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Relation entreprise-clients et performance : le cas des établissements de micro-finance au Cameroun

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par Odette CKOUEKAM
Université de Yaoundé II-SOA - Diplôme d'Etudes Approfondies en sciences de gestion, option finance 2008
  

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A. G. (2000, 2006)

Dans ce modèle, l'incitation prend la forme de l'accès à des prêts additionnels, ce qui doit décourager le défaut stratégique ou la réticence de l'emprunteur à rembourser son prêt une fois que celui-ci a réalisé un profit. La raison de l'introduction de ce modèle dans les politiques de prêt aux pauvres est que sans l'existence d'un marché de l'assurance, ces personnes peuvent être très vite dans l'incapacité de rembourser leurs emprunts. Les causes de cette incapacité peuvent être multiples (vol, maladie, décès, mauvaise récolte...).

Ce modèle comporte donc un double objectif. Le premier est de montrer qu'il n'est pas nécessaire de punir à vie l'emprunteur qui à fait défaut et le second est de montrer les raisons pour lesquelles une IMF deviendra pérenne et pas une autre. En effet, ce modèle vise à montrer comment certaine IMF atteindront leur objectif d'autosuffisance financière alors que d'autres seront obligées de rester des IMF recevant des subventions de l'extérieur.

L'idée générale est que l'incitation fournie à l'emprunteur repose sur deux éléments.

Premièrement, si ce dernier fait défaut il sera un certain temps sans pouvoir emprunter à nouveau. Deuxièmement, l'IMF offre la possibilité d'avoir accès à des prêts plus grands. Ceci constitue la description du contrat implicite fait entre la banque et son client.

Il est supposé qu'il existe deux joueurs : l'IMF et le microenprumteur. La période de temps considérée peut être infinie et le prêteur veut maximiser ses profits.

Le prêt se structure en deux phases : la phase de prêt dans laquelle l'emprunteur va recevoir un prêt et choisira de le rembourser ou non à la fin une fois des profits réalisés. S'il rembourse le prêt, il repart dans une phase de prêt. Par contre s'il décide de ne pas rembourser alors il entre dans le deuxième type de phase à savoir la phase de renégociation. Dans ce cas, il n'y a pas de nouveaux prêts qui vont être offerts à l'emprunteur pendant une durée donnée.

Après cette phase, l'emprunteur pourra de nouveau rentrer dans une phase de prêt.

En conclusion de ce modèle, nous pouvons dire que les incitations dynamiques fournies par l'IMF, et ses promesses de prêts futurs après un succès au remboursement sont suffisantes pour décourager le défaut stratégique. Le contrat implicite reposant sur le futur de la relation de l'emprunteur avec la banque est une incitation suffisante dans le mécanisme du prêt individuel pour assurer le remboursement. En outre, ce modèle a permis de relâcher la force de la punition lors du défaut. Désormais, il n'est pas forcément nécessaire pour l'IMF de refuser à vie des prêts à ceux qui ont fait défaut. Enfin, la réputation joue un rôle important de manière sous jacente à savoir que si l'IMF à la réputation de ne plus fournir de prêt pendant un temps pour un défaut, alors les emprunteurs seront incités à rembourser. Dans ce cas l'intermédiation se fait par la menace et la punition sur l'emprunteur au lieu de récompenser par un prêt plus grand. Dans le cas d'un remboursement, l'emprunteur pourra obtenir un nouveau prêt mais le modèle ne précise pas si celui-ci sera de plus grande taille.

La réputation jouera également son rôle dans le sens de l'emprunteur vis-à-vis de l'IMF. En effet, l'emprunteur qui fait défaut sera un temps sans prêt et après il peut de nouveau emprunter. Toutefois, l'auteur précise qu'il recommence à se créer une nouvelle histoire bancaire. Cela sous entend que l'emprunteur perd toute la réputation qu'il avait accumulé avant son défaut. Il repart avec un niveau zéro de réputation après son défaut.

ii) Modèle d'Egli D. (2004)

Le modèle établi par l'auteur vise à expliciter le système des prêts progressifs en microfinance. Ce système repose sur le fait qu'un emprunteur obtient un prêt qui au début s'avère être de petite taille, puis, au fur et à mesure de sa bonne conduite, il voit la taille du prêt augmenter. Par conséquent, l'intermédiation se fait au travers de la récompense qui est une taille de prêt plus grande au fur et à mesure des remboursements. Ce modèle va reposer sur l'idée qu'il faut fractionner le projet de l'emprunteur pour commencer à financer ce qui est moins performant afin de maintenir une pression sur l'emprunteur pour que celui-ci rembourse. On retrouve ici la conclusion de Stiglitz sur la taille du prêt qui peut être utilisé pour diminuer le risque du crédit fait par l'IMF à son client.

