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Analyse de l'échec et de la diffusion du système de riziculture intensive à  madagascar

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par Rijaharilala RAZAFIMANANTSOA
Université d'Antananarivo - DESS en Développement local et Gestion des projets 2008
  

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2.5.4 Maintien des statuts sociaux au sein d'une communauté

L'innovation risque de déstabiliser les rapports sociaux dans une société donnée. Souvent on se préoccupe rarement des traces laissées par les ONGs surtout leurs impacts sur l'environnement communautaire. D'autres facteurs interviennent pour empêcher les changements, il s'agit des expériences non réussies laissées par les projets et les ONGs, abandonnées par leurs promoteurs pour des raisons que la communauté ne comprend pas. Ces échecs affectent l'organisation interne de la communauté et créent ensuite un climat de méfiance vis-à-vis de nouveaux intervenants. Il faut remarquer aussi que les zones d'intervention sont rarement vierges d'actions antérieures.

11 Henri de LAULANIE, Le Riz à Madagascar, un développement en dialogue avec les paysans, édition Karthala, 38 pages, 2003

12 INSTAT, Agriculture, pauvreté rurale et politique économiques, 107pages, 2003

2.5.5 Logiques des acteurs locaux et stratégies paysannes 2.5.5.1 Stratégies en fonction de la taille de l'exploitation

« Une stratégie paysanne traduit le comportement économique d'un agent qui ajuste à des contraintes comme la disponibilité en facteur de production, la gestion du risque et à des opportunités de milieu ou de marché qui l'incitent à se spécialiser ou à diversifier ses activités (RAKOTO-RAMIARANTSOA Hervé, 1995)13

La stratégie paysanne varie en fonction de la situation socio-économique de chaque ménage. On peut classer les ménages ruraux en trois catégories distinctes : micro producteurs en situation précaire, producteurs semi spécialisés, producteurs spécialisés

Les micros producteurs en situation précaire ne disposent que des moyens financiers très limités surtout en termes de capital, facteurs de production. La taille de l'exploitation rizicole de cette typologie de ménage reste en dessous d'un hectare, avec un rendement très bas qui se situe entre 0.8 et 1,2 tonne de paddy par hectare. Les ménages en situation précaire optent souvent pour une stratégie de diversification de leurs activités (activités extra- agricoles et agriculture)

La deuxième catégorie de ménage correspond au micro producteur qui cherche à maintenir une certaine autosuffisance en riz. Ils produisent du riz pour couvrir leur besoin de consommation propre. Ces ménages qui se trouvent dans cette catégorie diversifient leurs productions vivrières afin de tirer des revenus supplémentaires en sus des revenus qu'ils puissent gagner de la vente du riz. Ce type de stratégie privilégie la gestion du risque par la diversification des activités.

La troisième catégorie des ménages développe des stratégies plus agressives que les deux autres. Les producteurs semi spécialisés disposent des potentiels sur le plan technique et économique pour intensifier ses activités agricoles. Les ménages constituant cette catégorie disposent à la fois des superficies rizicoles et des moyens de production plus conséquents que les deux catégories susmentionnées. Le niveau d'équipement et la taille de l'exploitation permettent à ces ménages d'obtenir beaucoup

13 Hervé Rakoto-RAMIARANTSOA, 1995 - Chair de la Terre, oeil de l'eau ... paysanneries et Recompositions de campagne en Imerina (Madagascar) - Editions ORSTOM, Collection « à travers champs », 1995, 93 pages

plus de rendement. Les rendements supérieurs réalisés par ces ménages leur permettent d'assurer l'autosuffisance et de tirer profit des revenus de la vente du surplus de production.

2.5.5.2 Intensifier et limiter les risques

Avant d'adopter une nouvelle technique culturale comme la riziculture intensive, le

paysan souhaite minimiser les risques d'ordre financier et économique à court terme. La notion de risque est souvent difficile à évaluer et à prévoir pour la production, c'est pourquoi le recours au capital a été longtemps banni par le paysan.

Pour augmenter la production et éviter l'endettement, le paysan recourt souvent à l'extensification quand les terres sont abondantes.

La notion de compétitivité économique ne constitue pas le premier souci des paysans. Dans la plupart des cas le paysan applique la technique moins intensive impliquant des risques financiers et monétaire moindres. Le paysan ne se harde pas à exploiter totalement leur potentiel productif.

2.5.5.3 Stratégies de contournement des risques

Le comportement du paysan ne se détermine pas au hasard. Les comportements des

paysans obéissent à des logiques. La logique paysanne est influencée par l'environnement interne et externe du système de production. Face au risque climatique, la stratégie paysanne a un caractère anti-aléatoire qui se manifeste par la réticence à des voies d'intensification dans le cas où le marché n'est pas suffisamment sécurisé. Les paysans préfèrent repousser tardivement l'intensification tant qu'ils peuvent pratiquer l'extensification.

2.5.5.4 Arbitrage entre le court et le long terme

Les propositions techniques n'intéressent pas nécessairement les producteurs. La

technique qui intéresse le paysan est celle qui répond d'abord aux problèmes immédiats. Il existe de contradiction apparente dans le temps entre l'objectif de production à court terme et à long terme. Dans ce cas, le court terme constitue un enjeu immédiat et vital pour le paysan. Dans la plupart des cas il privilégie le court terme par rapport au moyen et long terme. Certaine action de développement ne permet de concilier l'intérêt de court et celui du long terme. Les problèmes de maintien de la fertilité du sol et la lutte contre l'érosion apparaissent comme importants pour les agronomes cependant moins importants pour les producteurs.

2.5.5.5 Justification du maintien du système de production domestique

En général, les paysans changent de système de production quand les conditions leur permettent de le faire. Les paysans n'adoptent pas les techniques d'intensification dans la mesure où ils existent des solutions qui leur permettent de satisfaire les objectifs de production qu'ils se fixent. Le maintien du système de production domestique est justifié du fait que le paysan ne dispose que de faible surface (taille de l'exploitation modeste) pour assurer l'autosubsistance, les ménages tendent à minimiser les dépenses monétaires, le recours à une force de travail extérieure est à éviter, en conséquence il n' y aura pas de surplus disponible ou s'il y en a il suffit d'une mauvaise année de récolte pour redresser la situation de l'exploitant.

Ce chapitre nous a permis d'identifier les principales faiblesses liées à l'adoption de technique SRI : du point de vu technique, économiques, et sociaux culturelles. Le chapitre suivant traitera des opportunités liées à la promotion de la technique comme la satisfaction de la demande locale et exportation vers d'autres marchés ;...

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo