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L'etat ivoirien et les coopératives féminines

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par Koffi Parfait N ' Goran
Université de Bouaké-Bordeaux II - Doctorat 2008
  

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DEUXIEME PARTIE :

LA LIBERALISATION DE L'ECONOMIE IVOIRIENNE ET LA MISE EN PLACE DE LA NOUVELLE LOI COOPERATIVE DE 1997

CHAPITRE IV:

LES CAUSES DE LA LIBERALISATION DE L'ECONOMIE

La libéralisation de l'économie ivoirienne marque la fin du monopole de l'Etat et le début de la modification de ses rapports avec les acteurs économiques. C'est dans ce contexte qu'est mise en place la nouvelle loi coopérative. A l'observation, deux grandes raisons fondent la libéralisation de l'économie ivoirienne et le désengagement de l'Etat des activités économiques. La première est relative aux contradictions ou insuffisances structurelles du modèle ivoirien de développement lui-même. C'est la cause lointaine. En effet, le choix de l'ouverture, de l'exportation des matières premières agricoles et de l'exploitation des ressources naturelles a permis à la Côte d'Ivoire d'avoir une forte croissance économique pendant les quinze premières années de l'indépendance. Toutefois, au début de la décennie 1980, l'économie ivoirienne est frappée par la crise et elle stagne.

En fait, le modèle économique et social ivoirien est apparu fragile à cause de sa grande dépendance vis-à-vis de l'extérieur, de la faible mobilisation des ressources et des capacités humaines locales et de l'absence d'une véritable bourgeoisie d'entreprenariat. La dépendance se décline en trois principaux points : la suprématie de la main-d'oeuvre étrangère, l'influence négative ou le poids des accords de coopération avec l'ancien pays colonisateur, les énormes avantages fiscaux et privilèges accordés aux entreprises étrangères. La faible participation de la main-d'oeuvre, des capitaux publics et privés nationaux dans le processus de développement du pays a aggravé le monopole du capital étranger. Les accords de coopération avec l'ancienne puissance coloniale ont entraîné une faible diversification des partenaires économiques extérieures et freiné la naissance d'une économie nationale dynamique. Par ailleurs, les gouvernants ivoiriens n'ont pas eu souvent recours aux ressources ou compétences locales dans le processus de développement. Dans l'ensemble, les politiques économiques ont plutôt contribué à leur érosion. Au niveau du secteur agricole par exemple, les matériaux de modernisation de l'agriculture sont importés mais les capacités scientifiques et technologiques des nationaux ne sont pas exploitées. De nouveaux modes de production et d'organisation ont été définis et imposés aux populations locales. L'instauration d'un « nouvel ordre social » s'est aussi traduite par la substitution de nouvelles formes de coopératives aux institutions communautaires endogènes. Ainsi, le modèle ivoirien du développement se caractérise par une tendance très accentuée au transfert des technologies, des idéologies et des valeurs extérieures doublé de tentatives de destruction des institutions de référence et d'accomplissement propre aux sociétés ivoiriennes. Or les acteurs locaux du développement ont toujours eu du mal à se les approprier.

La seconde cause de la libéralisation est la crise économique des années 1980. Elle est marquée par la chute des prix des principales cultures industrielles et d'exportation (par exemple, près de 40% entre 1979 et 1986). Ce qui a comme conséquences la baisse de la productivité, la dégradation du taux d'épargne intérieur et du taux d'investissement, la paupérisation de la population. La crise a entraîné la reformulation des politiques économiques à travers les programmes d'ajustement structurel (PAS) inspirés par les institutions financières internationales (Banque Mondiale, FMI). Ces programmes se traduisent par l'imposition de mesures de restrictions budgétaires, de privatisations des entreprises publiques, de réduction des salaires dans le secteur public et privé et de réduction des dépenses de l'Etat. Sous cet angle, ils consacrent la disparition progressive de l'Etat-Providence et l'instauration d'une économie libérale. Au niveau de la production et de la commercialisation des produits agricoles, les bailleurs de fonds exigent et obtiennent le retrait de l'Etat. Ainsi, la Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits Agricoles (CSSPA ou CAISTAB) sera dissoute. Ce nouvel environnement économique aura des implications sur l'économie des produits d'exportation et sur celle des produits vivriers ainsi que sur l'action coopérative au niveau de ces deux secteurs.

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