Ce modèle suppose des attitudes différentes de remboursement, d'où l'existence de deux types de demandeurs de prêt : l'exploiteur et le bon débiteur. L'investisseur ne connaît pas le type du demandeur, mais connaît la proportion de bon débiteur dans la population.

L'auteur va montrer que le système de prêts répétés permet de diminuer le risque mais ceci à un coût car le demandeur peut être obligé de fractionner son projet en sous-projets qui seront réalisés séquentiellement. L'incitation au remboursement peut consister au fait que les exploiteurs vont remplir leur obligation contractuelle pour obtenir le financement des sous projets plus rentables. On retrouve ici la promesse de la banque de refinancer l'emprunteur s'il rembourse.

Ce modèle montre que le fractionnement des projets des emprunteurs en plusieurs petits sous-projets constitue un élément permettant le financement sans l'existence de collatéral. La taille du prêt permet à l'IMF de gérer le risque et par conséquent le fractionnement du projet est un moyen de prêter sans collatéral. De plus, cela crée les incitations de l'IMF car un remboursement entraîne le financement de la suite du projet avec un prêt d'une plus grande taille. Ce mécanisme permet aussi de faire jouer la réputation dans les deux sens. L'IMF aura la réputation de fournir des prêts plus grands avec un remboursement et l'emprunteur au fur et à mesure acquiert de la réputation et peut obtenir des prêts de plus grande taille à des taux d'intérêt bonifiés ce qui permet à la fin de diminuer le coût total du projet. Ce fractionnement est un outil utilisé par L' IMF pour faire pression sur les emprunteurs afin qu'ils remboursent à temps. Dans ce système d'incitation le sous-projet le plus rentable sera effectué en dernier de manière à garder constante cette pression.

L'inconvénient du prêt progressif est une perte de bien être du coté de l'emprunteur et cela entrave la croissance. Toutefois, cette perte permet à l'emprunteur d'obtenir une meilleure condition de prêt sur le projet global car l'acquisition de réputation qu'il fait au fur et à mesure lui permet d'obtenir un taux d'intérêt plus avantageux sur les capitaux dont il fait la demande. Cela diminue le coût global du projet par rapport à ce qu'il coûterait s'il avait été financé en une seule fois.

Les modèles de microfinance montrent qu'il existe des mécanismes d'incitation différents que l'on soit dans le cas d'un prêt de groupe ou dans le cas d'un prêt individuel. Dans le prêt de groupe, l'incitation repose sur la surveillance des membres entre eux ainsi que sur l'impact de la sanction sociale. Ces deux mécanismes découlent de la responsabilité commune qui lie les agents dans le groupe. Dans le prêt individuel, ces mécanismes n'existent pas car ils ne sont pas réalisables. Dans ce cas, les incitations fournies sont de nature dynamique c'est-à-dire liées au futur : ce qui se passera dans la période suivante. De plus, les modèles de prêt de groupe suggèrent une gestion du risque par deux canaux : le groupe et la taille du prêt. Dans le prêt individuel, la gestion du risque se fait par la menace de non refinancement de l'IMF.

Toutes ces analyses sur le relationnel bancaire nous a permis de mettre en exergue la contribution de chaque stratégie qu'adopte les EMF ou la banque dans la gestion de leur client à sa performance, dans un environnement incertain, où l'asymétrie informationnelle a fait son nid. Ainsi, pour qu'un EMF soit rentable, il faut que les emprunteurs remboursent leur crédit, c'est donc pour éviter les risques de non-remboursement qu'il doit inciter ses clients à rembourser. De même, l'EMF doit chercher à établir des relations de long terme pouvant être mutuellement bénéfiques avec ses clients : c'est la fidélisation. C'est la pertinence des tous ces travaux empiriques qui nous amène à tester l'hypothèse suivante : Plus l'EMF fidélise sa clientèle plus il est rentable.

Au terme de ce chapitre, nous pouvons relever que certaines caractéristiques de la fidélisation peuvent avoir une influence sur la performance des EMF. C'est la raison pour laquelle nous voulons tester l'hypothèse sus-évoquée dans le cas du Cameroun.

CHAPITRE IV

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway