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Gestion décentralisée des forêts au Cameroun: cas de la forêt communale de Moloundou

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par Stéphane Hervé ABESSOLO
Université catholique d'Afrique centrale - Master 2009
  

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CONCLUSION GENERALE

Notre étude avait pour objectif d'analyser le modèle de gestion décentralisée des forêts au Cameroun qu'est la forêt communale. Concrètement, il s'agissait de montrer en quoi la mise en place du massif forestier communal constitue une opportunité réelle de développement endogène à l'échelle locale. En d'autres termes, comment la gestion de la forêt communale contribue-t-elle à l'amélioration des conditions de vie des populations bénéficiaires ? Au delà de ces préoccupations, quelle est la participation des populations villageoises locales dans la gestion durable des forêts communales ? Nous avons suggéré l'hypothèse selon laquelle la mise en oeuvre de la forêt communale traduit dans les faits les principes de la gouvernance, de la participation et de la responsabilisation des populations villageoises dans la gestion des ressources forestières.

Il ressort de notre travail que, la dynamique de la gestion décentralisée des forêts au Cameroun ne se traduit pas par une dévolution des compétences et du pouvoir au niveau local. En effet, pour la gestion des forêts communales, la problématique du développement des connaissances et des compétences des acteurs locaux se pose avec acuité. En outre, la centralisation du pouvoir par le maire est de nature à fragiliser la structure en charge des questions forestières. Ces manquements se font ressentir d'une part dans l'exécution, le suivi et le contrôle des activités liées à l'exploitation forestière. D'autre part, malgré la disponibilité d'importants bénéfices financiers, les problèmes de gouvernance locale et de planification du développement sont à l'origine de la disproportion entre les revenus issus de la forêt communale, la quantité et la qualité des effets socioéconomiques dans la commune.

Plus d'une décennie après la création des forêts communales au Cameroun, il apparaît clairement que ce modèle particulier de gestion forestière décentralisée n'a pas encore atteint ses objectifs. L'implication des populations dans cet aménagement reste largement superficielle. Le renforcement du pouvoir et de la légitimité des communautés riveraines, prôné par la loi forestière, reste encore peu perceptible dans la gestion des forêts communales. L'exclusion de la population locale de la gestion forestière apporte une explication logique sur l'absence de l'amélioration de leur niveau de vie. Du fait, que le choix des axes prioritaires de développement par l'institution communale ne reflète pas la volonté communautaire. La gestion décentralisée, telle que pratiquée actuellement, est loin de la démocratie participative où les citoyens sont de véritables acteurs et participent effectivement à la prise de décision.

En matière de gestion des forêts communales au Cameroun, quelques dispositions peuvent être envisagées notamment :

v' la restructuration, à travers l'intégration du volet environnemental et la redéfinition des

missions de la cellule de contrôle de l'exploitation de la forêt communale ;

v' le recrutement d'un personnel qualifié et compétent à la tête de la structure en charge

des questions forestières communales ;

v' le renforcement des capacités techniques et managériales du personnel communal en charge de la gestion de l'exploitation de la forêt communale ;

v' le renforcement des capacités de l'exécutif communal en management ;

v' la mise en place d'une faitière des organisations paysannes, en vue de leur participation dans la gestion du massif forestier communal ;

v' l'implication et le renforcement de la collaboration de la commune avec les autres parties prenantes (MINFOF, organismes de la société civile, populations et partenaire d'exploitation) ;

v' le réexamen, sur le plan juridique, de la participation des communautés villageoises riveraines dans la gestion de la forêt communale.

Nous sommes conscient de n'avoir pas abordé dans leur totalité toutes les thématiques que notre sujet aurait pu permettre notamment : les questions foncières et la gestion décentralisée des forêts ; l'approche genre et la gestion décentralisée des forêts au Cameroun. Cependant, les pistes ouvertes par notre analyse constituent, nous osons le croire, des points de départ pour les études ultérieures

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