lieux spécifiques de cotation et d'échanges, car reposant sur des liaisons informatiques entre banques.

Le taux de change est :

· soit un cours « spot », c'est-à-dire « au comptant », pour les achats et ventes immédiats de devises,

· soit un cours « forward », c'est-à-dire « à terme », pour les opérations de change à échéance future.

Les analyses de la volatilité des taux de change :

Certains économistes avancent que l'évolution des taux de change répond à certaines variables fondamentales, alors que d'autres préfèrent expliquer les fluctuations de taux de change à partir d'autres arguments.

A - Les variables fondamentales déterminant le taux de change :

1. Le solde de la balance des transactions courantes

Une balance des transactions courantes excédentaire devrait se traduire par une appréciation du taux de change ; inversement dans le cas d'une balance des transactions déficitaires.

2. La parité des pouvoirs d'achat (PPA)

Au cours des années 1920, un économiste suédois Gustav Cassel met en évidence la relation entre le taux d'inflation entre deux pays et le taux de change de leur monnaie. Ainsi, ce dernier doit s'établir de telle sorte que le prix national et les prix des produits étrangers soient identiques.

Ainsi, un pays qui subit une inflation plus forte que celle de ses partenaires commerciaux devrait voir sa monnaie dépréciée.

Baisse des exportations

Dépréciation du taux de change

Déficit de la balance des transactions courantes

Inflation

Hausse des importations

Ce mécanisme a longtemps fonctionné pour le franc français qui se dépréciait par rapport au mark notamment pendant les années 1980, le taux d'inflation en France étant supérieur à celui de l'Allemagne, surtout avant la réunification allemande.

Exemple : si un bien se vend 3 400 FRF en France, 1 000 DM en Allemagne. Selon la théorie des parités des pouvoirs d'achat, le taux de change d'équilibre doit être de 3 400 / 1 000, soit 1 DM = 3,40 FRF. Si le taux d'inflation est de 5 % en France et de 2 % en Allemagne, le nouveau taux d'équilibre s'établira à : (3 400 x 1,05) / (1 000 x 1,02), soit 1 DM = 3,50 FRF.

3. L'influence des taux d'intérêt

Un placement doit théoriquement avoir la même rémunération, le même rendement quel que soit le pays considéré. Un investisseur place ses capitaux à l'étranger car il espère obtenir un gain soit de change, soit d'intérêt. Donc, la différence entre les taux de change doit compenser la différence entre les taux d'intérêt pour rendre l'investisseur indifférent entre les deux pays pour placer ses capitaux.

Si un pays désire augmenter le taux de change de sa monnaie, il peut le faire en attirant les capitaux, c'est-à-dire en relevant le taux d'intérêt.

La hausse des taux d'intérêt entraîne moins de sortie de capitaux nationaux, une diminution de l'offre nationale et une hausse du taux de chante.

B - Les autres déterminants du taux de change

1. La théorie du portefeuille

Les titres (étrangers ou nationaux) qui ont le meilleur rendement vont être achetés par les détenteurs de capitaux, ce qui entraîne l'appréciation de la monnaie du pays où le titre a le meilleur taux d'intérêt.

2. La théorie de la surréaction des taux de change

Les variations précédentes peuvent expliquer assez convenablement les variations des taux de change à long terme, mais certainement pas à court terme.

Selon certains économistes, l'instabilité des taux de change provient de ce que les vitesses d'ajustement sont différentes sur les marchés financiers et les marchés des biens et services. En fait, les prix (cours) sur les marchés financiers (actions, obligations, devises) s'ajustent instantanément aux variations de l'offre et de la demande alors les prix des biens et des services sont beaucoup plus rigides à court terme.

Ainsi, les mouvements des taux de change à court terme sont plus importants par rapport à ce qu'ils auraient été à long terme.

3. La théorie de la bulle spéculative

L'idée de base est qu'il peut y avoir des écarts durables entre les cours constatés et ceux qui découleraient des variables fondamentales, sans pour autant que les opérateurs soient irrationnels.

Dans cette logique, il s'agit d'étudier comment les anticipations et le comportement des opérateurs agissent sur la détermination des taux de change. Il suffit que la majorité des opérateurs prévoient un cours, et agissent en fonction de ce pronostic, pour qu'il soit réalisé, ce qui renforce l'anticipation. Le cours correspond dès lors à sa valeur anticipée ; on dit que les anticipations sont autoréalisées : la « bulle » se forme.

Mais les « bulles » finissent par éclater car, selon le même principe de mimétisme qui avait prévalu lors de la formation de la « bulle », les rumeurs annoncent un jour le revirement des cours et les anticipations se portent alors vers la baisse.

Aujourd'hui, les facteurs financiers ont une plus grande influence sur le taux de change que les facteurs économiques.

Puisque la devise d'un pays est à la base une créance détenue sur la banque centrale de ce pays, la détention d'une devise étrangère peut être vue comme la détention d'une créance « à vue » sur le pays qui l'a émise.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984