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L'etat ivoirien et les coopératives féminines

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par Koffi Parfait N ' Goran
Université de Bouaké-Bordeaux II - Doctorat 2008
  

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CHAPITRE V :

LES IMPLICATIONS DE LA LIBERALISATION DE L'ECONOMIE IVOIRIENNE ET DU DESENGAGEMENT DE L'ETAT

Si donc l'Etat s'est désengagé progressivement de l'économie nationale et a favorisé de ce fait sa libéralisation, les répercussions ne sont pas identiques d'un secteur d'activités à un autre. Dans le secteur des produits d'exportation, les mutations institutionnelles sont plus importantes. La disparition de la CAISTAB en est l'élément majeur. Elle consacre l'abandon de la politique de stabilisation des prix des produits agricoles et limite l'emprise directe de l'Etat sur les producteurs et les organisations coopératives. Cette nouvelle donne économique suscite l'apparition de nouveaux acteurs qui tentent de légitimer leurs actions en s'adossant à l'idée sacro-sainte de la défense des intérêts des producteurs. Les acteurs locaux concentrent leurs actions sur la création d'organismes et de coopératives qui, semble t-ils, ont pour objectifs d'aider les producteurs à maîtriser la commercialisation de leurs produits et à profiter des retombées de la libéralisation. Dans cette perspective, il y a une effervescence au niveau de l'action coopérative. Mais les organisations coopératives sont traversées par de nombreux conflits liés le plus souvent à la lutte pour la captation des financements. Ces conflits d'intérêt ou de positionnement rendent inefficaces leurs actions. Aujourd'hui, les coopératives ne sont pas encore des filets de sécurité efficaces pour les producteurs qu'elles sont sensées aider. En outre, en s'appuyant sur leurs capacités financières, les multinationales tentent d'avoir le contrôle du marché ivoirien du café et du cacao et de s'assurer une position de monopole. Somme toute, malgré le nouveau contexte, le secteur des produits d'exportation reste dominé par la persistance des enjeux économiques qui affaiblissent les organisations coopératives et rendent vulnérables les producteurs.

Dans le secteur des produits vivriers, il n'y a pas eu de véritables mutations institutionnelles. Néanmoins, il y a des évolutions significatives. Le nouvel environnement économique semble créer un nouvel élan de dynamisme dans ce secteur. Les femmes qui en sont les principales actrices font une apparition plus significative dans le nouveau système coopératif. Sans être sous le contrôle effectif des pouvoirs publics, elles profitent, tout de même, de la sensibilisation sur la nouvelle loi coopérative et créent de plus en plus de coopératives aussi bien dans les zones de production que dans les centres urbains. Ce dynamisme de l'économie des produits vivriers se construit autour de quelques femmes leaders. En avril 2003, la Fédération Nationale des Coopératives de Vivriers de Côte d'Ivoire (FENACOVICI) dirigée par Irié Lou Colette, comptait, à elle seule, plus de 252 coopératives regroupant environ un million de membres. Ainsi, même si les coopératives des produits d'exportation occupent toujours une position hégémonique, l'évolution rapide du nombre de coopératives féminines est une situation nouvelle dans le système coopératif ivoirien au regard des disparités sectorielles qui ont existé jusque là. Au reste, la crise économique aidant, les activités économiques des coopératives féminines acquièrent plus de reconnaissance sociale. La production, la distribution ou la commercialisation des produits vivriers qu'organisent ces coopératives ont des répercussions positives sur les politiques alimentaires et sociales. Elles favorisent un approvisionnement régulier des agglomérations urbaines. De plus, avec les nombreux licenciements et les pertes d'emplois dus à la crise économique, beaucoup de ménages dépendent des activités marchandes des femmes. Mais les pouvoirs publics considère la nouvelle loi coopérative comme un cadre institutionnel à même de moderniser les coopératives féminines et de leur donner plus d'efficacité.

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